Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

dimanche 31 mai 2015

Zama !

Le vent avait tourné. Rome portait désormais la guerre en Afrique, et semblait pouvoir enfin effacer les humiliations subies. Carthage était directement menacée.

Le sénat punique décida de rappeler Hannibal Barca et son frère Magon d'Italie. Après des tentatives de négociations infructueuses, la rencontre entre les deux armées eut lieu à Zama.

Le général romain, Publius Cornelius Scipion, est l'un des meilleurs stratèges de son temps. Il avait d'ailleurs déjà rencontré Hannibal, à Cannes, mais c'était une autre histoire...
La plaine, vue du côté punique

Le dispositif carthaginois est classique : les éléphants sont en première ligne, afin de tout bousculer sur leur passage. Viennent ensuite les mercenaires gaulois et ibères, puis les troupes africaines. Les vétérans de Hannibal sont tenus en réserve. Deux ailes de cavalerie épaulent le corps principal : les Numides à gauche, les Carthaginois à droite.



Les Romains sont presque deux fois moins nombreux, Les légions ne suivent pas le déploiement manipulaire habituel, mais ont formé des couloirs pour y laisser passer les éléphants ennemis.

De plus, Scipion bénéficie des renforts du roi numide Massinissa sur sa droite. Ce dernier est à la tête d'une importante force de cavalerie légère.
Les éléphants se ruent sur l'ennemi, attirés par ces vélites arrogants qui masquaient le piège
L'infanterie légère libyenne balayée, les pachydermes se trouvent seuls face aux légions
Sur l'aile gauche carthaginoise, les troupes pro-romaines de Massinissa l'emportent
La formidable infanterie carthaginoise se porte devant l'ennemi qui reforme ses lignes
 Les éléphants ont vécu, c'est au tour des Ibères de se confronter aux lignes romaines...
 ...alors que les Gaulois, sur leur gauche, sont enfermés par les Numides de Massinissa
Les mercenaires survivants sont poursuivis, rattrapés, réduits à néant
 Il en est de même pour la malheureuse cavalerie carthaginoise, totalement débordée
L'infanterie lourde carthaginoise est désormais encerclée, Hannibal est vaincu


Carthage devra négocier. Hannibal, vaincu, abandonne les armes pour se livrer désormais à la politique, alors que Scipion reçoit pour la postérité le surnom d'Africain.

Massinissa, quant à lui, agrandit son royaume et unifie les Numides sous son nom.



samedi 30 mai 2015

Et la Vengeance frappa la Constellation

Dès 1793, le Comité de Salut Public, espérait naïvement que les jeunes États-Unis sortent de leur neutralité vis à vis de l'Angleterre. Mais non seulement les ports américains continuaient de recevoir des navires britanniques, mais les deux pays négociaient un nouveau traité commercial. C'était inacceptable.

Dans les Antilles, les corsaires français firent la course aux navires marchants américains. Les États-Unis se dotèrent d'une flotte, dans le but de s'emparer de tout vaisseau français armé en guerre qui aurait commis des déprédations sur les bâtiments de commerce américains ou rodant près des côtes.

Nous sommes le 2 février 1800. La frégate française Vengeance revenait des Antilles avec un équipage réduit, quand, au large de Saint Christophe, elle rencontra la USS Constellation. Les deux navires avaient un armement similaire : 26 canons de 18, 10 canons de 6, 4 caronades de 36 pour la Vengeance, et 28 canons de 18, 10 canons de 12, 10 caronades de 32 pour la Constellation.


Ce scénario est pour nous l'occasion de tester la nouvelle règle d'Osprey : Fighting Sail. Très synthétique, elle offre une approche simple et non technique du combat naval à l'époque révolutionnaire. La règle s'assimile très rapidement, et est directement jouable sans nécessiter une grande préparation, très souvent nécessaire pour les autres règles navales.
La frégate américaine se met en chasse du Français
 Première bordée de la Constellation
 La Vengeance encaisse le coup, et manœuvre...
 ...pour réussir à se positionner sur l'avant de l'Américain...
... qui ne survivra pas à un tir en enfilade particulièrement dévastateur

En fait, la lutte dura cinq heures, à très courte distance, et aboutit à un nul, les deux navires ayant subit de lourds dégâts. Cette guerre franco-américaine pris fin le 30 septembre 1800. La France a  perdu 85 navires, pour environ 2.000 navires marchands américains capturés.

mercredi 27 mai 2015

La chute du Baronnet Noir

En 1721, la présence de nombreux flibustiers sur les côtes d'Afrique était devenue une menace pour les compagnies de commerce britanniques, qui lancèrent plusieurs chasseurs de pirates à leurs trousse.

C'est ainsi que le HMS Swallow, une frégate de 50 canons commandée par Chaloner Ogle, fut envoyée en Afrique occidentale par la couronne Britannique.

Le 5 février 1722, rejointe en route par deux Indiamen affrétés dans le même but par la compagnie des Indes (l'un de 18 canons, et l'autre de 12), elle tombe par hasard sur une flotte pirate au mouillage à terre du Cap Lopez.

 
Bartholomew Roberts est le célèbre Baronnet Noir. Tous les bâtiments de sa flotte sont au mouillage, et fêtent les prises effectuées la veille en cuvant les résultats de leurs agapes. L’équipage de Bob Roberts, un peu à l'image de son chef (il ne boit jamais d’alcool) est moins imbibé que les autres.

La vigie annonce trois bâtiments de commerce « portugais ». C’est le branlebas de combat sur l’Onslow. Les autres équipages, qui eux sont ivres morts, mettront beaucoup plus de temps à appareiller. Ce ne sont que les premiers échanges de canons qui achèveront de les dessaouler, et alors seulement, ils appareilleront.


L’Onslow du Baronnet Noir part seul à l’assaut de ce qu’il prend pour des proies faciles. Chaloner Ogle de son côté a organisé sa flotte en ligne de file avec le HMS Swallow en dernière position afin de retarder le moment de son identification par les pirates.  
L’Onslow du Baronnet Noir, un Indiaman de 30 canons
Défavorisé par le vent, il ne parvient pas à monter à l’abordage et essuie le feu croisé des 2 Indiamen
Lorsqu’il constate son erreur, le Swallow a déjà joint son artillerie à celles du Kent et du Repulse

Ayant finalement réussi à émerger des vapeurs d’alcool au son des coups de canons, les trois autres bâtiments de la flotte de Bartholomew Roberts, sous les ordres de Georges Lowther à bord du Great Ranger (frégate de 30 canons) se portent au secours du Baronnet Noir. 





Malheureusement, il est déjà trop tard. L’Onslow a été vaincu. Bartholomew Roberts est captif à bord du Swallow et attend la corde promise par la couronne d’Angleterre. Pour les trois autres, la seule chance de s’échapper est d’engager un combat à mort, la disposition de la baie et l’orientation du vent ne leur laissant pas la possibilité de s’enfuir.

Lors de cette partie, jouée avec la règle Wooden Ship and Iron Men d'Avalon Hill, le résultat sera sans surprise, même si les deux Indiamen ont été obligés d’amener leurs couleurs, Le Swallow, très peu éprouvé par le début des combats, aura la partie facile pour achever la flotte pirate.

Historiquement, ce combat fut moins épique, puisque la première bordée du Swallow balaya la dunette du l’Onslow et faucha Bartholomew Roberts. Avant qu’il n’ait pu être emporté par Chaloner Ogle, le corps de Bartholomew Roberts fut jeté par-dessus bord, conformément à son souhait de reposer dans la mer à tout jamais. Son équipage tenta désespérément de prendre la fuite mais sera vite rattrapé et fait prisonnier. 

Les navires ne pouvaient plus naviguer tellement les mâts et les voiles étaient endommagés. Les membres d'équipage seront jugés à Cape Coast, au Ghana : 74 hommes seront acquittés, 70 pirates noirs retourneront à l’esclavage, 54 pirates seront pendus et 37 condamnés à des peines plus légères.

Ces événements sonnèrent la fin de ce que l’on nomma ensuite « l’âge d'or de la piraterie ».

dimanche 10 mai 2015

Moys, 7 septembre 1757



Septembre 1757, en Silésie. L'armée autrichienne commandée par le prince Charles-Alexandre de Lorraine, poursuivait l'armée prussienne de Bevern lors de sa retraite.

Le 6 septembre, Lorraine donne enfin l'ordre au général Franz Leopold von Nádasdy d'attaquer le corps du général Winterfeldt à Moys au Sud de Görlitz, ce dernier étant isolé de l'armée de Bevern sur la rive droite de la Neisse.

Les Prussiens ne sont que 13.000, et leurs ennemis deux fois plus nombreux.

La table de jeu, du côté autrichien
Face à la supériorité numérique autrichienne, les Prussiens disposent de l'avantage du terrain
Le centre autrichien s'élance au cœur du dispositif adverse
Dans un premier temps, les Prussiens tiennent bon...
 ... mais leur contre-attaque ne sera pas de taille
 Déjà, leur aile droite est enfoncée par l'infanterie et la cavalerie autrichienne
 Sur l'autre aile, le duel de cavalerie tourne néanmoins à l'avantage du Prussien
La mêlée est générale
L'armée prussienne est submergée, la victoire est autrichienne.

Notre résultat est conforme au résultat historique, et l'Autriche peut désormais reprendre la Silésie.