Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

mercredi 28 février 2018

1697 - Bataille de la Baie d'Hudson

Le conflit de la baie d'Hudson est un épisode de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg entre la France et l'Angleterre, qui débuta en 1689. Il désigne une expédition menée par la Nouvelle-France dans la partie Sud de la baie contre les postes de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Dirigée par Pierre de Troyes, chevalier de Troyes, l'expédition permet de capturer les postes de Moose Factory, Rupert House, Fort Albany ainsi que le Craven, navire de la Compagnie.

Un des lieutenants du chevalier de Troyes, Pierre Le Moyne d'Iberville, entreprit d'autres expéditions qui culminèrent lors de la victoire navale de 1697. Vers la fin de la guerre, la Nouvelle-France contrôlait tous les ports de la compagnie à l'exception d'un seul.


En 1696, une expédition française commandée par d'Iberville détruit les établissements anglais situés sur les côtes de Terre-Neuve. Un an plus tard, c'est au tour des forts de traite de fourrure de la baie d'Hudson d'être attaqués par une escadre de cinq bâtiments, toujours commandée par d'Iberville.


C’est cette dernière bataille du conflit que nous avons voulu retracer sur nos tables, le neuf du mois de février de l’an de grâce deux mil dix-huit.

Partant de cette situation, le scénario du jour diverge sensiblement des conditions historiques afin de rééquilibrer la partie qui se jouera avec les règles « Pavillon du Roy».


Informations et vision du parti anglais : La Compagnie de la Baie d’Hudson a eu vent, à Londres, des pertes lourdes subies. Elle décide de dépêcher sur zone une flotte avec deux navires armés (le Derig et le Royal Hudson’s Bay, respectivement armés de 36 et 32 canons) destinés à approvisionner le comptoir de York Factory et ramener en Angleterre le stock récolté de peaux. Ces navires sont escortés par un vaisseau de 4ème rang (HMS Hampshire - 46 canons - lui-même chargé de ravitailler le fort York protégeant le comptoir) et un brûlot.




Informations et vision du parti français : La campagne conduite par le sieur d’Iberville est une succession de victoires. Un seul comptoir reste à conquérir pour s’approprier la totalité des possessions coloniales de la baie : celui de York Factory. Pendant le trajet vers le comptoir, le Pélican, navire amiral de d’Iberville, est séparé de sa flotte par le brouillard. Le 4 septembre en fin d’après-midi, il touche terre aux abords de York Factory. D’Iberville décide alors de différer son attaque jusqu’à l’arrivée du reste de sa flotte.

 

Le 5 septembre au matin, à l'embouchure de la rivière Sainte-Thérèse (appelée aujourd'hui la Hayes), le Pélican se heurte aux trois vaisseaux anglais. D'Iberville croit d’abord avoir à faire aux navires qu’il attend, mais déchante rapidement lorsqu'il constate qu'ils ne répondent pas à ses signaux.

Le combat s’engage alors, le Pélican décidant de s’en prendre au côté droit du convoi anglais.


Le convoi anglais est surpris par l’arrivée d’un ennemi en provenance du comptoir et se divise de façon peu coordonnée, chacun voulant rendre ses armes battantes.

La manœuvre anglaise et sa position favorable permettent au Pélican de donner les premiers coups sans en recevoir un seul.


Après de longues minutes de combat où il se trouve isolé de sa flotte, le Royal Hudson’s Bay voit sortir de la brume le Profond, flûte armée de 40 canons, qui, ayant ouï le bruit du combat, ne tarde pas à l’engager.




Peu de temps après, la frégate-vaisseau Weesp (prise aux Hollandais quelques années plus tôt) sort à son tour de la brume et vient soutenir l’action du Profond.

Les Anglais ne sont pas en reste et dépêchent le HMS Owner’s Love, brûlot qui accompagnait le HMS Hampshire.

De son côté, le Pélican, aux prises avec le HMS Hampshire et le Derig tient tête.
  




A l’arrière de ce combat, les derniers renforts français sortent à leur tour de la brume. Mais une erreur de manœuvre provoque un abordage qui les bloquera presque deux heures, le temps pour eux de désemmêler les cordages et vergues noués entre eux.






De l’autre côté, le Pélican, emporté par son élan à conserver ses canons battants et à gagner le vent sur l’ennemi, finit par se retrouver temporairement en panne face au vent. Les Anglais, eux, courent sur leur erre, forçant même l’allure malgré le brouillard. Leur objectif semble être de se rapprocher du comptoir pour éventuellement bénéficier du soutien du Fort York.



C’est alors que survient un évènement malheureux au Derig.
Perdu dans sa navigation brumeuse, il n’a pas conscience de s’être autant rapproché de la côte et s’échoue sur un banc de sable. Il met alors en œuvre ses canots pour essayer de se désensabler.


 Brusquement conscient du danger, le HMS Hampshire le contourne et ralentit sa vitesse afin de pouvoir sonder.




Cette situation n’a pas échappé au Pélican et au Bienvenu qui fondent tous deux sur le Dérig devenu cible de choix.

Ce dernier, accablé sous le déluge de boulets n’est plus en mesure de se mouvoir sans risquer de sombrer et rentre donc ses couleurs.

En revanche, le Pélican emporté par son enthousiasme court à son tour sur les dangers. Plus heureux, il n’aura fait que frotter sa coque sur les bancs de sable. 










De l’autre côté de l’estuaire, le brûlot anglais parvient à ses fins, détruit le Weesp et le Royal Hudson’s Bay qui venait d’être capturé par l’équipage du Profond. Il endommage également par son explosion ce dernier ainsi que le Périlleux, brûlot français qui venait de rallier.




Alors que la brume commence à se lever, l’issue de la bataille ne fait plus beaucoup de doute quand le Pélican et le Périlleux fondent sur le HMS Hampshire qui a du mal à les distancer.

La victoire française sera complète, mais aura été beaucoup plus coûteuse qu’historiquement, même si dans ce cas, d’Iberville conserve son Pélican.


En fait, les navires de la flotte de d'Iberville n'arrivèrent jamais à temps. Néanmoins, d'Iberville décida malgré tout d'engager le combat avec son seul Pélican. Après plus de trois heures de combat et contre toute attente, compte tenu de la disproportion des forces, les Anglais subissent un défaite sévère.
Contrairement à la tactique habituellement utilisée dans la flotte française, le Pélican ne tira pas ses boulets dans la mâture des bateaux adverses mais sous la ligne de flottaison et avec succès puisqu'il coula le Hampshire. Ce dernier s'est défendu âprement, mais curieusement en inversant lui aussi la tactique usitée par la flotte anglaise en tirant non pas sur la coque et le pont de son adversaire mais dans ses gréements, et a causé de lourdes pertes et de très graves avaries au navire français. Le Pélican est ainsi totalement incapable de se lancer à la poursuite du Dering qui fuit à toutes voiles le champ de bataille et doit se contenter de la capture de l'Hudson-Bay, qui amène son pavillon et de la saisie des riches marchandises qu'il transporte.

D'Iberville fait construire des radeaux et débarque équipage, prisonniers et marchandises sur la côte, tandis que ses autres bateaux arrivent enfin sur les lieux. Bien lui en prend car le lendemain, une tempête achève de détruire les deux navires endommagés qui sombrent l'un et l'autre.

mardi 20 février 2018

La fuite d'Ebelsberg



Les Français faisaient route vers Vienne, poursuivant une armée autrichienne battue à Eckmühl et à Ratisbonne. Les trente cinq mille hommes de l'arrière-garde autrichienne, sous les ordres du général Hiller, risquent d'être piégés près d'Ebelsberg, petite cité gardant le passage sur la Traun.


Nous sommes le 3 mai 1809. Notre scénario, sur la règle DBN de KISR, débute alors que les unités du maréchal Masséna arrivent au contact des Autrichiens, en avant d'Ebelsberg.


Vue du Nord : les Français, au premier plan, tentent de rattraper leurs adversaires...

 ...mais les Autrichiens hâtent le pas, et parviennent rapidement à Linz

Longeant le Danube, l'infanterie française est trop lente ; au loin, la cavalerie se déploie...

...et prend les Uhlans sur leur flanc

Entre les deux, la brigade légère de Hohenfeld s'interpose, et fixe ses homologues français

Le combat de cavalerie tourne au jeu de massacre

Les Uhlans sont anéantis, malgré le renfort d'une unité de volontaires de Vienne

 Entretemps, et après quelques échanges de coups de feux, les Français investissent Linz

 Les Autrichiens ne les attendent pas, et poursuivent vers la ville d'Ebelsberg...

... vers laquelle de nombreuses autres unités ont déjà convergé

 Les Français mettent leur artillerie en batterie pour "nettoyer" le secteur de Scharlinz...

...alors que les Bavarois viennent épauler la cavalerie française non loin

Mais c'est trop tard ; le gros de l'armée autrichienne s'est échappé sur l'autre rive de la Traun



Protégés par l'artillerie présente dans le château qui surplombe l'unique pont sur la Traun, les Autrichiens peuvent souffler.


D'ailleurs, les Français hésitent, et choisissent de ne pas forcer le passage : inutile de sacrifier inutilement des hommes. En effet, le lendemain, Napoléon surgira sur l'autre rive. Rien ne presse donc pour se risquer sur le pont. 

lundi 5 février 2018

Bataille de l'Utus

Les dieux infernaux avaient certainement passé un pacte avec Attila. Le 27 janvier 447, juste après midi, un terrible séisme destructeur s'était abattu sur la Thrace. Les réserves de nourriture étaient détruites, une partie de l'orgueilleuse enceinte de Constantinople était ruinée. Quelle belle occasion pour les Huns de pressuriser d'avantage l'Empire romain d'Orient en pillant et rançonnant ses villes !


Attila réunit son armée. Il franchit le Danube avec ses terribles archers à cheval, accompagnés de ses vassaux.





L'armé romaine est rassemblée à Marcianopolis, sous le commandement du Magister Militum per Thracia, le Goth Arnegiscle. Sa mission est d'intercepter et de détruire définitivement la menace qu'Attila et ses séides font peser sur l'Empire.


La rencontre se déroule en Dacie ripuaire, près de l'Utus, un affluent du Danube.



Face aux barbares, l'armée romaine se déploie
Les Huns attaquent sur les ailes, laissant le centre aux Germains
  Un groupe de clibanaires romains prend appui sur le village pour éviter d'être enveloppé...
...par les nuées insaisissables des cavaliers hunniques
Les Huns sont trop mobiles, trop rapides...
...et la maigre cavalerie légère romaine ne fait pas le poids
 Les "Illyricanii" sont submergés, sous les yeux impuissants des clibanaires...
 ...et de la trop lourde infanterie, encore trop éloignée
Sur l'autre aile, les "Sagitarii" se retrouvent piégés, et succombent
Les ailes romaines réduites au silence,  l'infanterie est désormais la cible des Huns
Seuls les cataphractaires représentent une menace potentielle pour les barbares...
...mais les cavaliers romains hésitent à intervenir
...alors que les cavaliers montés hunniques continuent leur manège infernal...
...aidés pour cela par leurs supplétifs germaniques, qui investissent le village
C'en est fini de l'armée romaine, littéralement écrasée

La  route de Constantinople est désormais ouverte pour Attila, qui non seulement pourra faire main basse sur des richesses considérables, mais pourra imposer un tribut élevé assurant son avenir et celui des siens.