Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 29 mars 2014

Sur la route de Prague : Graffenstein, 20 avril 1757

Avril 1757. Des détachements autrichiens font leur apparition aux frontières de la Saxe, afin d'observer les mouvements de l'armée prussienne.

Le 20 avril, trois colonnes prussiennes débutent leur marche sur Prague. L'une d'elles, commandée par le duc de Brunswick-Bevern, quitte Zittau avec 13.000 hommes (dont 5.000 cavaliers), entre en Bohème et prend la route de Reichenberg. Il tombe sur les avant-postes ennemis à Grottau et Graffenstein (d'après Kronoskaf).

L'action de ce soir se concentre sur l'attaque du château de Graffenstein.
Les Prussiens se rapprochent du fort et commencent le bombardement
Mais l'armée autrichienne n'est pas loin...
 ... et l'action mineure, au regard de l'histoire, prend de nouvelles proportions sur la table de jeu
Autour du château, les combats font rage
Les Prussiens montent à l'assaut de la forteresse...
...indifférents aux ultimes manoeuvres autrichiennes
La forteresse, submergée par l'assaut, capitule. La route de Prague est désormais ouverte.

Le lendemain se déroulera la bataille de Reichenberg.

samedi 22 mars 2014

Lutèce 383 - un Empire en jeu


Gratien est Empereur d'Occident. En Orient, Théodose a succédé au malheureux Valens disparu lors de la bataille d'Andrinople face aux Goths.

En cette deuxième moitié du IVème siècle, le péril se masse aux frontières de l'Empire, et les deux empereurs n'ont de cesse de guerroyer ou de négocier avec les barbares, avec plus ou moins de bonheur. Gratien, dont les Aigles ont triomphé des Vandales, puis des Goths, va devoir faire face à une autre menace.
  
En effet, des confins des brumes de Bretagne, Magnus Clemens Maximus, vient d'être proclamé Empereur par les troupes présentes. La Manche traversée, il rallie à lui les troupes de Germanie et de Gaule.

Gratien marche contre l'usurpateur. Les deux armées romaines se rencontrent non loin de Lutèce.




Lutèce 383 - un Empire en jeu

Cette bataille est pour nous l'occasion de jouer pour la première fois avec la règle Art de la Guerre. Les deux armées sont issues de la même liste d'armées, pour un budget de 200 points. Elles ne diffèrent que par les options utilisées.

Cette règle, de conception française (ce qui en fait un OVNI dans le monde du Wargame, pardon, du jeu d'histoire) est assez facilement assimilable. Elle décrit avec une certaine précision les différents types de troupes composant des armées historiques (antiques et médiévales) ainsi que leurs comportements, en associant agréablement jouabilité et stratégie.

Les deux armées romaines prêtes à en découdre
L'aile gauche de Maxime, à l'affût
Les troupes auxiliaires investissant une hauteur
Les unités lourdes des Légions, dans la plaine
Les combats commencent sur l'aile gauche de Gratien (côté des dés rouges)...
...suivis par ceux sur l'autre aile
Les deux ailes de Gratien vont s'effondrer face aux troupes de l'usurpateur.

Maxime est vainqueur. L'Histoire rapporte que l'Empereur défait s'est enfuit avec 300 cavaliers fidèles sur Lugdunum, où il sera assassiné en août. Théodose reconnaîtra néanmoins Maxime comme Auguste, mais l'ambition démesurée de ce dernier le conduira à marcher sur l'Italie.

Maxime sera finalement battu à Aquilée par Théodose, qui le fera décapiter. Ce jeu de chaises musicales aura des conséquences tragiques pour l'Empire. Les armées romaines s'affaiblissant, les Germains en profiteront pour piller Cologne, alors que le mur d'Hadrien en Bretagne sera définitivement abandonné.

Les prémices de la disparition de l'Empire d'Occident sont déjà présents.

samedi 8 mars 2014

Conomor, début et fin d'une légende


Rome est tombée depuis 80 ans, environ. En Armorique, des nouveaux venus s'installent sur les vestiges de la civilisation conquérante, désormais vaincue : les Bretons.


Héritiers des traditions celtiques insulaires, ils se réclament de la civilisation romaine. Leurs chefs vont s'installer dans les cités et s'appuyer sur les administrations résiduelles, en grande partie religieuses, pour asseoir leur autorité sur de nouveaux territoires. C'est ainsi que naissent sur la péninsule la Cornouaille et la Domnonée, dont les noms rappellent ceux de leurs contrées d'origine.


Conomor est le comte du Léon et du Poher (pays situé autour de Vorgium, aujourd'hui Carhaix, au cœur de la péninsule armoricaine). Il régit également la Domnonée, depuis la disparition mystérieuse, et opportune, de son roi Iona. Le fils de Iona, Judual, demande alors l'aide du roi des Francs Childebert afin de reconquérir le trône de son père et détruire l'usurpateur.

En effet, Conomor, s'il a jamais existé, est présenté comme un monstre. Il aurait assassiné six épouses (en fait, la dernière, Ste Tréphine, avait survécu à sa décapitation, et leur fils, St Trémeur, ayant subi le même sort, n'aura de cesse de se venger). Conomor sera excommunié lors du concile du Méné Bré, et c'est en qualité de Prince maudit qu'il conduira ensuite ses hommes à la guerre. Il est donc logique que Judual ait reçu l'aide de St Samson pour faire triompher le Droit face au Tyran.


Néanmoins, ces faits, historiques et hautement indiscutables, n'ont jamais pu être vérifiés : l'époque reste lointaine, et les textes rares.

La rencontre a lieu dans l'actuelle commune de Plounéour Ménez, aux alentours de 555. L'abbaye du Relecq marquerait l'emplacement de la bataille.

Nous utilisons la règle Dux Bellorum pour rejouer cette bataille. Conomor bénéficie de l'aide d'alliés insulaires (irlandais et Pictes), alors que Judual compte parmi ses rangs un contingent franc. Le duel sera à mort.

Le déploiement initial, du côté de Conomor

Les lignes "chrétiennes"...

...face au Diable sur son cheval...

...épaulé par des sauvages des îles

La bataille s'engage

Au clacissisme de la manœuvre...

...s'ajoute comme un parfum de soufre...

...difficilement contré par la Sainte Présence de Samson

Chaque camp s'observe...


...pour passer aussitôt à l'action

Conomor sera vaincu, et Tudual recouvrera la couronne de Domnonée.
La partie s'est déroulée comme l'avait prédit la légende.


samedi 1 mars 2014

29 septembre 1364 - dernier round à Auray

Triste idée que de mourir sans héritier. La disparition en 1341 de Jean III, duc de Bretagne, va entrainer une guerre de succession entre d'un côté la maison de Penthièvre, et de l'autre la maison de Montfort. Petit détail, qui a son importance : nous sommes aussi dans ce que l'Histoire appellera la Guerre de 100 ans.

Jean III est mort depuis 23 ans. La Bretagne n'a toujours pas de duc.



29 septembre 1364 - dernier round à Auray


Charles de Blois est le fils du comte de Blois et de Marguerite de Valois, sœur du roi de France Philippe VI. Il est l'époux de Jeanne de Penthièvre, nièce du défunt duc, et revendique à ce titre la couronne ducale.

Charles s'appuie principalement sur les cités du Penthièvre (grosso-modo le Nord de la Bretagne) et la haute noblesse du duché. Il est également soutenu par le roi de France.



29 septembre 1364 - dernier round à Auray



En face, Jean de Montfort est le fils de Jean de Montfort, demi-frère de Jean III et de Jeanne de Flandre, dite "Jeanne la Flamme" (elle avait pris les armes au nom de son mari quand il était retenu prisonnier, avec une certaine efficacité).

Il est suivi dans son entreprise par la petite noblesse de Bretagne, et, évidemment, le roi d'Angleterre.




Cette guerre de succession, autrement appelée guerre des deux Jeanne, n'en finissait pas. En 1364, les protagonistes discutent d'un éventuel partage de la Bretagne, sans succès. La lutte reprend. La ville d'Auray, blessiste, est assiégée par Montfort.

Charles de Blois, rejoint par Du Guesclin, fait route vers Auray. La bataille se jouera le jour de la Saint Michel, et son issue devra désigner le véritable duc.

Les deux armées sont disposées en trois corps, tous démontés. Seul le camp montfortiste garde un corps de cavalerie en réserve. La bataille rangée va vite dégénérer en cohue généralisée. Nous choisissons ce moment comme point du départ de notre scénario, où le combat s'est déplacé au centre, autour des deux prétendants.

Le face à face
Autour de Charles de Blois, accompagné de son lévrier Yolland
Alors qu'en face, Jean de Montfort bénéficie des conseils avisés de Chandos
Début (de la fin) de l'action...
...avec toujours cette sensation de n'être que le jouet d'une force supérieure
Le choc au centre...
...alors que le corps de cavalerie de réserve manœuvre derrière l'ennemi
 
La confusion générale...
... et le face à face, qui sera décisif


Jean de Montfort sera le premier à tomber, blessé. Charles de Blois, toujours accompagné de son fidèle lévrier n'aura pas le temps de triompher : il sera tué aussitôt.

L'Histoire aura été respectée. Sauf que...

Yolland n'aura jamais quitté des yeux son maître, et n'aura jamais apporté sa soumission au nouveau duc Jean IV. Mais peut-être n'était ce qu'une légende ?

Quand à Du Guesclin, submergé par le nombre, il aura préféré déposer ses armes, son champion battu, en tout honneur, comme il se doit.

La capture de Du Guesclin (quelque part perdu au centre de la mêlée)