Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

dimanche 29 avril 2018

Eckmühl, 22 avril 1809

Les débuts de la campagne de 1809 sont chaotiques : Napoléon est resté à Paris, laissant la manœuvre à son major général. Mais Berthier n'a pas clairement saisi les intentions de l'empereur. Plutôt que de concentrer ses forces, il les a dispersées entre le Danube et la Lech, le corps de Davout est à Ratisbonne, et l'armée bavaroise en déroute.

Napoléon arrive le 17 avril et reprend les choses en mains. Avec la bataille d’Abensberg, l’armée autrichienne est scindée en deux.

Le 21 avril, la Grande Armée tente d’anéantir le corps de Hiller à Landshut pendant que dans le même temps, Davout affronte seul le gros de l’armée autrichienne qui s’était regroupée au Sud de Ratisbonne.


La victoire à Landshut acquise, Napoléon fait route au Nord avec l’essentiel de ses troupes, laissant au maréchal Bessières le soin de poursuivre Hiller.

Le 22 avril, un brouillard dense retarde le déclenchement des hostilités en début d’après-midi.

Vers 14 heures, dix coups de canons retentissent au Sud d’Eckmühl, signal convenu pour annoncer l’arrivée de l’armée française et donner l’ordre à Davout de lancer l’offensive. Déjà l’avant-garde de Vandamme, composée des troupes wurtembourgeoises, surprend la division autrichienne de Vukassovich qui se replie sur l’autre rive de la Große Laaber.



Napoléon observe les Wurtembergeois de Vandamme en route vers d'Eckmühl
 Sur la gauche, la division Saint-Hilaire s'approche d'Unterlaichling...
 ...alors que les "Légers" français envahissent les bois avoisinant
Les Autrichiens appuient leur défense sur les villages, qui subissent les assauts ennemis
 Hohenzollern ordonne à ses troupes de renforcer leurs positions : infanterie de ligne, artillerie...
 ...et cavalerie convergent vers Eckmühl...
...mais les Français et leurs alliés franchissent la rivière, bousculant tout sur leur passage
Il en va de même à Unterlaichling : malgré une résistance acharnée, les Autrichiens doivent céder
 Partout les Autrichiens refluent désormais



Charles, dépité, ordonne la retraite, sous la protection du corps de réserve de Liechtenstein qui n'a pas été engagé.


Malgré de lourdes pertes, l'armée autrichienne n'a pas été piégée par le Corse. Le véritable gagnant de cette journée sera Davout, consacré prince d'Eckmühl.


samedi 14 avril 2018

Le destin de Zannanza

Vers -1325, le jeune pharaon Toutânkhamon meurt sans héritier. Ânkhésenamon, sa fidèle et vertueuse épouse, risque d'être dépossédée de son titre royal si elle ne trouve pas un époux digne d'elle. Ne trouvant nul prétendant dans son entourage immédiat, elle propose au roi des Hittites de désigner l'un de ses fils afin de convoler en justes noces, et consolider ainsi le trône des Deux Terres.




Voilà comment le prince Zannanza quitta le Hatti pour faire route vers son destin.

Se doutait-il que cette royale idée ne pouvait pas faire l'unanimité parmi les grands d’Égypte, qui voyaient d'un très mauvais œil l’immixtion des Hittites hais dans les affaires égyptiennes ? La route jusqu'à Thèbes est longue, et parsemées d'embuches...

Afin d'éviter de provoquer l'hostilité de certaines populations, qui pourraient s'avérer hostiles au passage de la délégation hittite, Zannanza évite la route côtière pour préférer les routes plus discrètes de l'intérieur du pays de Canaan. Mais les proches de la reine ont recruté des brigands qui n'ont qu'un seul but : faire disparaître le prince.

Sur son chariot tiré par quatre chevaux, le prince est confiant, son escorte lui ouvrant la route
Pourtant, le relief tourmenté promet des surprises


Nous jouons sur la règle Dux Bellorum, particulièrement bien adaptée à ce type de scénario d'embuscade. En fait, nul besoin de l'adapter à cette époque. Les caractéristiques des troupes définies par l'auteur sont directement transposables, et le "moteur" de la règle colle parfaitement à ces combats opposant deux bandes aux faibles effectifs.

Ici, nos joueurs hittite et "brigands" disposent de douze et quatorze plaquettes respectivement.
Les assaillants sortent de leurs cachettes, la ligne hittite préparent leur défense
Des muletiers tentent de bloquer les chariots de Zannanza
Un char hittite vient en appui de la Garde royale, rattrapée par des chariots ennemis
Alors que le prince combat ses agresseurs, les brigands essaient de le prendre de flanc
Zannanza triomphe des mulets, mais prête son flan aux javelots des brigands
Il n'a d'autre choix que de les charger, et de les détruire...
...alors que, pendant ce temps, les gardes hittites fixent les chariots adverses...
...et parviennent, au prix de lourdes pertes, à détruire la menace
Mais c'est trop tard ; Zannanza, désormais isolé, tombe sous les traits des brigands

En effet, craignant que ses séides ne puissent remplir leur mission, l'officier égyptien qui était jusqu'à présent resté caché se rue dans la mêlée. Ses troupes, galvanisées, se relancent à leur morbide tâche et criblent le prince hittite de javelots et de flèches. Zannanza ne peut rien faire. Il ne verra jamais Thèbes.

C'est ainsi qu'en Égypte, le vizir Aÿ, Horus taureau victorieux, Seigneur de justice, qui pacifie les Deux Terres, qui soumet les Asiatiques, peut épouser la veuve de Toutânkhamon et devenir pharaon.

dimanche 8 avril 2018

Aux pieds de l'Haemus, -298

Dès la mort d'Alexandre le Grand, ses généraux (les "Diadoques") se déchirent pour s'accaparer les miettes de l'Empire, et des richesses accumulées. Rien d'étonnant que ces trésors attirent la convoitise des peuples voisins, d'autant que les glorieuses armées macédoniennes se sont épuisées dans leurs luttes fratricides.

Alexandre est mort depuis 25 ans. Une puissance armée celtique remonte la chaine montagneuse du Grand Balkan (L'Haemus) et envahit la Thrace. Cassandre, désormais roi de Macédoine, se dresse devant eux et tente de les repousser.

Aux hordes fanatiques et bigarrées des Celtes...
...s'oppose l'ordre et la discipline des Macédoniens et de leurs alliés



Les deux armées se rencontrent dans une large plaine. L'armée de  Cassandre est déployée au premier plan, l'Haemus sur son flanc droit. Les Celtes sont plus nombreux. Un premier rang de guerriers fanatiques précède les chariots de guerre, puis viennent les troupes "ordinaires". Sur le flanc droit, longeant la route, les bagages de l'armée d'invasion, garants de sa survie.

 
Les chariots partent sur les ailes afin de se dégager...
 ...et surtout de couper la route à la cavalerie ennemie qui pourrait tomber sur les bagages
 Au centre, des guerriers incontrôlables se sont détachés, et chargent l'infanterie légère grecque
 Les combats sont acharnés...
 ...et certains parviennent même à contacter les phalanges, imperturbables 
 Sur la route, les cavaliers macédoniens sont parvenus à coincer les chariots...
...mais les bagages sont solidement défendus
Sur l'autre aile, les Thraces s’apprêtent à recevoir la charge ennemie
La phalange rentre dans la danse, et nettoie tout devant elle
Si les Celtes parviennent à repousser l'aile droite macédonienne...
...ils ne parviennent pas à contourner la phalange...
...ni à défaire l'aile de cavalerie de Cassandre

La tentative d'invasion de la Thrace est un échec. Les Celtes survivants retournent d'où ils sont venus, maudissant Cassandre. Mais ils se sont jurés de retenter l'aventure, le temps de panser leurs plaies.