Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 21 novembre 2016

Montmuran, 10 avril 1354


Jeanne de Dol est la veuve de Jean de Tinténiac, occis lors de la bataille de Mauron face au parti de Monfort. En ce Jeudi saint de l'an de grâce 1354, elle a invité en son château de Montmuran le maréchal de France Arnoul d'Audrehem et ses hommes, Français ou Bretons partisans de Charles de Blois, à unsomptueux festin, accessoirement accompagné ''d'un grand nombre de demoiselles''.  

Pourtant, un jeune écuyer obscur du nom de Bertrand du Guesclin se doute que Hughes de Calveley s'empressera de saisir l'occasion, et tentera certainement une attaque surprise afin de faire un maximum de prisonniers afin d'obtenir de belles rançons.

Bertrand déploya donc  une trentaine d'archers et gens d'armes en embuscade dans la courbe de la route allant de Montmuran à Bécherel, par laquelle devraient arriver les Anglais.
Alors que le festin bat son plein, les troupes de Calveley arrivent en provenance de Bécherel
Confiant, Calveley mène sa troupe monté sur son destrier
Dès que les Anglais sont à portée, les brigands déployés par du Guesclin se découvrent

Les archers et brigands disposés par du Guesclin engagent les hommes de Calveley et font pleuvoir une pluie de flèches sur les montés anglais.  Les dégâts sont conséquents.
Calveley en personne doit se retirer à l’abri d’une haie pour ne pas succomber
Les troupes anglaises partent à l'assaut des brigands de Guesclin...
...et n'hésitent pas à les charger à travers le talus

Après plusieurs affrontements et replis, les unités bretonnes dans le bois s’enfuient face aux sergents d’armes anglais. En revanche, leurs acolytes derrière la haie repoussent la charge anglaise et donnent bien du mal aux soldats monfortistes.
Alerté par ses hommes, Bertrand du Guesclin sort à l'attaque des anglais
Du Guesclin et le maréchal engagent le combat avec les Anglais

Ayant sans doute abusé des mets de son hôte, le jeune Bertrand ne fait guère d’éclats lors de ses joutes avec les Anglais. Néanmoins, son arrivée sur le champ de bataille avec les hommes du sire d’Audrehem découragent les derniers fâcheux qui battent bientôt en retraite.
Défait, Calveley se retire avec le peu d'hommes qui auront survécu 

Avec moins d'un tiers de survivant anglais, le chemin sanglant porte bien son nom. Au bilan, si les pertes anglaises sont nombreuses, point de capture, et nulle rançon n'est hélas à prévoir.  Du Guesclin n’a certes guère brillé au combat mais en prévenant cette attaque surprise, il a évité une déconvenue majeure pour le camp de Charles de Blois.

C’est certainement avec une pointe de nostalgie que Bertrand reviendra à Montmuran 20 ans plus tard convoler en seconde noce.

dimanche 20 novembre 2016

Retour à Coronel



Pour cette deuxième partie sur la bataille de Coronel , nous avons considéré que le HMS Canopus, un cuirassé anglais mis à l’eau en 1900, avait pu rejoindre l’escadre de l’amiral Cradock avant l’affrontement avec la flotte allemande.

En réalité, le navire se trouvait à plus de 200 milles de la flotte anglaise et n’avait pu se joindre au combat.



Notre amiral Cradock a donc à sa disposition une flotte de 5 navires, 2 croiseurs cuirassés : le Good Hope (navire amiral) et le Monmouth, un cuirassé : le Canopus, un croiseur léger et un croiseur auxiliaire, l’Otranto, paquebot reconverti en navire de combat. Seul le croiseur léger Glasgow est un navire moderne. En face, les deux croiseurs cuirassés Scharnhorst et Gneisenau mènent la file allemande devant les croiseurs légers Dresden et Leipzig. Les navires allemands sont un peu moins puissants mais sont plus modernes et disposent d’un meilleur équipage.

Le combat démarre vers 18h30 alors que les deux flottes suivent une trajectoire convergente plein Sud. La nuit ne va pas tarder à tomber et l’amiral anglais décide de virer vers la flotte allemande pour chercher rapidement le contact. Le brillant amiral Von Spee, profitant de sa vitesse plus élevée barre le T de Cradock et ouvre le feu le premier, infligeant des dommages légers au Good Hope. Celui-ci riposte et endommage à son tour le navire amiral allemand, le Scharnhorst.
 
L’Anglais poursuit sa manœuvre et les deux lignes de bataille défilent l’une en face de l’autre à moins de 8000 yards. L’Anglais, qui a gagné l’initiative endommage fortement le Scharnhorst et l’amiral Von Spee doit transférer sa marque à bord du Gneisenau. Mais la puissante artillerie allemande fait feu ensuite et le Good Hope prend plusieurs impacts dans sa batterie principale et dans sa salle de machine, réduisant sa vitesse à 10 nœuds.

L’Otranto décide de faire cavalier seul pour couper la route de l’escadre allemande et s’écarter ainsi du combat principal.

Les deux flottes de combat ralentissent alors pour se canonner à leur aise. Le Good Hope, toujours en panne de machines, reste prudemment protégé derrière les autres navires de la flotte anglaise, alors que le Scharnhorst a rétrogradé et est passé serre-file de l’escadre allemande : ses moteurs ne lui permettent plus une vitesse supérieure à 10 nœuds. L’artillerie allemande, plus précise, commence à faire des dégâts et le Monmouth doit faire face à une voie d’eau qui le ralentit. Les deux flottes profitent de cette configuration pour lâcher une salve de torpilles. Aucune de celles-ci ne fera mouche, la distance élevée limitant fortement la probabilité d’impact.
 
Von Spee décide alors, profitant de la vitesse plus élevée de sa flotte, de passer sur l’arrière de l’escadre anglaise avec Le Gneisenau et le Dresden, le Leipzig ayant pour mission de couler l’Otranto. Le Scharnhorst est laissé à l’arrière et servira de cible aux navires anglais dont la ligne de bataille a totalement éclaté. 

La bordée allemande endommage gravement le Monmouth qui prend feu et qui subit des voies d’eau. Le Scharnhorst prend feu lui aussi mais riposte et cause des dégâts sur le Canopus

Il est 19h06, le Gneisenau et le Dresden prennent en enfilade arrière la ligne anglaise et concentrent leurs feux sur le Monmouth ; celui-ci est envoyé par le fond et ne laisse que quelques survivants surnager dans les eaux froides du Pacifique Sud.

Le Canopus et le Glasgow continuent à avancer à vitesse réduite en tirant sur le Scharnhorst, laissant le Good Hope toujours en panne de moteur à la merci des croiseurs allemands. Le navire amiral anglais prend feu à 19h18 et rejoint au fond de l’eau le Monmouth

Seul le Glasgow est encore à peu près intact. Le Canopus prend aussi l’eau et son poste de contrôle de tir est inopérant. Le Glasgow décide de filer cap à l’Est pour essayer d’échapper aux croiseurs allemands, en meilleur état que lui. Le Canopus sera bientôt achevé par le Gneisenau dont l’équipage, galvanisé par le présence de Von Spee, aura coulé à lui seul les 3/4 de la flotte anglaise !

En conclusion à ce remake de la bataille de Coronel, nouvelle victoire allemande, sans discussion (le décompte de points de victoire, suivant la règle Grand Fleets 3ème édition, qui a servi de support à cette partie, nous donne un résultat de 150 points pour les Allemands contre 25 pour les Anglais). Le Monmouth, le Good Hope et le Canopus sont coulés. L'Otranto est abandonné à 5 nœuds, sans possibilité de tir et à la merci du Leipzig qui le canonne à très courte portée. Le Scharnhorst est très endommagé mais l’équipage allemand a réparé les dégâts subis. Si sa vitesse est réduite, il pourra néanmoins rejoindre le port neutre de Valparaiso et retrouver le reste de l’escadre allemande pour la bataille des Falklands. Le Gneisenau et les deux croiseurs légers sont quasiment intacts.

samedi 5 novembre 2016

Poelkapelle 1917

 

 
Deux Spad XIII français sont en patrouille de reconnaissance dans la zone "Langemark" au Nord d'Ypres en Flandre-Occidentale.


Depuis juin, ce secteur retient tout particulièrement l'attention du commandement britannique, qui souhaiterait y opérer une percée jusqu'à Bruges afin d'y réduire la base sous-marine allemande. Après deux tentatives infructueuses, le 31 juillet et le 16 août, un nouvel assaut se prépare avec l'aide de l'armée française.


Notre histoire commence alors qu'un avion d'observation allemand est repéré au-dessus du front par les deux chasseurs français.

Le lourd et lent Rumpler tente d'échapper aux Spad XIII...
 ...quand surgissent deux Albatros...
 ...ou plutôt quatre, qui se précipitent au secours de leur compatriote
L'avion d'observation tente de se placer derrière les Albatros...
...qui engagent aussitôt les biplans tricolores
Très rapidement, le ciel de Belgique offre un étonnant spectacle
 Si des situations de duels se présentent...
...c'est le chaos qui semble prédominer...
...et le placide Rumpler continue de s'échapper
Les Spad se mettent à sa poursuite malgré les chasseurs ennemis
Les Allemands se mettent à deux contre un...
...sans compter l'aide du mitrailleur à l'arrière du Rumpler
Malgré une farouche résistance, un SPAD est gravement endommagé, son pilote blessé...
...il parviendra à quitter la bataille, alors que son camarade se fait abattre par l'avion d'observation



Notre scénario, joué sur la règle Canvas Eagle, est inspiré de la dernière mission de Georges Guynemer à bord du «Vieux Charles» ce 11 septembre 1917  de Saint-Pol-sur-Mer vers Poelkapelle. Les Allemands identifieront son avion et sa dépouille dans un champ, mais ne pourront récupérer ses restes, détruits par un bombardement britannique.

Il comptait 53 victoires à son actif.