Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 29 septembre 2018

Assaut sur Guadalcanal

Cette partie est la première de la campagne Check your six! « The Cactus Air Force » qui relate les combats aériens au-dessus de l’aéroport de Henderson Field en août 1942. Dans cette campagne, l'objectif du joueur japonais sera de réduire au maximum les capacités aériennes du joueur américain. Celui-ci devra faire en sorte de conserver ses avions et d’empêcher les débarquements japonais qui amènent des troupes sur Guadalcanal pour reprendre l’île.

En juin 1942, l’avancée des forces japonaises dans le Pacifique a été stoppée par les Américains lors de la bataille de Midway. A cette occasion, la marine japonaise a perdu quatre de ses porte-avions, une perte qui ne pourra jamais être remplacée. La marche victorieuse de l’Empire du Soleil Levant est contrariée, et l’expansion en direction de l’Australie brutalement arrêtée.



Profitant de ce coup d’arrêt, les marines américains réalisent un coup de force contre la base avancée japonaise sur l’île de Guadalcanal, sur laquelle un aéroport était en cours de construction. Les marines débarquent dans la nuit du 6 au 7 août 1942 et s’emparent de l’île après des combats acharnés. Mais la force de débarquement reste isolée, la flotte américaine s’étant retirée car trop exposée aux attaques aériennes japonaises. Les quelques marines sur place et le corps des ingénieurs US achèvent néanmoins rapidement la piste d’atterrissage commencée par les Japonais, en utilisant le matériel laissé sur place. La piste d’Henderson Field, du nom d’un pilote américain tué à la bataille de Midway, est ainsi rapidement aménagée. 


Le 20 août 1942, les premiers Wildcat de la VMF 223 ont atterri à Henderson Field pour sécuriser la zone. Ils arrivent sur l’île sans stock de pièces détachées, et l’équipe de mécaniciens n’a pas encore débarqué. De plus, le major John Smith, commandant la VMF 223, a sous ses ordres un bon nombre de pilotes novices, enthousiastes mais sans expérience du combat aérien.

Dès le lendemain, le commandant Smith décide de faire décoller une patrouille pour entraîner ses jeunes pilotes. Les ordres sont de faire attention aux appareils : à l’heure actuelle, seul le ravitaillement est possible, on ne peut même pas réparer un pneu crevé !

Quatre F4F s’envolent donc pour patrouiller au-dessus du Pacifique. Smith a fort à faire pour calmer les ardeurs de ses pilotes désireux de rechercher les ennemis.



Tout d’un coup, sortant des nuages, surgit une patrouille de Zeros menés par le lieutenant Ayosi. Celui-ci, au retour d’une mission d’escorte de bombardiers a décidé de survoler les îles Salomon à la recherche de chasseurs américains, en totale désobéissance aux ordres de son officier supérieur. Lui aussi veut se confronter à l’ennemi !

Les deux patrouilles ne font pas dans la finesse, avec une majorité de fous furieux aux commandes, et foncent droit l’une vers l’autre, cherchant le choc frontal.



Les mitrailleuses américaines et les canons japonais crachent le feu. Deux avions explosent en plein vol !



Après cette première rafale destructrice, les pilotes survivants essaient de se remettre dans le sens de la marche et un combat tournoyant s’engage.



Les avions se croisent et se recroisent, mais à ce jeu, les Zero sont plus maniables…



Smith avait bien dit au briefing : «en cas de rencontre avec les Zero, jamais de combat tournoyant !»
 

Certains n’ont pas bien écouté, et le lieutenant Ayosi se retrouve juste derrière un F4F en sortie de virage…


Le deuxième Wildcat de la journée à partir à l’eau !


Après moins de deux minutes de combat, les protagonistes sentent qu’il est plus que temps de se séparer. Les Japonais sont presque à court de carburant et il reste encore plus de 900 km à faire au-dessus du Pacifique pour rejoindre Rabaul, leur base la plus proche.


Ayosi est heureux : il a désobéi mais il a ouvert son tableau de chasse. Ses ancêtres seront fiers de lui ! Il ne se doute pas qu’il sera mis à pied en rentrant, son commandant n’ayant pas apprécié son attitude !

Quant à Smith, il rentre de mauvaise humeur. Deux avions de perdus pour une première sortie, tout ça parce que cette foutue bleusaille indisciplinée n’écoute pas les ordres ! Il va devoir être encore plus vigilant dans les jours qui viennent, les Japonais sont de plus en plus pressants. Heureusement que des renforts sont attendus : les P-400 du 67th Pursuit Squadron devraient arriver sous peu. Smith espère ainsi rétablir l’équilibre des forces.

mardi 11 septembre 2018

De la pertinence de l'éléphant


Les salons du jeu ou de la maquette nous permettent de partager notre passion pour le jeu d'histoire avec un public, qui, très souvent, en ignorait jusqu'à l'existence. Nous essayons donc d'attirer les curieux par des tables séduisantes et des systèmes de jeux accessibles immédiatement.

Le naval est une valeur sûre. Les modèles de voiliers au 1/1200 attirent l’œil facilement, et les scénarios sont rapides à dresser. Pour le terrestre, il faut quelque chose de percutant.



 
Et quoi de plus percutant qu'un éléphant ? C'est le choix que nous avons fait pour participer à cette nouvelle édition de la Fête du Jeu à Plouvorn (29).



Cette manifestation est organisée par l'association Troadé et offre à de nombreux auteurs l'occasion de présenter leurs nouvelles créations et de participer au "Trophée des auteurs de jeux". De plus, de nombreuses animations pour tous les types de publics sont proposées par des associations. Parmi elles, nous étions présents, avec nos éléphants.


Nos tables : du naval, de l'aérien et, tout au fond, du terrestre

 

Nous avons utilisé la règle navale Fighting Sails, parfaitement adaptée pour ce type de démonstration lors des salons.


Pour l'aérien, nous avons préféré notre petite règle maison disponible sur ce blog. Ici, pas de simulation technique ou de considérations complexes, la priorité est le jeu.

Mais revenons à nos éléphants...

Nous sommes au temps d'Alexandre le Grand. Chandragupta Maurya a unifié les royaumes du nord de l'Inde. Même le royaume de Paurava qu'Alexandre avait soumis après la bataille de l'Hydaspe est désormais intégré à un empire maurya triomphant !

En -305, Séleucos, l'un des successeurs du Conquérant, décide de reprendre les territoires perdus. De cette campagne, nous ne connaissons aucun détail. Le scénariste dispose donc d'une formidable liberté pour interpréter et jouer ces évènements.

Les joueurs disposent chacun de 26 figurines. Le vainqueur est celui qui prend le général ou 10 plaquettes à son adversaire. Nous utilisons la règle maison disponible ici. Le plateau fait 120 cm sur 60 et ne compte pas moins de 10 pachydermes.


La bataille commence, le joueur maurya dispose de 6 éléphants contre 4 pour le Séleucide
 Les pachydermes indiens se scindent sur les ailes
 Sur la gauche des Séleucides, les auxiliaires perses tentent de fixer et de contourner la menace
 Sur l'autre aile, un choc terrible se prépare...
 ...alors que les deux centres se rapprochent lentement
 Le général maurya sur son char souhaite participer activement à la mêlée
Les arrogantes troupes légères perses ne pèsent pas lourds face aux mastodontes
La curée est déclenchée au centre
Sur la droite séleucide, les combats s'éternisent, le général maurya piaffe d'impatience...
...il craque, il fonce et se jette dans la bagarre...
Un éléphant séleucide est encerclé, la bête panique...

...et le pachyderme écrase le peu inspiré général, offrant la victoire aux Séleucides. Ainsi s'achève cette partie, qui explique peut-être pourquoi les détails des évènements de ce conflit ne nous sont pas parvenus dans le détail.

vendredi 7 septembre 2018

Convoi pour Lae


Fin 1942, l’armée impériale japonaise a abandonné l’idée d’envahir l’Australie et s’est tournée vers la Nouvelle-Guinée. Des têtes de ponts sont établies mais la percée attendue par l’état-major impérial se heurte à la résistance acharnée des troupes australiennes et américaines qui reprennent même l’initiative et repoussent inexorablement l’armée japonaise vers la mer.



Début janvier 1943, des transports de troupes quittent Rabaul, la base principale japonaise, pour renforcer les derniers îlots de résistance contre les alliés.

Le convoi est repéré par des hydravions de reconnaissance australiens. L'ordre est donné aux 7ème et 39ème Fighter Squadron de l’US Air Force de le détruire. Par contre, le convoi est protégé par les chasseurs du 11ème Sentai, basés à Lae, en Nouvelle Guinée. 

 


Pour cette partie, la mission des japonais est de détruire les chasseurs bombardiers P-400 du 7ème FS, alors que les américains doivent faire traverser la table à ces mêmes avions. 

Les P-400 se dirigent vers leur cible, pour l’instant hors de la table de jeu. Ils sont couverts par une paire de Lockheed P-38 Lightning, alors que deux Chutai de Ki-43a se dirigent vers eux. Une troisième patrouille de chasseurs japonais, des Zéro cette fois, sont en pleine ascension pour en découdre et essayer ainsi de protéger les précieux transports de troupes.


L’escorte de Lightning, devant le nombre imposant de cibles qui approchent décide de se concentrer sur les 3 Zéro qui arrivent en espérant les coiffer avant qu’ils ne puissent contacter les bombardiers.

 
Cette première phase d’approche place les chasseurs américains en bonne position derrière les Zéro qui ont gagné de l’altitude. Néanmoins, les chasseurs japonais, dans une manœuvre totalement déloyale, ont su éloigner la patrouille de couverture des chasseurs bombardiers qu’ils devaient protéger. 

Les Américains sont bien plus directs : ils foncent droit vers leur cible, sans chercher la moindre tentative d’évitement ou entamer de manœuvres complexes.

 
Les Japonais, quant à eux, sont très subtils (trop ?) et pensent évidemment à une feinte. Les deux chutai continuent tout droit et laissent un espace entre eux qui permet aux P-400 de s’engouffrer dans la brèche sans avoir subi un seul tir !

Se rendant compte de la vile tromperie occidentale, les Oscar tentent le tout pour le tout et manœuvrent plus ou moins acrobatiquement pour se remettre dans le sens de la marche. Pas de collision, mais…


… la manœuvre est bien trop tardive et seule une des deux escadrilles de Ki-43 reste en position d’interception.


De l’autre côté de la table, le combat entre les Zéro et les Lightning n’a donné aucun résultat. Les avions japonais ont fait demi-tour et essaient de rejoindre la zone de combat, poursuivis par des P-38 plus rapides et mieux armés.

 
Les P-400 décident alors de virer pour reprendre leur direction initiale et faire cap vers les transports de troupes qu’ils aperçoivent à l’horizon. Ils arrivent ainsi dans les collimateurs du seul groupe de chasseurs japonais en situation de faire feu. Malheureusement pour les pilotes nippons, ils anticipent une fois de plus une manœuvre subtile américaine qui ne survient pas. Les Zéro se retrouvent alors positionnés devant les P-400. 

  
Les Américains font preuve d’une redoutable efficacité et touchent un des Ki-43.


Emportés par leur vitesse et obnubilés par leur mission, les P-400 passent en trombe devant les Oscar qui réussissent à toucher un des chasseurs bombardiers qui encaisse les coups .


Après plusieurs tirs infructueux, sauvés par l’habileté de leurs pilotes et la robustesse de leurs avions, les P-400 américains sortent de la carte pour aller bombarder les transports de troupes ennemis. La mission est un succès pour eux. A leur retour ils revendiqueront 7 avions japonais descendus et 3 transports coulés !


Les pilotes nippons, à court de munitions ou ayant subi de nombreux impacts rentreront également tous sur Rabaul, en revendiquant aussi 5 chasseurs américains ! 


La victoire américaine est très nette, la mission est parfaitement accomplie. Mais pour la première fois depuis de nombreuses années au club, la soirée se termine sans victime ! Habileté dans l’esquive ou maladresse des tirs ? Affaire à suivre !