Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 9 septembre 2013

Borodino, 7 septembre (1812-2013)

Samedi 7 septembre, seconde de nos trois manifestations publiques de cette saison (la première étant le déplacement en Brocéliande, le troisième sera le salon de la maquette du Relecq Kerhuon fin octobre). Pas de jeu vendredi soir, il faut être tôt sur le pont samedi matin.

Le salon Amarr'age est la manifestation de la rentrée pour les sections de Marine Loisir et du CSAM. Concrètement il s'adresse plutôt aux marins et employés de la Défense nouvellement arrivés à Brest (la Défense reste un secteur ou la mobilité professionnelle est importante et fréquente) et leur expose les activités sportives ou de loisirs qui peuvent agrémenter leur séjour local.


Le champ de bataille vu de l'aile droite française. Table de 1.40 x 2.30 mètres, environ 170 socles et 1100 figurines.

Objectif simple pour nous, présenter nos activités au public de passage. Mais tant qu'à faire, puisque le salon se tient un 7 septembre, jour du 201° anniversaire de la bataille de Borodino, autant en profiter pour aller traîner nos dés sur les steppes de Russie.

Facile, 10 joueurs volontaires et quelques heures à affronter le chaos de la bataille (et des dés) dans le vacarme des canons et les cris des combattants (note pour plus tard : ne pas se tenir devant les haut-parleurs de la section "musique et chants", pleine d'enthousiasme quoi que son répertoire manque de chants d'époque).

La bataille de la Moskova, ou de Borodino, est le point culminant de la campagne de Russie de 1812. Depuis le début de l'invasion française, les Russes se sont progressivement repliés en se couvrant uniquement dans des combats d'arrière-garde. ils ont sacrifiés des joyaux de l'Empire comme Smolensk en refusant à Napoléon la bataille décisive qui lui assurerait la domination de l'Europe continentale. Pratiquant la politique de la terre brûlée ils ont essoufflé la Grande Armée mais elle parvient quand même devant les murs de Moscou, et la Russie décide de lui donner un coup d'arrêt. Plus de 250.000 hommes vont s'affronter, tous fermement décidés à vaincre ou mourir.

Toujours dans un soucis de cohérence, nous utilisons la règle "DBN" ("De Bellis Napoleonicis" de KISR http://www.dbnwargaming.co.uk/), dérivé napoléonien de DBA à l'échelle "grand-tactique" : chaque socle d'infanterie (6-8 figurines) représente une brigade de 2000 hommes, chaque élément de cavalerie (2-4 figurines) représente 1200 cavaliers environ. Cette règle est délibérément axée sur la reproduction de grandes batailles et place le joueur sur la selle d'un maréchal d'Empire, pas d'un simple lieutenant. L'on y perd l'une des spécificités du jeu Empire, à savoir la gestion fine des formations en colonnes, lignes et carrés ou le détachement des tirailleurs. Mais l'on gagne un système qui permet aux novices de jouer en autonomie après 30 minutes sans s'effrayer devant des tableaux complexes de modificateurs, et qui permet de voir se dessiner rapidement des mouvements d'ensemble.


Et question mouvements, l'Empereur nous réservait une surprise : alors que le choix historique faisait pencher les efforts offensifs des Français sur le centre-droit des Russes (vers la "grande redoute" du général Raïevski), nos Français, très joueurs, tentent de reporter vivement leurs forces sur leur aile gauche pour briser l'aile de Miloradovitch, plus étendue.


Dans une sorte d'incroyable transhumance, les corps d'Eugène et de Davout, suivis par celui de Ney se portent au contact des russes. 


Décision cruciale, la Garde Impériale se déploie pour fixer le centre russe devant Borodino ! Qu'ils essayent d'interrompre le mouvement des corps, s'ils osent !


Les westphaliens de Junot et les polonais de Poniatowski suivent pour former l'arrière garde alors que les premières brigades de Bagration entament leur poursuite - le bouillant géorgien ne sera pas le dernier à chercher l'affrontement !!

Les réserves russes commencent à bouger...

... alors que les Français se jettent sur l'avant-garde de Miloradovitch.
... alors que les Français se jettent sur l'avant-garde de Miloradovitch.



Un choc considérable pour une stratégie risquée : rompre l'armée russe aux pertes sans sacrifier des divisions entières sur les fortifications qui verrouillent le terrain. Un coup de faux audacieux qui va se heurter à une manœuvre russe plus prompte qu'anticipée, mais aussi pour les Russes le choc contre ces vétérans de la Grande Armée.

Le 5° corps russe, sa Garde, historiquement le dernier rempart qui s'est sacrifié pour protéger la retraite des troupes est ici le sauveur qui force le déploiement des colonnes de Davout, mais il sera aussi le premier emporté dans la tourmente. Le corps d'Eugène donnera sans compter contre les défenses adverses, mais combien reverront leur foyer ?

Quelle que soit l'issue de nos batailles, le jeu d'histoire ne prétends pas réécrire le cours des événements pour satisfaire tel ou tel fantasme de revanche. D'ailleurs ici nous avons un résultat final proche de l'Histoire avec des troupes éreintées de part et d'autre sans avantage décisif pour aucun protagoniste. Mais il donne des éléments de réflexion sur le passé, les raisons et les choix des hommes qui ont engagés leur existence dans ces événements.
Simplement nous, nous avons la chance de le faire en nous amusant et sans blesser personne !!

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