Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 28 janvier 2019

Un pont en Normandie

Nous sommes le 28 juillet 1944.

Trois jours se sont écoulés depuis le déclenchement de l'Opération Cobra, qui doit permettre aux Américains de sortir du bocage normand et de prendre Avranches, porte d'accès à la Bretagne et au reste du Nord de la France.

  
Quelque part entre Saint-Lô et Avranches, des éléments du 84.ArmeeKorps, sonnés et dispersés par l'ampleur de l'offensive, entament un mouvement de repli vers l'Est à travers les lignes américaines.

Le front à cette période étant encore assez poreux, une colonne de camions de la Werhmacht est stoppée dans un hameau non loin d'un pont qui enjambe un affluent de la Vire.





 

En effet, la voie est bloquée par... un accident de la route impliquant la Citroën "traction avant" d'un notable local et un "command car" de parachutistes allemands.


De fait, il sont obligés d'attendre à proximité dudit pont que la dépanneuse ne dégage la route.






C'est alors que surgit au Nord un important groupe de Résistants, qui, galvanisé par la proximité de l'armée américaine, se décide à une action d'éclat : prendre le pont...





L'alarme est donnée dans le camp allemand, mais seuls les paras sont en position pour riposter et empêcher les Résistants d'approcher du pont.

Un premier groupe de résistants échoue d'ailleurs à prendre la fermette à côté, du fait de la présence d'une mitrailleuse à l'intérieur...






L'escorte des camions était dans le village, au repos. Les soldats commencent immédiatement à se rendre vers la sortie du hameau les armes à la main.


La présence de Résistants à la lisière des bois contraint les soldats de la Werhmacht à se retrancher dans les dernières maisons, pour les plus chanceux... Tous n'en ont pas eu le temps et les Résistants les attaquent avec plus ou moins de succès dans cette partie du village...


Pendant ce temps, alors que la route se dégage, les camions commencent à rouler vers le pont en passant prudemment par les prés, évitant le carrefour où de nombreux échanges de tirs ont lieu.


Alors que les Allemands tentent de dégager le pont, un autre groupe de Résistants a compris que la prise du pont ne pouvait se faire frontalement sans perdre un nombre conséquent d'hommes.


Les Résistants contournent le pont en traversant la rivière et bloquent ainsi le passage aux "Boches".

Bien que repérés, ils parviennent à se rapprocher dangereusement des haies adjacentes et les premiers Allemands qui arrivent à traverser en sont pour leurs frais: il ne peuvent progresser et sont cloués à la sortie du pont, derrière les haies.




C'est alors qu'à ce moment, attirés par la fusillade, une compagnie US surgit en courant par la route au Nord-Est et rejoint opportunément le groupe de Résistants qui menace la sortie du pont. Ainsi, la menace de fermer le verrou en interdisant totalement le passage se précise...


Le piège se referme.

 



De l'autre côté, c'est la débandade : l'escorte des camions, qui a compris la menace, abandonne le village et fonce vers l'Est espérant traverser la rivière en aval. Les camions, quant à eux, se retrouvent sous le feu des Résistants et d'une partie des Américains qui ne tardent pas à en immobiliser un, puis deux...

 




Seuls les parachutistes résistent encore mais ils tombent héroïquement sous le nombre de l'adversaire.

Le reste de la colonne motorisée franchit le pont mais n'a plus le temps d'en déboucher : tous les véhicules (y compris la traction du notable) sont détruits sous le feu des Américains.

samedi 26 janvier 2019

Le dernier comte de Sidon

 
Un nouvel acteur s'est abattu sur le Levant. Les hordes mongoles de Hülegû déferlent sur la Syrie, et semblent tout balayer sur leur passage. Bagdad, la capitale abbasside, tombe en 1258. Avec l'aide des forces de Bohémond VI d'Antioche et le roi d'Arménie Héthoum Ier, le noyan mongol Ketboğa, également chrétien, prend Damas en janvier 1260. Le centre politique du monde musulman se trouve désormais au Caire.


Mais le Grand Khan Möngke est mort, et ses fils se disputent son héritage. Une partie de l'armée quitte la Syrie, laissant Ketboğa gérer les nouvelles conquêtes. Le noyan dépêche ainsi son neveu vers la vallée de la Bekaa, afin de contrer les agissements de Julien Grenier, comte de Sidon. Ce dernier, comptant sur sa bravoure et sa connaissance du terrain, a tendu une embuscade...


 
Les arbalétriers sont sur les hauteurs, le piège semble parfait
Une première colonne mongole se présente...
...et s'en prend aux Turcopoles isolés
Aussitôt, l'ensemble des cavaliers mongols se lance à l'attaque
Les troupes de Julien se portent à leur rencontre
Une première unité mongole est détruite, mais l'armée franque est désorganisée...
...laissant l'initiative à leurs fougueux adversaires...
...qui isolent un à un les soldats de Sidon...
...qui, espérant l'intervention d'une puissance supérieure et protectrice...
...voient leurs rangs indubitablement s'éclaircir
Submergée, l'armée de Julien part en déroute

Julien s'enfuit donc et va se protéger derrière les murs de son château maritime à Sidon, l'armée mongole à ses trousses. La cité sera mise à sac en représailles.

samedi 12 janvier 2019

Sellasie, -222




À la mort du roi de Sparte Léonidas II, son fils Cléomène III lui succéda. Il prit comme corégent à la royauté son frère Eucleidas, avec l'ambition de restaurer la puissance d'antan. Ils menèrent aussitôt une politique d'expansion agressive dans le Péloponnèse, et prirent plusieurs villes en Arcadie qui appartenaient à la Ligue achéenne. En 224, Sparte tenait l'isthme de Corinthe.


 


Acculé, Aratos de Sicyone, chef de la Ligue achéenne, sollicita l'aide de la Macédoine dans cette guerre. Le roi de Macédoine Antigone III Dôsôn ne se fit pas prier, et constitua une coalition avec les Achéens, les Béotiens, les Thessaliens et les Acarnaniens contre Sparte dont il prit naturellement la tête. L'armée coalisée se mit en route, et envahit le Péloponnèse.




Les Spartiates marchèrent à la rencontre de l'ennemi. Près de la ville de Sellasie, à seulement une dizaine de kilomètres au nord de Sparte, Cléomène III  disposa son armée en travers d'une passe étroite flanquée de deux collines séparée par un cours d'eau, l'Oenous. Il installa ses hommes sur l'Olympe à droite. Son frère Eucleidas commandait l'aile gauche sur l'Evas. Après avoir fortifié les positions, les Spartiates n'avaient plus qu'à attendre. Nous sommes en juillet - 222.

Voyant la supériorité des positions de Cléomène, Antigone hésita à livrer bataille. Après plusieurs jours d'hésitation et moultes réflexions, il se décida enfin à partir à l'assaut : les coalisés comptaient environ 30.000 combattants, alors que les Spartiates n'étaient que 20.000 !



Sur l'Olympe au premier plan, Cléomène nargue les Macédoniens d'Antigone. De l'autre côté de l'Oenous, Eucleidas toise Demetrios de Pharos qui commande les troupes de la Ligue achéenne.
Au centre, sur la route qui longe la rivière, les deux cavaleries ennemies se font face.

 Après avoir harangué ses troupes, Antigone donne le signal de l'attaque
La cavalerie légère mercenaire part taquiner l'aile gauche spartiate...
...alors que le cavalerie lourde investit la ferme en contre-bas des collines
Cléomène ordonne à ses phalanges de descendre dans la vallée
 L'Olympe n'est plus tenue que par deux unités d'artillerie et quelques archers légers
 Mais c'est au centre que cela s'agite le plus
Cléomène fait presser le pas, et ses phalanges traversent le ruisseau...
...et renforcent la centre spartiate, harcelé par la cavalerie ennemie
Pourtant, les coalisés n'hésitent guère, et engagent le combat...
 ...alors que les hommes de Demetrios se rapprochent
Si une partie des unités des phalanges macédoniennes se lance au délicat assaut de l'Olympe...
 ...l'autre moitié ne parvient pas à franchir l'Oenous...
...et est dans l'impossibilité de soutenir les troupes de Demetrios face à Eucleidas
Finalement, l'Olympe est prise, mais à quel prix !
Mais c'est trop tard : les Spartiates sont galvanisés par leur roi Cléomène et tiennent le centre
Les coalisés ne parviennent pas à prendre le dessus, et les pertes s'accumulent
Démoralisé, Antigone III Dôsôn ordonne le repli

Notre table en a décidé ainsi : au contraire du résultat historique, la victoire est spartiate. Quoiqu'il en soit, aurait-elle réellement infléchit le cours de l'Histoire ? L'heure de Rome va bientôt sonner.
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