Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 30 janvier 2016

Bataille d'Hispaniola (18 octobre 1782)

"Le vaisseau de 74 canons le Scipion (capitaine Grimouard), et la frégate Sibylle (capitaine comte de Kergariou Locmarie) faisant route pour Saint Domingue après avoir accompagné en dehors des débouquements un fort convoi qui se rendait en France, furent chassés, le 18 octobre 1782, par les vaisseaux HMS London de 98 canons (capitaine Kemptone) et HMS Torbay de 74 canons (capitaine Gidoin). Les deux bâtiments furent gagnés et, après un échange de quelques boulets en chasse et en retraite, le London atteignit une position d'où il allait faire sentir au Scipion la puissance de son artillerie."
Ainsi commence, le rapport français de la bataille d'Hispaniola.

Nous avons joué cette bataille au JHP de Brest avec la règle "Le pavillon du Roy"(c), et cela a été l'occasion d'inaugurer les décors fabriqués de façon collégiale par les artistes du club.


Le vent était une douce brise d'ENE qui plaçait les bâtiments vent arrière en situation initiale.

Une légère irisation de la surface de la mer sur l'avant des Français laisse penser que les fonds sont vraisemblablement perturbés à cet endroit...
Après les heures de chasse, pour une raison obscure, les pièces de chasse et de retraite se sont tues.

La flotte anglaise quitte ses postes de poursuite pour se mettre en position de faire feu.

Les Français quant à eux manœuvrent pour essayer d'attirer les anglais plus lourds et moins agiles vers les dangers nautiques.

Après un début couronné de succès, en flirtant avec le banc de sable, le Scipion finit par mettre son arrière et son gouvernail dans le sable.

Aussitôt, les chaloupes sont mises à la mer pour essayer de sortir le mastodonte de ce mauvais pas.

Pendant ce temps, derrière lui, la Sibylle commet la même erreur et s'ensable juste sur l'avant du HMS London !

Inconscient de la situation de la Sibylle le HMS London, court sur son erre et entre en collision avec elle.

Dans le même temps, il profite du désarroi du Scipion pour le canonner en enfilade par l'arrière.

Au moment de la collision, la Sibylle avait déjà mis à l'eau ses chaloupes, mais rappelle bien vite ses hommes pour tâcher de résister à l'abordage de la garnison du London.
De son côté, le HMS Torbay profite de la confusion générale pour prendre un large tour et barrer le chemin au Scipion qui tente de rejoindre le mouillage protégé de Samana.
Sans surprise, l'équipage de la Sibylle ploie sous le nombre et mourra dans un combat acharné et héroïque.
Le capitaine Kemptone, décide alors d'abandonner sa prise, récupère tout son équipage et reprend sa chasse.

Le HMS Torbay a réussi sa manœuvre, et se trouve en position pour intercepter le Scipion qui achève le contournement du banc de sable après avoir réussi sa manœuvre de désensablement.


Sans attendre son reste et conscient du peu de chance pour la Sibylle de s'en sortir, le capitaine Grimouard, alors au grand largue, fait envoyer toute sa toile pour tâcher de gagner de vitesse les Anglais.

Malgré quelques échanges d'artillerie à distance, le capitaine Grimouard semble réussir sa manœuvre et se retrouve sous le vent en route vers son mouillage de Samana.




A l'occasion de ses échanges de politesse au canon, le Scipion réussit un coup critique qui déclenche un incendie à bord du London qui doit employer tous ses canonniers dans la lutte contre l'incendie.









Pendant ce temps, en frôlant les bancs de sable de la côte sud de la baie, le Scipion commence sa manœuvre pour entrer dans la baie de Samana.

De son côté, le London, qui continue la chasse, est toujours en prise avec son incendie.



Le Torbay qui a réussi à se retrouver presque bord à bord avec le Scipion, sans grand succès, a perdu le vent en même temps qu'une partie de sa mâture...

Il tente néanmoins de revenir dans le combat et reprendre la lutte.
Ayant finalement réussi à vaincre son incendie, le capitaine Kemptone repart en chasse avec une rage folle.

Le Scipion, lui, est arrivé sous la protection des batteries espagnoles qui entourent le mouillage de Samana.
Dans sa volonté de rejoindre à tout prix le Scipion, le London finit par se retrouver sous le feu des batteries côtières espagnoles, qui sans lui faire de gros dégâts, lui en font néanmoins de façon régulière.



Voulant attirer un peu plus les Anglais sous les batteries côtières espagnoles, le Scipion ralentit sa manœuvre et prend une allure... discutable !!!



De son côté, le London a présumé de ses qualités manœuvrières et prend conscience un peu tard que ça va passer "ras du c...!!!" comme l'a lâché son capitaine...



Finalement, le Scipion passe "un peu" trop près de la falaise et touche, provoquant son échouement.

Le London, lui, passe effectivement trop près des écueils et s'échoue de façon irrémédiable sous les feux des batteries espagnoles.
Au bilan : 
  • le HMS London est définitivement perdu. 
  • Le Scipion, qui va sombrer près de la côte dans le mouillage de Samana pourra être sauvé.
  • Le Torbay pourra rejoindre la Sibylle, la capturer et rentrer réparer dans un port sous domination anglaise.
Bien qu'indirecte, il s'agit ici d’une victoire française, à l'inverse de l'histoire.

Le résultat de notre bataille a été assez loin de l'historique, même si les ferments sont sensiblement les mêmes. Historiquement, le Scipion a manœuvré de façon exceptionnelle pour se retrouver en position de tirer sur le London en enfilade, le mettre temporairement (pendant plusieurs semaines) hors de combat. Il a ensuite pu échapper au Torbay avant de s'échouer sur un banc de sable et être capturé par le même Torbay. La Sibylle de son côté a pu s'échapper et rejoindre Samana.

Les règles du Pavillon du Roy arrivent maintenant à maturité, il faudra les essayer avec des batailles plus complexes.

Déols, 469






Nous sommes en 469 après J-C.

L'empire romain d'occident est sur la fin. Deux ans auparavant, Anthémius a été élevé à la dignité d'empereur, et les barbares sont de plus en plus pressants.





Le roi des Wisigoths, Euric, profite de la confusion ambiante pour arriver facilement à ses fins. Il ambitionne d'augmenter les territoires qu'il contrôle aux dépends de ses voisins gallo-romains affaiblis.

A l'appel de l'Empereur, le roi breton Riothime réunit une armée et se met en marche. Les Bretons devraient être rejoints par les troupes de Syagrius pour contrer la menace wisigothe.

Mais les bretons sont surpris à Déols par l'armée d'Euric, alors que la jonction avec les autres troupes romaines ne s'est pas effectuée.



Nous avions déjà interprété cette rencontre sur DBA. Cette fois, nous utilisons la règle L'Art de la Guerre pour simuler la bataille.

Les Wisigoths font face aux Bretons de Riothime
Les Bretons reforment la ligne pour empêcher l'autre camp de les prendre à revers
Mais les archers wisigoths profitent des bois pour affaiblir l'armée bretonne et font déjà fuir Riothime
Les deux armées viennent au choc et déjà l'armée bretonne s’effrite ; elle ne va plus tenir longtemps
Une unité de cavalerie wisigothe parvient à passer, et prend à revers l'armée bretonne, c'est déjà la fin
Les Wisigoths nettoient les dernières poches de résistance de l'armée bretonne

La bataille est terminée. La Touraine passe sous domination wisigothe. Riothime, battu, se réfugie chez les Burgondes.




Les Romains et les Wisigoths s'accordent sur une trève, durant laquelle Syagrius va consolider son "royaume" autour de Soissons, alors que Riothime et ses Bretons vont finalement s'installer entre Loire et Somme, en Armorique.

samedi 16 janvier 2016

Lebounion, 1091

Un vent mauvais souffle sur Byzance.  La guerre civile à peine achevée que déjà pointent de l'extérieur de nouvelles menaces.

A l'Ouest, les Normands de Robert Guiscard  grignotent des territoires délaissés par l'administration byzantine défaillante.

A l'Est, les Turcs s'emparent des terres impériales. L'Asie mineure semble condamnée, d'autant que Rome tarde à répondre aux appels à l'aide du basileus Alexis 1er Comnène.

C'est ainsi que Chaka, l'émir Seldjoukide de Smyrne a fait appel à un peuple d'au-delà de la Mer Noire pour prendre Byzance par le Nord : les Petchénègues.

Les Petchénègues se mettent en route, détruisant et pillant tout sur leur passage. Rien ne semble pouvoir les arrêter. La menace est jugée prioritaire par Alexis. Le basileus, fin diplomate, parvient à retourner les Coumans, auparavant alliés aux envahisseurs.

Le 29 avril 1091, l'armée byzantine sous les ordres d'Alexis 1er Comnène combinée aux Coumans tombe sur les Petchénègues aux pieds de la colline de Lebounion près de la Maritsa.

Le camp petchénègue est encore totalement désorganisé quand est annoncée l'armée ennemie
A l'aile droite byzantine, les Coumans courent vers leurs alliés d'hier
Les Petchénègues tentent de se ressaisir...
...et un groupe de cavaliers part défier leurs homologues byzantins
Les combats s'engagent sur les ailes
Les Coumans l'emportent sur leur aile...
...alors que de l'autre côté, les Petchénègues détruisent la cavalerie byzantine
Il faudra que le basileus intervienne personnellement pour repousser les envahisseurs...
...alors que se reforme leur centre, avec une flexibilité certaine
Les pertes désormais s'équilibrent, le combat ne connaîtra pas de vainqueur

Alexis pourra néanmoins négocier avec les survivants, et les amalgamer à son armée. Il ne le sait pas encore, mais il va devoir bientôt lutter contre un nouvel adversaire : les Croisés arrivent !

mercredi 13 janvier 2016

Mauron, ce 14 août 1352

Sept années se sont écoulées depuis la bataille de Cadoret. La Bretagne continue de se déchirer entre les deux prétendants à la couronne ducale.

C'est ainsi qu'une armée du parti de Blois s'est emparé de Malestroit. Son chef, Guy de Nesle, projette d'attaquer Ploërmel plus au Nord.

A Brest, Gautier de Bentley réunit quelques seigneurs bretons du parti de Montfort et quitte Brest pour Mauron. Guy de Nesle, informé de la venue de Bentley, s'avance à sa rencontre.
Les Anglo-montfortistes de Bentley sont déployés derrière une crête. Les chevaliers sont au centre, protégés par des ronces, flanqués par de nombreux archers. En face, les chevaliers du camp franco-blésiste sont demontés et forment deux colonnes. La cavalerie est déployée sur leur gauche.

 Profitant des avantages du terrain, les Anglo-bretons attendent sagement
La cavalerie blésiste s’est rapidement portée à l’assaut de l’aile droite anglo-bretonne
La cavalerie meurt quand le combat des centres s'engage

Malgré les pertes occasionnées par les archers, les chevaliers blésistes progressaient rapidement.
Profitant que l’attaque au centre prenait du temps, Bentley envoya ses sergents d’armes au soutien de ses archers gallois. Le renfort des chevaliers montfortistes scellait le sort des troupes à cheval franco-bretonnes, qui, démoralisées, quittaient prestement le champ de bataille.
Sur l’autre aile, les troupes de Beaumanoir progressaient lentement dans les hautes herbes...
... sous les flèches galloises, meurtrières
Les chevaliers montfortistes résistent aux vougiers franco-bretons
Les derniers chevaliers blésistes sont exterminés par les sergents
Bentley attend le centre de Guy de Nesle

Les vougiers et piquiers anglo-bretons repoussèrent pour un temps les troupes de Bentley. Néanmoins, faute de chevaliers pour les soutenir moralement et en mêlée, ils plièrent à leur tour. Avec les quelques chevaliers restants, Guy de Nesle tenta bien un ultime assaut mais fut défait par les derniers chevaliers bretons monfortistes et leur sergents d’armes.
Défaite, la cavalerie fuit le champ de bataille, alors que la lumière décline

Malgré une nette supériorité numérique, l’armée franco-bretonne est défaite et subit de très lourdes pertes notamment dans la noblesse. Côté Bentley, si les pertes sont également conséquentes, la victoire est néanmoins belle et éteint pour quelque années toutes velléités blésistes.