Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 27 avril 2019

Bolgios et Kéraunos


La mort d'Alexandre le Conquérant avait profondément affecté le monde hellénistique. Les luttes incessantes entre les Diadoques affaiblissaient la défense de la Grèce, suscitant l'intérêt et la convoitise des Celtes orientaux. Vers -300, ces derniers lancent de nombreuses expéditions vers les Balkans. Bien que défaits en -298 par Cassandre en Thrace (bataille de l'Haemus), ils continuèrent leurs raids de pillages avec des succès divers.
 
En -281, Lysimaque, roi de Thrace et de Macédoine mourut. Ptolémée Kéraunos (= "La Foudre") le remplaça sur le trône, alors que trois armées celtes envahissaient la Grèce. Elles avaient pour chefs Brennos, Keretrios, et Bolgios.

Ptolémée Kéraunos méprisait profondément ces barbares, et sous-estimait leurs capacités militaires. Dans un premier temps, Bolgios envoya des ambassadeurs à Ptolémée, réclamant un tribu pour annuler l'attaque. Évidemment, Ptolémée refusa, exigeant des Gaulois qu'ils lui offrent des otages et remettent leurs armes, ce qu'ils ne firent pas...

Nous sommes en -279. L'armée macédonienne barre la route aux envahisseurs. Chaque joueur dispose de 21 plaquettes, disposées sur un double plateau DBA (120 sur 60 cm).

Les deux chefs ouvertement vaniteux sont au-devant de leurs troupes, se toisent et se défient
Ptolémée est le premier à agir : il se lance sur Bolgios, qui recule
 Rassurées, les phalanges s'avancent
Nullement impressionnés, les guerriers celtes tentent de déborder l'infanterie lourde ennemie
Sur l'aile droite macédonienne, les cavaleries se battent avec acharnement
 Les Macédoniens résistent héroïquement, mais plient sous la rage des envahisseurs
Les cavaliers celtes triomphent, et peuvent aller apporter leur soutien aux guerriers
Le char de Bolgios charge l'éléphant de Ptolémée Kéraunos
Le roi, bousculé, recule
 ...et vient sagement se protéger derrière le mur de piques de ses troupes fidèles
Au prix de lourdes pertes, les Celtes prennent finalement l'ascendant sur leur adversaire


Bolgios ne pourra pas exploiter cette victoire, et devra abandonner son aventure aux Balkans. Certains racontent que Ptolémée Kéraunos, humilié et hystérique, aurait glissé du dos de son éléphant et serait tomber. Des Celtes l'auraient alors capturé pour le mettre aussitôt à mort, promenant sa tête au bout d'une pique.

dimanche 21 avril 2019

Barrage d'Otrante, 15 mai 1917


L'Autriche-Hongrie n'avait pas de réelles prétentions maritimes, mais sa flotte, en 1914, est l'une des plus modernes de la Méditerranée.



Avec l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés de la Triple Entente le 23 mai 1915, la marine austro-hongroise est piégée en Adriatique. Les sorties de ses navires sont ponctuelles, et les missions sont limitées.


Les Italiens, Britanniques et Français barrent le détroit d'Otrante avec des chalutiers armés, protégés par des navires de guerre basés à Brindisi. Toutefois, les sous-marins de la double monarchie parviennent assez facilement à se glisser au-delà du détroit, et parviennent à patrouiller en Méditerranée avec un certain résultat.




Le 14 mai 1917 à 20h00, une force austro-hongroise quitte Cattaro pour le détroit d'Otrante sous le commandement de l'amiral Miklós Horthy. Elle est composée des croiseurs SMS Novara, SMS Helgoland et SMS Saida et des torpilleurs SMS Csepel et SMS Balaton qui leur ouvrent la route. Leur mission est de protéger la sortie de trois sous-marins, dont un Allemand.

Il est 03h00 du matin, les austro-hongrois repèrent des navires ennemis
Il s'agit d'un convoi italien, escorté par le seul torpilleur Borea ; des chalutiers patrouillent au loin
 Le Borea se porte sur l'avant de la force ennemie, et permet aux cargos de fuir
Le courageux torpilleur italien ne survivra pas aux tirs du Balaton et du Novara
 A 05h00, le Mirabello, accompagné de quatre torpilleurs français, croise la force de Horthy
 Le Cimeterre mène l'attaque, et tente de torpiller le Novara avec l'aide du Bouclier
Le Bouclier est détruit, le Mirabello se lance dans la danse, les tirs pleuvent de part et d'autre
Le Novara est touché, ainsi que le Saida
Un peu plus loin, ce sont les Commandant Rivière, Csepel et Balaton qui encaissent les coups
 Alors que le Commandant Rivière sombre, le Saida explose ...
...suivi presque aussitôt par le Novara
Entretemps, une autre division italo-britannique avait quitté Brindisi
 Les torpilleurs italiens Pilo et Acerbi repoussent leurs homologues austro-hongrois...
...avec la bienveillante complicité des croiseurs britanniques HMS Darmouth et HMS Bristol
 Le Dartmouth engage le combat, sans réel succès
 L'arrivée du croiseur Sankt Georg et de sa suite équilibre les forces en présence
 Les alliés préfèrent se dégager, laissant le passage aux sous-marins des empires centraux

Sur notre table, l'Autriche-Hongrie a perdu deux croiseurs contre trois torpilleurs ennemis. L'amiral Horthy, qui était à bord du SMS Novara, a pu être récupéré  par le Helgoland. Son heure n'était pas encore venue.

dimanche 14 avril 2019

Les Loups Gris attaquent !

Le Reich avait misé sur son impressionnante flotte de surface pour faire plier la Grande-Bretagne. Mais pour contrer les convois de vivres et de matériels qui traversaient l'Atlantique, l'Allemagne ne disposait pas suffisamment de "raiders", que les Britanniques ont aussitôt cherché à neutraliser. Il existait une solution alternative : les sous-marins.


Nous sommes en Atlantique nord la nuit du 10 au 11 mars 1943. Le convoi HX-228 compte 60 navires de transport. Il avait quitté New York le 28 février pour Liverpool. Il était accompagné par le groupe d'escorte "A3", comprenant les destroyers britanniques HMS Harvester et HMS Escapade, les destroyers polonais ORP Garland et ORP Burza, la corvette britannique HMS Narcissus, et les trois corvettes de la France Libre Aconit, Renoncule et Roselys. Le porte-avion d'escorte USS Bogue assurait également une protection aérienne, mais n'est pas intervenu lors de la rencontre historique. Nous l'ignorons donc pour ce scénario.


 
Nous utilisons, pour la première fois, la règle "Grey Wolfes at Dusk" de David Redpath. La règle simplifie l'approche habituelle des règles de jeu sous-marines. Le convoi, important en terme de figurines déployées sur la table, reste sur place, alors que les sous-marins et les navires de l'escorte bougent autour. Les sous-marins sont cachés parmi un certain nombre de pions "leurres" qui devront être discriminés en fonction de leur situation après contact visuel, radar ou sonar. Ils disposent de quatre immersions possibles : surface, à l'immersion périscopique, en immersion, en immersion profonde.

Une cible (qu'elle soit de surface ou sous-marine) non détectée ne peut pas être engagée.


La table est dressée, la partie peut commencer. 
 

Sur l'avant du convoi, de nombreux leurres et autres faux échos grouillent impunément
Les navires de l'escorte se portent vers la menace potentielle
Les escorteurs tirent des fusées éclairantes, représentées ici par des "gemmes" rouge
Rien à la vue, dans les passerelles, le stress est à son paroxysme
L'Aconit et le Roselys sont en chasse entre les colonnes, classifiant les faux échos
Le HMS Narcissus a un contact sonar : un U-Boot en plongée remonte le convoi !
Un cargo explose, alors qu'un second sous-marin à l'immersion périscopique est repéré
L'ORP Burza et deux corvettes de la FNFL se précipitent vers les contacts...
...qui disparaissent aussitôt des sonars ; les positions connues sont grenadées
Malgré l'attaque en cours, le convoi poursuit sa route
Un second cargo est torpillé
Malgré le chaos, un contact sonar est repris sur un U-Boot
Un troisième, puis quatrième et un cinquième transport sont torpillés
Les escorteurs s'acharnent sur un contact ; seule une tache d'huile remontera à la surface
Les faux échos sont moins nombreux, les sous-marins se glissent à la fin du convoi

L'attaque est finie. Deux sous-marins du Wolfpack "Neuland" ont été touchés par des grenades, mais pourront rejoindre le port. Quatre cargos alliés ont sombré corps et biens, l'équipage d'un cinquième, fortement endommagé, aura été récupéré avant que le navire ne coule.