Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 25 avril 2015

Swordfish vs Strasbourg

Juillet 1940. La France vient de capituler, mais dispose encore de l'une des plus puissantes marines. Invaincue, car inemployée lors des tragiques évènements de mai et de juin, elle s'est en partie réfugiée dans les ports africains.  

Pour la Grande Bretagne, désormais seule face à l'Axe, la flotte française est une terrible épée de Damoclès. Associée aux marines italienne et allemande, elle pourrait contrôler la Méditerranée et à terme isoler le Royaume Uni de son Empire. La flotte française est donc l'une des clefs de la Victoire.

L'opération Catapult est déclenchée. Elle a pour objectif  la saisie des navires français réfugiés en Angleterre, la capture des bâtiments présents à Alexandrie (Egypte), et la neutralisation de l'escadre abritée dans le port militaire de Mers el-Kébir (Oran).

C'est ainsi que la force "H" appareille de Gibraltar. Elle compte un croiseur de bataille (HMS  Hood), deux cuirassiers (HMS Resolution et HMS Valiant), deux croiseurs, onze destroyers et un porte-avions, le HMS Ark Royal

Le 3 juillet, à 10h00, les Britanniques présentent leur ultimatum. 

Après avoir rappelé que le 18 juin, le gouvernement français avait affirmé que ses navires rejoindraient la flotte britannique ou se saborderait, les Britanniques soulignaient qu'il était impossible de se fier aux conditions d'armistices imposées par l'Allemagne et l'Italie. La Grande Bretagne exigeait donc que la flotte française choisisse entre reprendre le combat contre l'Axe, ou envoyer les navires en Grande Bretagne, ou appareiller pour la Martinique pour y être désarmés.

Les Français refusent ces conditions. A 17h00 le combat est engagé.

Les navires français sont "culs à quai", et leur artillerie principale fait face à la terre. 

Ils reçoivent l'ordre d'appareiller en ligne de file derrière le Strasbourg, alors que les 6 contre-torpilleurs opéreront séparément. 

Sous le feu nourri britannique, la Bretagne est gravement touchée, et explose. Le Dunkerque est immobilisé, ainsi que la Provence, le contre-torpilleur Mogador est détruit en sortant du port. Seul le Commandant Teste est encore intact.

A 19h00, les observateurs britanniques constatent que les plus petits bâtiments ont disparu au large, protégés par le Strasbourg.

A bord de l'Ark Royal, un nouveau groupe d'assaut est constitué. Il est composé de six avions torpilleurs Swordfish, protégés par trois Skua, chargés de couler le cuirassé.
Le groupe d'assaut de l'Ark Royal
 Leur cible : le Strasbourg, accompagné des cinq contre-torpilleurs
 Mais la chasse française fait écran...
et perturbe les agresseurs, provoquant même quelques collisions
 Les Swordfish s'approchent du Strasbourg...
...et parviennent finalement à délivrer leurs torpilles

Sur notre table, le Strasbourg est touché. Hormis un contre-torpilleur coulé, les navires français parviendront à gagner Toulon le lendemain. Ils se saborderont deux ans plus tard, plutôt que de tomber entre les mains ennemies.

L'attaque de la flotte à Mers el-Kébir provoqua l'assouplissement des clauses de l'armistice. L'armée de l'Air, qui aurait du être démobilisée, est réorganisée par l’occupant afin que la France puisse se prémunir contre d'autres actions similaires.

samedi 18 avril 2015

Cannes, 216 av. J.C.

Depuis son arrivée en Italie, Hannibal a déjà infligé trois cuisantes défaites à Rome. Les batailles du Tessin, de la Trébie et du lac Trasimène ont saigné à blanc les Légions, et Rome est sans défense.

Pourtant, le Carthaginois ignore la ville, et poursuit son périple dans la péninsule.



Pendant de longs mois, les Romains vont se contenter de suivre Hannibal, en évitant tout affrontement. Mais cette stratégie de la temporisation a une fin, et de nouveaux consuls, bellicistes, sont élus. C'est ainsi que l'armée romaine fait face à son ennemi près de Cannes, dans les Pouilles. Forte de près de 80,000 hommes, elle est commandée par les consuls Terentius Varron et Paul Emile. L'armée carthaginoise, quant à elle, est un amalgame de peuples. Ils ne sont que 50,000 combattants.
Les Carthaginois sont au premier plan, face aux Légions au Nord

Les Romains ont choisi le lieu. Comme à leur habitude, l'infanterie, lourde et puissante, est déployée sur trois lignes, derrière un écran d'infanterie légère. La cavalerie est placée sur les ailes.

Le centre carthaginois est constitué de Gaulois, épaulés par des Ibères, puis par les Africains de Hannibal. A gauche, la puissante cavalerie gauloise et ibère est placée sous les ordres de Hasdrubal, alors que l'on trouve les Numides de Maharbal à droite. De nombreux frondeurs des Baléares sont placés devant ce dispositif, qui, bien que moins profond que celui de leur adversaire, est plus étendu.

Les Gaulois, encore et toujours
 Les Légions attendent, laissant les Vélites se porter au contact de l'ennemi
 Mais les Baléares sont de terribles frondeurs, et d'excellents guerriers
La cavalerie romaine est balayée par la cavalerie lourde gauloise et ibère, et Paul Emile n'est plus
Sur l'autre aile, la cavalerie alliée tient bon face aux Numides
Alors que les troupes romaines, gardant le camp au-delà de la rivière, restent éloignés du combat
 Les cavaliers "carthaginois" se ruent désormais sur les "extraordinari" latins...
 .. alors que les troupes légères de Hannibal en ont fini avec les Vélites...
 ...et se ruent sur les Légions attentistes, suivies par l'infanterie bigarrée de Hannibal
De leur côté les Numides prennent le dessus, le consul Varron ne pourra pas s'échapper

A ce moment, Rome compte déjà 26,000 pertes, contre seulement 3,500 pour Carthage. Rome est vaincue sur notre table de jeu, définitivement, et historiquement.

samedi 11 avril 2015

Seminara, le 28 juin 1495

Les Français ne sont plus les bienvenus à Naples, qu'ils occupent depuis février 1495. Venise a fomenté une alliance dans le Nord de l'Italie, alors que les Napolitains rappellent leur souverain Ferdinand II de son exil. Charles VII est rentré en France, laissant le destin de Naples entre les mains Bérault Stuart d'Aubigny.


Il est temps pour Ferdinand II de Naples de tenter de reconquérir son royaume.

Il demande l'aide de son cousin (un autre Ferdinand II, qui lui est roi d'Aragon, de Valence, de Majorque, de Sardaigne et de Sicile), qui tient à sa disposition l'un des plus brillants généraux de son temps : Gonzalo Fernández de Córdoba y Aguilar ("El Gran Capitán").
   


Córdoba est à la tête d'une armée de 600 cavaliers et 1.500 soldats qui débarque à Reggio, dans le Sud de la Calabre, et après avoir rejoint les troupes de Ferdinand, fait route vers Naples. Les Français, informés, dépêchent aussitôt une force pour intercepter l'armée ennemie. La rencontre a lieu à Seminara.

N'ayant aucun doute quant à la supériorité de ses troupes,  Ferdinand II a décidé de passer à l'action, malgré les conseils de prudence de Córdoba et de ses officiers. D'ailleurs, les villes de Calabre ne se soumettent-elles pas sans combattre ? 
Si les Napolitains et leur allié disposent de l'infanterie la plus puissante...
 ...leur cavalerie risque de ne pas faire le poids...
 ...face à la vigueur des Gendarmes français
 La cavalerie française traverse la rivière, accueillie par les jinetes
 L'infanterie alliée fait face aux quelques Suisses au service des Français
 Les Rodoleros espagnols repoussent les Suisses
Ferdinand II est chargé par les arbalétriers montés ennemis
Il est submergé et tombe sous les coups.

Dans la réalité, la France fut bien victorieuse ce jour-là, mais Ferdinand parviendra à s'échapper. Il reviendra plus tard en vainqueur à Naples.
 
Nous avons joué ce scénario sur la règle Maximilian! de Dan Johnson. De la famille de DBx, elle reprend les mécanismes désormais classiques, tout en apportant cette coloration particulière propre aux guerres d'Italie.

En effet, la Renaissance est une période charnière en art militaire (utilisation des armes à feu, émergence de nouveaux types de troupes, ...), difficilement rendue par la plupart des règles avec figurines, plus généralistes, et souvent plus tardives. En couvrant la période de 1400 à 1550, Maximilian! est plus réaliste que les autres règles "Renaissance", et ne nécessite que quelques légers amendements pour faire du véritable jeu d'Histoire.