Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

dimanche 21 juin 2015

La Forbie, 1244

L'armée de Philippe de Montfort, connétable du Royaume de Jérusalem
  
Le Royaume de Jérusalem a perdu sa capitale, prise en août 1244 par une armée musulmane aux ordres du sultan ayyoubide d’Égypte. Ce dernier est également en conflit avec l'émir de Damas, Ismaël. Loin d'une simple querelle familiale, c'est de la succession de Saladin dont il s'agit.

Face à l'ennemi commun, une armée mêlant Croisés et Musulmans s'apprête à combattre les troupes égyptiennes. Nous sommes le 17 octobre 1244, au Nord-Est de Gaza.


Les forces égyptiennes comptent en leur sein les terribles Mamelouks. Ce sont des esclaves guerriers, originaires du Caucase pour la plupart. Importés très jeunes, ils ont reçu une éducation à la fois religieuse et militaire, cette dernière reprenant les caractéristiques de la furusiyya, la culture de la guerre équestre héritée de l'âge classique de l'Islam.

Ils sont renforcés par une nombreuse cavalerie, dont les Korasmiens originaires de Perse, qui participèrent à la prise de la ville sainte.


La cavalerie légère, fer de lance des armées au Levant
 Les Bédouins sut la gauche, Damas au centre, les croisés à droite, juste en face des Mamelouks
Le bras armé égyptien se déploie
Les Bédouins se lancent contre les Turcomans et les Korasmiens du Sultan d'Egypte...
...alors que les troupes damascènes partent sur la droite pour renforcer l'aile chrétienne
 Elles sont interceptées en chemin...
...alors que les Bédouins sont finalement balayés par les Korasmiens
Sur la droite, les Croisés ne parviennent pas à rejoindre une position plus favorable
 Les chevaliers et les ordres militaires sont détruits par les Mamelouks de Baybars...
...ainsi que les sergents qui n'ont aucune chance face aux Égyptiens

 L'armée du Sultan comptait environ 12.000 hommes, à peine plus que leurs ennemis dont ils n'ont fait qu'une bouchée. L'appel de Louis IX à une septième croisade ne permettra pas de reprendre Jérusalem, et les sultans ayyoubides ne savent pas que leurs heures sont comptées.

Bientôt, les Mamelouks les chasseront du pouvoir, et Baybars sera lui-même sultan.

samedi 13 juin 2015

Sorau, 2 septembre 1759

Ayant appris la défaite de Frédéric II à Kunersdorf, le prince Henry décide de se porter à sa rencontre en contournant l'armée autrichienne de Von Daun, qui se retire devant le prince prussien.

Alors que Von Zieten, un général de cavalerie à la tête de l'avant-garde prussienne, s'empare de Sorau, Daun se prépare à contre-attaquer. Il prévoit un mouvement en trois colonnes. 
 
La première est celle de Von Beck, constituée principalement de cavalerie et de légers (5 escadrons de cuirassiers, 5 escadrons de dragons, 10 escadrons de hussards, 2 bataillons d'infanterie et environ 5 000 grenzers). Elle doit couper la retraite des Prussiens en arrivant sur le flanc et les arrières.

La seconde est celle de Von Buccow, l'un des principaux corps avec 24 bataillons et 25 escadrons, dont 4 de cuirassiers (total d'environ 19 000 hommes). Buccow doit attaquer vers le flanc de la ligne avancée et provoquer la décision.

La troisième est celle de Daun en personne, avec 21 bataillons et 25 escadrons dont 4 de cuirassiers (total d'environ 23 000 hommes). Il doit venir se déployer face à la principale ligne prussienne et la fixer.


d'après Kronoskaf

Face à eux, Von Zieten ne dispose que de 16 bataillons dont un de FreiKorps et trois de Grenadiers, ainsi que de 20 escadrons de cavalerie : 10 de cuirassiers, 5 de dragons, 5 de hussards. Il dispose enfin de 2 batteries retranchées en avant de son dispositif. Zieten est établi sur deux lignes, la première bien avancée avec la moitié de ses forces face à l'orée de la forêt, la seconde derrière la rivière qui coule non loin de Sorau.

Surtout, Zieten ne sait pas que Daun s'apprête à lui porter un coup fatal... Il n'a en effet rien vu du mouvement des 50.000 hommes du généralissime autrichien. Mais pendant la nuit même du combat, le bataillon de FreiKorps engage le combat avec les Grenzers et font quelques prisonniers, qui révèlent l'approche ! Zieten ordonne les préparatifs de retraite.

Les Grenzers autrichiens investissent Sorau...
...appuyés par les Hussards, lancés sur l'arrière ennemi
 La colonne de Von Daun avance, mais est prise en enfilade par une batterie prussienne
 Deux bataillons autrichiens seront mis en déroute avant que la batterie ne soit réduite au silence
Entretemps, Von Buccow bute contre l'infanterie prussienne

Zieten déploie alors un bataillon face à Sorau pour appuyer le mouvement offensif d'un bataillon de grenadiers pendant que ses cuirassiers contre-attaqueront sur l'extrémité. Le choc de cavalerie est terrible, les Hussards de Beck sont écrasés et mis en déroute, les dragons contre-chargent et parviennent à stopper les cuirassiers prussiens au prix de lourdes pertes.
Les grenadiers prussiens repoussent les Grenzers autrichiens du bourg
Pendant ce temps, les forces autrichiennes non engagées entament leur mouvement de retraite...
... et deux bataillons tentent même de repasser le pont de Sorau, désormais sous contrôle autrichien
Les dragons de Zieten charger la première ligne autrichienne

Les dragons prussiens n'obtiennent pas de résultat décisif : le bataillon ennemi n'est que désorganisé et ne compte que peu de pertes. Il peut d'ailleurs riposter avant de craquer lors d'une seconde charge. Le bataillon suivant aura raison des dragons... et pourra alors capturer les deux bataillons prussiens qui tentaient de passer le pont.
A droite, les Prussiens sacrifient un bataillon et les Hussards pour permettre la suite du repli
 A gauche, Beck engage sa cavalerie, repoussée par les Autrichiens
Dans la poursuite, les cavaliers autrichiens tombent sur les grenadiers ennemis quittant Sorau

Cinq autres escadrons de cuirassiers prussiens parviennent néanmoins à contre-charger en renverser la situation de ce côté du champ de bataille, mais Beck est tué à la tête de ses cuirassiers. Aucun cavalier prussien ne sera en mesure de menacer le repli des troupes prussiennes.

Les pertes autrichiennes sont d'environ un millier de cavaliers tués et 1.500 fantassins. Les Prussiens quant à eux laissent 900 cavaliers sur le champ de bataille, ainsi que 300 prisonniers (60% de pertes), 2.400 fantassins hors de combat, 1.800 prisonniers (45%) et 4 canons de 12. Contrairement au fait historique, Von Zieten ne sera pas parvenu à sauver intégralement son armée.

dimanche 7 juin 2015

Sextus l'affameur

Sextus Pompée est le plus jeune des fils du Grand Pompée, et combattait les armées de César lors de la Guerre civile. Il rentra à Rome à la mort de ce dernier, et reçut le commandement des forces navales. Proscrit par les Triumvirs, il réunit une flotte importante, et se rendit rapidement maître d'une partie de la Méditerranée. A partir de la Sardaigne, de la Sicile et de la Corse, ses vaisseaux pirates interceptaient les convois de grains destinés au ravitaillement de Rome, afin de forcer le Sénat à négocier avec les Républicains.

 La flotte marchande à destination d'Ostie, sous escorte
Mais des navires pirates les ont déjà repérés
 C'était effectivement un piège : les galères de Sextus surgissent de partout
L'escorte se détache, couvrant les marchands
 Les navires de Sextus, plus nombreux, neutralisent facilement l'escorte
 Des renforts romains approchent des galères ennemies proches de l’îlot
 Mais les lourds commerces sont déjà livrés aux rostres des navires ennemis
 Deux galères pirates se sacrifient et vont à la rencontre des renforts

Le mal est fait : les navires de commerce sont tous au fond, et la flotte de Sextus peut s'enfuir


Rome, affamée, devra négocier.

Un accord de paix est conclu en -39. Sextus Pompée, qui se dit désormais le "fils de Neptune" est nommé gouverneur de Sicile, de Sardaigne, de Corse et d'Achaïe, en échange de la fin du blocus.