Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

mardi 21 février 2017

Métaure, le rendez-vous compromis





Hasdrubal, est le fils du général carthaginois  Hamilcar Barca, et donc le frère de Hannibal. Après avoir échappé aux Romains en Espagne, il réunit une puissante armée et part rejoindre son glorieux ainé.


Quand il franchit les Alpes, Hasdrubal disposait selon Appien de 48.000 fantassins, 8.000 cavaliers et 15 éléphants (à comparer aux 26.000 hommes et 21 éléphants que commandait Hannibal à son arrivée en Italie).



La panique régnait à Rome !

Mais la Fortune avait sévit : le messager dépêché par Hasdrubal à son frère fut intercepté par les Romains, qui découvrirent que les armées puniques devaient se retrouver en Ombrie. Une armée consulaire aux ordres de Marcus Livius reçu aussitôt l'ordre d"aller détruire les forces de Hasdrubal, alors que la seconde armée consulaire devait fixer plus au sud Hannibal. Mais Claudius Nero, à sa tête, ne voyait pas les choses aussi simplement. Il ne laissa devant Hannibal qu'un simple détachement, alors que le gros de ses forces rejoignait l'autre consul, face à Hasdrubal Barca. La rencontre eut lieu sur les rives du Métaure
La mise en place, vue du côté punique : devant la colline sur l'aile gauche, les mercenaires gaulois. Les Espagnols sont sur l'aile droite. En face, les Légions. Les renforts de Nero font face aux Gaulois.

Marius Livius fait face aux carthaginois
  Les légions se mettent en marche...
... et se tournent vers l'aile ibérique
Les éléphants puniques filent vers l'aile droite afin de la renforcer ...
... et affronter la cavalerie romaine
Sur l'autre aile, les Gaulois ont investi la colline, et narguent les forces de Nero
Pendant qu'au centre, les  frondeurs numides affrontent les vélites ...
... les éléphants carthaginois et cavaliers ibériques chargent la cavalerie romaine.
Alors que le combat entre montés se poursuit, les légers espagnols harcèlent la Légion
 Les montés se sont mutuellement annihilés quand débutent les mêlées au centre
  Rapidement les hastati romains sont submergés par les troupes espagnoles ...
... et fléchissent face aux phalanges carthaginoises...
 ...qui, appuyées par la cavalerie, donnent le coup de grâce

Sur notre table, Rome a perdu, encore une fois. La mobilité des Espagnols a su déjouer les manœuvres des Légions, alors que les renforts de Nero sont resté fixés par la menace des Gaulois qui, finalement, sont restés à l'écart.

Hasdrubal pourra donc rejoindre son frère, et rentrer dans la Légende.
Les jours de Rome sont comptés !


samedi 11 février 2017

Racibórz, 20 mars1241




Voilà bientôt quinze années que Gengis Khan est mort. Son fils, Ögedeï, a conquis les steppes russes et ses armées déferlent désormais sur l'Europe. Que pèsent ses principautés morcelées face au puissant empire mongol ? Ainsi, après la Russie, la Pologne subit les assauts des terribles Tartares.

Nous sommes le 20 mars 1241. Miesko II, dit l'Obèse, duc d'Opole et de Racibórz, réunit son armée sur les rives de l'Oder. Ses éclaireurs ont repéré un fort détachement ennemi qui tente de passer le fleuve. Il serait impardonnable de ne pas saisir une si belle opportunité...

Nous choisissons de rejouer cette escarmouche sur la surface réduite permise par la version 2 de la règle DBA. Un plateau carré de 60 cm de côté est suffisant pour deux armées de douze plaquettes dans ce huis-clos historique. Les Mongols arrivent par un coin, et doivent rejoindre le coin opposé. Ce n'est que lorsqu'ils franchiront l'Oder que les Polonais seront révélés.

Les Polonais sortent des bois
Les cavaliers tartares ne sont guère impressionnés, et franchissent le gué...
...et obliquent sur leur gauche, pour éviter la nasse qui pourrait se refermer sur eux...
Le terrain est exigu, les cavaliers sont agiles
Premier combat, au détriment des Polonais
Les envahisseurs se concentrent sur l'infanterie de Miesko II l'Obèse
Les archers tirent, touchent, tuent : 3 plaquettes mongoles sont déjà éliminées, contre 2 polonaises
Mais l'intervention du général tartare apporte la victoire aux Mongols



Le duc parvient à s'échapper avec ses chevaliers, qui n'ont pas du tout participé à cette rencontre. Miesko s'enfuit à brides abattues afin d'annoncer à son maître Henri II le Pieux qu'il a pu retarder l'avance des Tartares. Bien sûr, inutile de rentrer dans les détails.

A Legnica, Henri renforce son armée et prépare la bataille décisive pour repousser les Mongols. Ce sera pour Miesko II l'occasion de briller, du moins l'espère-t-il.

samedi 4 février 2017

Le Renard s'envole

Rommel dans son Sdkfz 250/3


Début mars 1943, en Afrique du Nord, la situation est devenue totalement désespérée pour Rommel et la Deutsche Afrika Korps. Les Allemands sont à court de troupes, d’équipement et de ravitaillement.

 
Le même dans son
Do 217-E







Le 8 mars 1943, le Feldmarshall est rappelé à Berlin par Adolf Hitler. Il décolle de Sfax à bord d'un Dornier 217-E spécialement envoyé d’Allemagne pour le ramener à bon port. Il sera escorté par des Messerschmitt Bf109F de la Jg53 et par des 109G, eux aussi venus d’Allemagne.



Malgré le décryptage des codes allemands par Enigma, le secret de ce voyage de Rommel est bien gardé et le quartier général allié n’en a connaissance qu’au dernier moment. Quelques P-38 américains décollent néanmoins des terrains d’Afrique du Nord et des Spitfire anglais partent de Malte pour essayer d’intercepter les Allemands et leur général. La rencontre aura lieu quelque part au-dessus de la Méditerranée.

Les P-38 surgissent et les chasseurs d’escorte se ruent à l’assaut. La première passe frontale est fatale au leader américain qui voit ses ailerons déchiquetés.

Voyant les Spitfire arriver dans ses six heures, Rommel donne l’ordre à ses chasseurs de se concentrer sur la première patrouille de P-38. Ceux-ci vont encaisser un deuxième mitraillage qui envoie un pilote américain perfectionner sa technique de la brasse coulée dans les eaux bleues de la Méditerranée.
Une mêlée assez confuse s’en suit, les quatre autres chasseurs alliés s’invitant eux-aussi à la fête.





Un des Messerschmitt d’escorte explose en plein vol, touché de plein fouet par le canon d’un P-38. Un Spitfire subit lui aussi des dégâts dans sa structure.



Enfin, l’as américain qui menait la mission d’interception tente un himmelmann pour se retrouver en position de tir.



Malheureusement pour lui, les dommages subits par son avion sont trop importants, le test de pilotage est totalement raté ! Les ailes se déchirent en plein vol et un deuxième américain se retrouve à pagayer en Méditerranée. 




Le ciel devient tout d’un coup plus dégagé, alors que Rommel décide de s’écarter du combat.

Il est alors pris en chasse par les P-38 et les Spitfire survivants…

… eux-mêmes chassés par les Messerschmitt 109F de l’escorte.

Bilan de ce 3ème accrochage, un autre P-38 au tapis ! Çà commence à sentir le roussis pour les alliés…

Rommel réalise que son pilote a repris le cap de la Tunisie. Pas de ça Kamarad ! Demi-tour vers les côtes italiennes et le Dornier 17 recroise les P-38.

Pas de ligne de tir correcte, les Américains sont maudits !

Les chasseurs chassés tournoient dans tous les sens. Rommel a remis cap au Nord est et les alliés essaient de se remettre dans le sens de la marche.

Rommel se rend alors compte qu’il a oublié à Sfax les chaussures en peau d’antilope qu’il devait ramener à Berlin pour l’anniversaire de sa femme ! Nouveau demi-tour du 217-E qui se retrouve face à face avec les Spitfire. Les mitrailleuses anglaises sont sans effet.

Une dernière fois, les chasseurs alliés enchaînent les tonneaux et les himmelmanns pour essayer de se retrouver en position de tir ; l’escorte allemande est toujours sur leur dos.

Les tirs de mitrailleuses et de canons font des dégâts sur les chasseurs alors que le Dornier passe à travers les gouttes. Les deux derniers P-38 sont touchés. Malheureusement pour les Allemands, dans ce grand fatras, les gouvernes de direction d’un 109F sont cisaillées par les débris du P-38 qu’il vient de mettre à mal. Le pilote allemand va rejoindre ses camarades anglais qui surnagent autour des restes de leurs appareils.

Les combats ne s’arrêtent pas là puisqu’un Spitfire se retrouve avec un Allemand dans ses 6 heures qui l’envoie illico-presto au tapis. Pendant ce temps, un des P-38 s’écarte sagement du combat, alors que le dernier Américain descend en vrille vers l’eau, son appareil étant hors de commande.

Les choses étant ce qu’elles sont, les derniers chasseurs alliés décident de rebrousser chemin et de rendre compte à leurs supérieurs de l’échec de leur mission, l’escorte allemande les surpassaient en nombre (forcément) et ils n’ont rien pu faire. Cinq chasseurs descendus et un sixième endommagé, le bilan est médiocre…

Du côté germanique, le pilote du Do217 se verra proposer pour la Croix de fer par Rommel : touché 4 fois dans la partie, son avion s’en sort intact ou presque.

Néanmoins, l’estomac du Feldmarshall a mal supporté les acrobaties du voyage. Adolf Hitler se servira de ce prétexte pour garder Rommel en Allemagne et ne le renverra pas en Afrique du Nord, où l’Afrika Korps finira par rendre les armes le 12 mai 1943. Mais la réputation du "Renard du désert" était sauvée auprès de la population du Reich !