Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

mercredi 25 juillet 2018

Sus aux Barbaresques


Les Barbaresques aux XVIIème et XVIIIème siècles ont été le fléau du commerce français en Méditerranée, comme l'ont été les flibustiers dans les Caraïbes.

Notre scénario a été l'occasion de tester et jouer pour la première fois avec la règle "Pavillon du Roy" le combat de galères au siècle des Lumières.

Nous sommes en 1765. Un cheikh (commandant naval indépendant du bey d'Alger), écume les côtes de Sardaigne et de Corse.



La table représente une partie de la baie d'Ajaccio, où l'on voit tout au fond la force d'intervention française.

Dans la baie, la flottille barbaresque est en position de défense pendant le pillage du navire de commerce le Saint Philippe.




Le lieutenant-général des galères (grade équivalent à un vice-amiral) de Toulon a pour mission de nettoyer, autant que faire se peut, les routes orientales du commerce. Informé qu'une petite flottille barbaresque sévit aux abords d’Ajaccio, il prend avec lui sa galère réale, la Dauphine, deux de ses galères patronnes, la Ferme et la Hardie (toutes à 5 canons), et se voit confier en complément, la frégate la Sultane (32 canons) et le chebec le Séduisant (20 canons).







Les barbaresques en embuscade, avec en haut le chebec Étoile du Prophète (30 canons), en bas, le chebec Shaïtan (28 canons) sur lequel se trouve le Cheikh, et de part et d'autre du Saint-Philippe, le chebec Terreur des infidèles (24 canons) et le brigantin Nadir (24 canons).




Ayant aperçu les voiles ennemies, les Français se lancent dans le combat.
Les trois galères et le chebec tentent un passage en force par le passage de la Parata, tandis que la Sultane fait le tour des Iles sanguinaires en pleines voiles pour couper la retraite de ses adversaires.




L'Etoile du Prophète, avisée par ses vigies à terre, appareille et tente une interception dans la passe pour limiter les capacités de manœuvre des galères et leur dénier un combat coordonné.








La galère patronne la Hardie franchit le passage en première place et tombe nez à nez avec le chebec l' Étoile du Prophète qui démasque derrière la pointe de la Parata.




De leur côté, les autres navires de la flottille barbaresque appareillent pour venir prêter main forte à leur camarade avant de prendre la poudre d'escampette par le sud de la baie.





Pendant ce temps, la Sultane a passé les Iles sanguinaires et s'engage dans le golfe par le sud-ouest du combat.




Le reste de la flotte française est passé entre les hauts fonds et se dirige désormais sur les pirates. Ces derniers,  après les premiers coups échangés, se rendent compte de leur infériorité et tentent de s'échapper.

 

A l'arrière, avant de le quitter, les barbaresques mettent le feu au Saint-Philippe.



Les galères, sorties de leur première surprise, s'organisent et donnent la chasse à l’Étoile du Prophète et au Shaïtan qui l'avait rejoint.


Le Shaïtan néanmoins se retourne sous la hargne et la poigne du Cheikh et tente d'aborder la Hardie pour retarder la poursuite.



Mais la manœuvre a pour effet de placer le navire amiral barbaresque entre la Hardie qui canonne l’Étoile du Prophète tout en se défendant contre lui et la Ferme qui a rejoint le combat et tente un éperonnage. 
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Ignorant le combat sur son arrière, la Hardie continue sa poursuite de l’Étoile du Prophète dont la route va être barrée par la frégate Sultane.



Le Shaïtan, réalisant la manœuvre fait front, mais subit le tir en enfilade de la Ferme à courte portée.




Profitant de ce que le Shaïtan a cassé sa vitesse, la Dauphine arrive à toutes rames et l'éperonne avant de se lancer à l'abordage.









A l'avant, grâce à ses qualités manœuvrières et sa rapidité, l'Étoilé du Prophète réussit à tenir à distance ses poursuivants et semble être en mesure de s'échapper malgré ses nombreuses avaries.






L’Étoile du Prophète (ici en bas) est bientôt rejointe par la Terreur des Infidèles (au milieu) et le Nadir (plus sur l'arrière) qui ont tous deux réalisés que le Shaïtan était perdu.



Les coups répétés de la Sultane et de la Hardie sur la Terreur des infidèles ont fini par payer et provoquer un incendie.



Le brigantin le Nadir, qui s'est faufilé à toutes vitesse au milieu du combat s'en prend à la ferme, profitant de son incapacité à répondre sur son flanc.

A l'arrière plan, le chebec français qui s’était retrouvé sur l'arrière du combat revient dans la danse.


L'incendie de la Terreur des infidèles fini par atteindre la Sainte Barbe et fait exploser le bateau, provoquant à son tour un incendie sur le Nadir qui était trop près.

Malgré tout, ce dernier arrivera à maîtriser cet incendie rapidement pour poursuivre sa  tentative d'évasion.





La Sultane ayant pris en chasse un chebec déjà endommagé en aura finalement raison à force de coups répétés à distance.




Enfin, le Séduisant et la Hardie auront raison du Nadir  qui aura dû revenir vers eux pour éviter ce qu'il a pris pour des hauts fonds au sud de la baie.


Au bilan, ce sera une victoire écrasante de la flotte française qui n'aura presque pas été endommagée, donnant ainsi raison au lieutenant général des galères à l'origine de cette intervention.

Cette action ne mit en rien un terme aux agissements des pirates barbaresques qui continuèrent à écumer ces eaux jusqu'à la première moitié du XIXème siècle.

3 commentaires:

  1. Compte rendu passionnant comme à chaque fois.
    Continuez a nous régaler de vos parties.
    Merci pour ce blog qui donne envie de jouer.

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  2. Une règle bien agréable à jouer en tout cas.

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