Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 25 novembre 2017

Des chevaux et des Aigles

Vercingétorix jubile : sa politique de la terre brûlée porte ses fruits. Les informateurs du chef arverne lui ont rapporté que César, craignant d'être isolé en terre hostile, fait désormais route vers le Sud à la tête de l'ensemble de ses Légions. D'ailleurs, ne doit-il pas rejoindre rapidement Rome pour assurer sa Destinée, alors que sa fille Julia, épouse de son rival Pompée, est décédée ?


L'occasion est trop belle. La cavalerie gauloise, sans équivalent chez l'ennemi, pourrait fondre sur les colonnes romaines et détruire leurs bagages sans trop de difficulté. Sans vivres, les Légions seront condamnées, et les peuples gaulois ne pourront qu'acclamer Vercingétorix.

Notre histoire commence alors que l’armée romaine aborde en longissimum agmen une vallée, chaque Légion précédant ses bagages.  
 Les légions forment deux lignes, observées attentivement par les Gaulois sur la colline, au loin
C'est alors que retentirent des clameurs et les hurlements des carnyx...
 ...et des cavaliers gaulois surgirent à l'improviste sur les flancs
 Les Légions réagirent aussitôt et font écran pour protéger les bagages
De plus, les Romains ont engagés de terribles cavaliers germains, bien plus batailleurs que les Gaulois
Alors quel le flanc droit romain s'apprête à recevoir la charge de cavalerie ennemie...
...l'infanterie descend la colline où elle était postée ; les Gaulois sont dans la plaine
 Les cavaliers testent les défenses romaines, sans succès...
 ...alors que les cavaliers lourds gaulois semblent hésiter devant les Germains
Sur l'arrière de la colonne, un petit groupe tente de surprendre les légionnaires...
 ...mais partout, les Gaulois s'écrasent contre la puissance des Légions
 Les Gaulois ne parviennent pas à percer les défenses romaines
 A force d'insister, quelques cavaliers parviennent à bousculer les légionnaires...
 ...et quelques rares bagages sont détruits, mais à quel prix !
...et les Germains s’apprêtent à réduire au silence les survivants de l'armée gauloise en déroute

César écrira : "Enfin les Germains, sur la droite, avisant une hauteur qui dominait le pays, bousculent les ennemis qui s’y trouvaient. Ils les poursuivent jusqu’à la rivière, où Vercingétorix avait pris position avec son infanterie, et en font un grand carnage. Voyant cela, les autres craignent d’être enveloppés et se mettent à fuir. Partout on les massacre". 

Les Gaulois s'enfuient, et prennent la direction de l'oppidum des Mandubiens, qu'ils atteindront le lendemain. La partie est encore loin d'être finie...

mardi 21 novembre 2017

Charles et Davout

Le 17 avril 1809, l'aile droite de l'armée autrichienne commandée par l'archiduc Charles est arrivée à Landshut. Elle pourra alors poursuivre pour accabler le corps du maréchal Davout, isolé du reste de l'armée d'Allemagne.

Le maréchal a reçu des ordres de Berthier lui demandant de faire route à l'Ouest pour se joindre aux forces de l'Empereur en suivant la route au Sud du Danube, ce qui le mène logiquement au cœur du dispositif autrichien. Laissant sa division de conscrits en couverture de Ratisbonne, Davout met son corps en mouvement, divisions Morand et Friant en tête en direction du village de Saal, proche d'un carrefour stratégique. Le 10ème Léger est envoyé à Hausen, avec une brigade de Montbrun et une brigade des cuirassiers de Saint-Sulpice. La division Saint-Hilaire doit suivre Morand et Friant alors que Gudin doit lui aussi se diriger vers Hausen avec le reste de la cavalerie.

Dans le même temps, l'archiduc Charles prépare sa manœuvre. Les IV.Armeekorps de Rosenberg et IR.Armeekorps de Liechtenstein doivent faire route vers le Nord, direction Saal. Alors que Rosenberg doit s'emparer du carrefour proche du village, Liechtenstein, qu'accompagne l'archiduc, doit obliquer ensuite vers Hausen et Teugen. Le III.Armeekorps de Hohenzollern est envoyé plus à droite pour attaquer directement vers Regensburg.

Le 18 avril, les armées se mettent en mouvement. Au soir, la présence française est avérée à proximité de Saal et de Teugen. Les ordres sont confirmés pour le lendemain. Ainsi, le 19, les troupes de l'archiduc parties à 05h00 rencontrent l'avant-garde de Morand près du village de Saal.

Morand et Friant se mettent rapidement en ordre de bataille, tout comme Rosenberg. Les Français sont en supériorité numérique dans ce secteur, alignant 24 bataillons face aux 19 bataillons autrichiens supportés par quelques escadrons de cavalerie légère. Néanmoins, les combats sont très durs, les troupes françaises manquent de place pour se déployer et exploitent mal leur supériorité numérique.


Face à eux, les troupes autrichiennes ne parviennent pas à mettre en place correctement leur artillerie qui sera totalement inutile. Le combat dans ce secteur débute à 06h00 et dure jusqu'à 10h00. Le corps de Rosenberg est submergé et vaincu, non sans une âpre résistance. Morand et Friant déplorent des pertes très lourdes.


Plus au Sud, l'action a débuté plus tard, le temps que les troupes de Liechtenstein puissent aborder le village de Hausen et aussitôt se mettre en position de combat. Le village est attaqué une première fois par deux bataillons de grenadiers, aisément refoulés par les hommes du 7ème Léger.


Une seconde attaque comprenant quatre bataillons de grenadiers permet d'emporter le village alors que plusieurs escadrons de cuirassiers se portent sur la droite pour chasser les chasseurs et les cuirassiers français. Enfin, l'artillerie de Lichtenstein, quatre bataillons de grenadiers et quelques escadrons de dragons et de cuirassiers marchent au Nord pour couvrir le flanc du corps face à Friant, Morand et Saint-Hilaire qui a débuté une marche pour se positionner entre Saal et Hausen.




A 10h00, enfin, le III.Armeekorps de Hohenzollern fait son apparition, avançant à marche forcée vers Teugen.


Dans une situation précaire, le maréchal Davout profite du repli de Rosenberg pour faire passer le gros de ses troupes au-delà du carrefour, vers l'Ouest. Teugen et Hausen tomberont sans coup férir aux mains des Autrichiens, avec de lourdes pertes dans la cavalerie. Morand et Friant subiront encore des pertes de l'avant-garde du IR.Armeekorps pendant que les soldats de ces deux divisions tenteront de gagner du temps pour que Saint-Hilaire et Gudin puissent quitter le champ de bataille. 

 
A la fin de cette première journée, les Français déplorent un peu plus de 3.000 pertes, les Autrichiens un peu plus de 4.500. L'absence de poursuite ne permet pas de transformer ce succès en victoire éclatante.



Épilogue.

Le 20 avril débute la manœuvre d'Abensberg. A la tête d'un corps provisoire comprenant les divisions Gudin et Saint-Hilaire ainsi que la moitié de la cavalerie issue du corps du maréchal Davout, le maréchal Lannes parvient à séparer l'armée autrichienne en deux, écrasant le V.Armeekorps dispersé. Mais le même jour, les corps de Hohenzollern et Lichtenstein menés par Charles écrase ce qu'il reste des divisions Morand et Friant. La bataille d'Eckmühl n'aura finalement pas lieux... et Davout ne sera jamais prince.

dimanche 12 novembre 2017

Hausen, 1809



Profitant de l'enlisement des Français en Espagne, les Autrichiens lancent une grande offensive en Italie et en Bavière. Napoléon réagit aussitôt, et l'armée française se met en ordre de bataille sur le front du Danube. 

Nous sommes le 19 avril 1809, le IIIème Corps du maréchal Davout est isolé près de Ratisbonne. Afin d'éviter d'être piégés, les Français cherchent à rejoindre les troupes bavaroises et les autres unités françaises.

Côté autrichien, l'archiduc Charles décide de saisir cette chance inouïe : si les troupes de Davout, acculées au Danube, sont défaites, cela signifierait la destruction totale de l'ennemi.




Il est 11h00, sur la route entre les villages de Teugen et de Hausen. L'avant-garde du  IIIème corps du prince Friedrich Franz Xaver von Hohenzollern-Hechingen tombe sur le IIIème corps français en ordre de marche.

Le terrain est difficile : un massif forestier sépare les deux villages reliés par une unique route. Les divisions autrichiennes sont dispersées. Charles dispose (hors carte) de sa réserve de grenadiers, mais également du IVème corps, encore trop éloignés. Nous jouons ce scénario sur la règle DBN de KISR.
Afin d'équilibrer le jeu, les Autrichiens commencent.

La division de Lusignan se déploie à l'Ouest de Hausen

Premiers échanges de feu, la division de Saint-Hilaire hésite

Davout ordonne à la cavalerie de Montbrun de se porter sur Hausen...

 ...qui a été entretemps investi par les Autrichiens

D'ailleurs, les Hussards autrichiens se lancent sur les hauteurs...

...et débusquent l'infanterie légère française qui ratissait les bois

Tout le 3ème corps français est désormais en mouvement ; les Autrichiens renforcent leur défense

 Les Grenzers et Jägers tentent de s'opposer aux légers français ; ce fut une erreur

Les chasseurs à cheval français sortent des bois, et deux batteries d'artillerie se positionnent

Sur Hausen, les Autrichiens tiennent bon, et leur artillerie fait des merveilles

Les hommes de Friant franchissent la rivière...

 ...et se lancent à l'assaut

...alors que dans la plaine se jouent des duels de cavalerie légère, sans réelles conséquences

Mais l'heure tourne, et il se fait tard. La réserve de grenadiers de Charles est encore en chemin, alors que le IVème corps autrichien n'a toujours pas bougé. Historiquement, ce sont de fortes averses qui ont poussé les Autrichiens à se retirer. Ici, sur notre table, c'est l"heure tardive.

Les Autrichiens ont réussi à arrêter Davout, l'espace d'un instant. Le maréchal a réussi à sauver son IIIème corps de la destruction, au prix de lourdes pertes.

samedi 4 novembre 2017

Saint Marcel

Le commandement allié, autant par soucis de créer une diversion que par intérêt stratégique, a décidé de parachuter des commandos sur la Bretagne dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.


Deux cents parachutistes SAS de la France Libre seront ainsi largués en plusieurs endroits dans les premières minutes du 6 juin, plusieurs heures avant le débarquement sur les plages de Normandie. Leur mission est d'organiser et d'encadrer les Résistants bretons, et de lancer des opérations de harcèlement et de sabotage afin de ralentir l'acheminement des renforts allemands stationnés en Bretagne vers la Normandie.


Bien que les ordres de Londres soient d'agir en petits groupes et d'éviter les engagements avec les troupes allemandes, des Résistants de tout le centre Bretagne se mettent en marche dès le 5 juin et convergent vers Saint Marcel (Morbihan) où ont été concentrés les armes et matériels largués dans la région. On comptera jusqu'à 3000 hommes et 200 parachutistes français dans ce camp de fortune sous le commandement de Pierre Louis Bourgouin, commandant des SAS.


Après avoir proposé ce scénario au public, les 21 et 22 octobre 2017, lors du salon de la maquette du Relecq-Kerhuon  sur la règle Nuts!, nous avons redressé notre table en utilisant, pour la première fois au club, la règle Blitzkrieg d'Hervé Caille.

Il est vrai que le scénario est fortement  inspiré par celui de Loïc Neveu, disponible sur le site consacré à la règle. C'est également lui qui a signé une grande partie des décors.


Tout semble calme à Saint Marcel, alors qu'arrivent les premiers camions allemands

 Les Volksgrenadiers progressent dans le bourg ; rien à signaler
 
Protégé par les talus, un premier groupe prend la direction des Hardis

Mais une mitrailleuse les accueille au bout de la route...

 ...renforcée par d'autres Résistants téméraires

Pendant ce temps, un Opel a déposé la section qu'il transportait à Ste Geneviève 

Méfiants, les Allemands s'approchent pour investir la maison, mais essuient des coups de feu

Le groupe se déploie, se préparant à donner l'assaut malgré les tirs ennemis
 
Pendant ce temps, aux Hardis, les Résistants chargent les Allemands...

...qui sont repoussés dans les champs, et n'arrivent guère à se ressaisir

L'assaut est donné à Ste Geneviève ; les SAS qui s'y abritaient sont réduits au silence

 Sur la route des Hardis, c'est au tour des Résistants d'être en difficulté

C'est à ce moment qu'un bruit caractéristique recouvre le crépitement des armes

L'avion cloue les Allemands au sol et dégage la route

Les Hardis pavoisent : l'occupant décroche
 


Sur notre table, les forces d'occupation, mal commandées et peu motivées n'ont pas demandé leur reste.

La véritable Histoire a été différente. Vous pouvez l'approcher au musée de la Résistance bretonne à Saint Marcel, non loin de Vannes http://www.resistance-bretonne.com .