Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

dimanche 19 août 2018

Sacile, 16 avril 1809



L'Autriche déclare la guerre à l'Italie le 9 avril. Le lendemain, le royaume de Bavière est envahi et les troupes autrichiennes commencent à s'installer en Italie.



Devant la rapide avance ennemie, les troupes franco-italiennes se replient dans un premier temps derrière le Tagliamento, puis derrière la Livenza. Le 16 avril, contre l'avis de son état-major et en infériorité numérique manifeste, Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie (et beau-fils de Napoléon), ordonne de stopper les Autrichiens sur la rive gauche de la Livenza, à Sacile.
Une vue du champ de bataille, Sacile étant au premier plan. Les Français sont déployés tout le long du côté droit. Pour l'instant, seul le VIII Armeekorps commandé par Albert Gyulai est visible des Franco-italiens dans le coin opposé à Sacile. Le IX A.K. de son frère Ignácz ne doit pas être loin. Quant à l'archiduc Jean, il est encore à la messe.

Les deux armées ont un objectif similaire : être maître du terrain.

La 3ème division de Grenier attend les ordres d'Eugène

Sur l'aile droite, l'infanterie de la 1ère division italienne se met en colonne de marche

Le VIII A.K. s'approche, les adversaires n'étant séparées que par les villages de Palce et Porcia

Les Autrichiens se déploient rapidement en prennent position autour de Porcia

Sur la gauche franco-italienne, la cavalerie légère s’apprête à reconnaitre le secteur de Vignovo...

...et tombe sur tout le IX A.K. prêt à en découdre

 Sur la gauche autrichienne les combats font rage

La ligne italienne a investi Ronche, et parvient à repousser des Grenzer

 Sur l'autre aile, les chasseurs à cheval rencontrent les hussards autrichiens devant Vignovo...

...et libèrent un détachement qui vient prendre à revers l'artillerie ennemie, ajoutant à la confusion

A ce stade, nul ne semble véritablement prendre le dessus

Après avoir affaibli l'aile droite franco-italienne, le VIII A.K. opère un léger replis, en ordre...

...et se redéploie à l'abri de son artillerie

D'ultimes tentatives de rompre la ligne ennemie échouent, chacun reste désormais fort sur ses positions

La partie s'achève sur un match nul, mais c'est un échec pour Eugène, qui n'aura pas su défaire l'armée autrichienne. Historiquement, les Franco-italiens ont cédé la place aux envahisseurs, et pourront relancer une contre-attaque victorieuse quelques jours plus tard.

dimanche 12 août 2018

L'Amourrou à mater


Au cours de l'an 8 de son règne, Ramsès II lance une nouvelle expédition militaire afin de reprendre les villes qui avaient redonné leur allégeance aux Hittites après la bataille de Qadesh. La campagne est un succès. L'armée de Pharaon stationne dans la vallée de l'Oronte, et reçoit la soumission des cités de Tunip et de Dapour. L'Amourrou n'est plus soumis à l'emprise hittite.

La région est loin d'être pacifiée, et les troubles reprennent aussitôt dans ce secteur disputé par les deux grands empires. Deux ans après leur précédente campagne, les Égyptiens doivent de nouveau intervenir et reprendre les cités félonnes.


Pharaon, à la tête de son armée, reprend la route du nord par la route littorale. Après avoir franchi la "rivière du Chien" (Nahr el-Kalb, dans le Liban moderne), il est surpris par une armée ennemie qui lui fait face. Si Ramsès doit vaincre à tout prix, il ignore que l'objectif de son adversaire n'est que de le ralentir et de l'épuiser, le temps que les cités révoltées se préparent pour l'accueillir comme il le mérite...


Les Égyptiens sont déployés en trois colonnes, comprenant chacune des chars, des archers et des lanciers. Les rebelles disposent d'effectifs similaires mais articulés seulement en deux corps. Pour vaincre, il leur faut détruire un minimum d'adversaires avant de se replier vers le village.

Les rebelles sont confiants et prêts à en découdre
Sans aucune hésitation, ils se ruent sur l'envahisseur
 Les chars égyptiens se détachent des colonne et foncent vers l'aile gauche adverse
 L'infanterie tente de faire barrage...
...et s'interpose entre les cavaliers des deux camps
Les chars rebelles s'approchent, tirent et décrochent...
 ...attirant dans leurs sillages les chars égyptiens qu'ils espèrent isoler
Le centre est livré à la seule infanterie
 Les archers égyptiens prennent l'avantage
...et les chars continuent de manœuvrer sur les ailes
Les conducteurs rebelles sont désorientés et scindent leurs forces
 Les Égyptiens en profitent et fondent, tels des vautours, sur les piétons adverses
Les tirailleurs sont bousculés, rattrapés, détruits...
 ...puis vient le tour de l'infanterie moyenne, fixée par les archers
 Au centre, les troupes de Pharaon repoussent les dernières poches de résistance...
 ...alors que se déroule un ultime face à face entre chars de guerre

Ramsès II est encore victorieux. Les cités indociles de Tunip et de Dapour ne disposent plus désormais que de leurs maigres garnisons et de leurs pauvres murs pour les protéger de Pharaon. Cela ne devrait pas poser de problème à Ramsès. Il fera dresser une nouvelle stèle sur les bords du Nahr el-Kalb pour rappeler aux peuples soumis leurs obligations envers l’Égypte.
 

dimanche 5 août 2018

Eumène et Cratère


Roxane était enceinte d'Alexandre quand il meurt en -323. Sa succession provoqua un séisme politique. Perdiccas, en possession de l'anneau royal, va aussitôt s'employer à réduire les prétentions des autres généraux. Le conquérant n'aurait-il pas offert sa succession "au plus puissant" sur son lit de mort, livrant les reliefs de son empire à une gigantesque foire d'empoigne ?


Tout allait très vite, trop vite, même. Antipater gouvernait la Macédoine, et venait de réduire la tentative de sécession des cités grecques. Plus au sud, Perdiccas fondait sur Ptolémée, qui était parvenu à s'accaparer la dépouille sacrée d'Alexandre.

Afin de retarder le passage d'Antipater en Asie le plus longtemps possible, Perdiccas avait affecté Eumène de Cardia en Anatolie. Eumène était l'archigrammate (premier secrétaire) d'Alexandre, Grec, peu expérimenté dans l'Art militaire, il était profondément méprisé des belliqueux généraux macédoniens. C'est ainsi que Néoptolème trahit Eumène pour rallier Cratère, l'un de plus prestigieux généraux macédoniens au service d'Antipater. Mais Eumène était habile, et apprenait vite...

En -321, l'armée d'Eumène rencontre celle d'Antipater en Phrygie hellespontique. Eumène craignait que ses troupes macédoniennes refusent de combattre celles menées par Cratère et ne se retournent contre lui. Il annonça donc que l'armée adverse, située de l'autre côté de la colline était commandée par le traître Néoptolème et un obscur chef barbare du nom de Pigres.



Eumène dispose d'une cavalerie plus importante en nombre, mais son infanterie est inférieure en qualité. Il commande son aile droite, appuyée sur le village au premier plan. En face de lui se trouve son ennemi intime Néoptolème. Sur l'autre aile, Cratère et ses cavaliers macédoniens font face aux cavaliers légers grecs et perses. L'infanterie est placée au centre des deux armées. Nous jouons sur la règle L'art de la Guerre, avec une particularité liée au scénario : si Cratère se présente à proximité, la phalange macédonienne d'Eumène pourrait changer de camp...

La cavalerie légère d'Eumène s'élance immédiatement sur Cratère
Le Général ne les attend pas, et file vers sa phalange...
...qui prend position sur la colline, épaulée par les peltastes thraces
La cavalerie d'Eumène se scinde alors en deux, délaissant Cratère
D'un côté, les Grecs engagent les Thraces...
...alors que les cavaliers iraniens fondent sur les bagages restés inconsidérément en arrière
Les peltastes sont bousculés, mais reçoivent du renfort...
...et les coups pleuvent des deux côtés
 L'autre aile est plus calme, Néoptolème piétine, et hésite à engager son ennemi mortel
Sur la colline, les combats donnent l'avantage à Eumène
Courageux, Cratère tente de rallier à lui les phalangistes ennemis...
...alors que Neoptolème doute, et s'enfuit vers le village
Cratère est stoppé net par les soldats cappadociens
La cavalerie lourde d'Eumène intervient et enferme le général




Neptolème s'est enfuit, Cratère est capturé. Nos figurines de généraux ont eu plus de chance que leurs illustres prédécesseurs tombés sur ce champ de bataille. La victoire d'Eumène est totale.