Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 22 juillet 2019

Reinhausen, 17 avril 1809


 
Nous sommes le 17 avril 1809 à proximité de Ratisbonne. Des unités du 3ème Corps du maréchal Davout stationnent au nord du Danube pour protéger la grande ville d'une éventuelle menace autrichienne qui déboucherait par l'est. 

 
En effet, c'est bien par cette voie qu'une avant-garde impériale aux ordres de Klenau arrive au matin du 17 avril et dont les reconnaissances identifient des troupes françaises à Reinhausen. C'est ici que se situe l'unique pont, passage obligé pour l'artillerie et les bagages, sur la route de Ratisbonne.

Composée de deux colonnes, l'avant-garde autrichienne entame une approche vers Reinhausen.


Klenau choisit l'option d'attaquer frontalement avec son infanterie en colonnes assez denses, couverte par des bataillons de Jägers à leur gauche (bien que ces derniers ne soient trop peu efficaces face aux éléments du 13ème léger, retranchés) et par l'artillerie regroupée de la colonne à leur droite.


Plus au nord, la cavalerie quant à elle occupait le terrain, menaçant de tourner les Français retranchés derrière la Regen.


Davout, informé, donne des ordres pour que l'artillerie de la brigade soit déployée pour tenir à distance les troupes montées autrichiennes, de telle sorte qu'elles n'eurent jamais l'occasion de déborder les Français.


Pendant ce temps, les troupes autrichiennes du 25 Infanterie Regiment, appuyées par des volontaires de la Landwher, se lancèrent à l'assaut de Reinhausen, tout en ayant au préalable occupé Weich au sud-est pour s'assurer un appui.


Ni le bombardement de l'artillerie, ni les assauts répétés des lignes impériales autrichiennes n'entamèrent les défenseurs, bientôt rejoints par plusieurs bataillons du 30ème de Ligne qui contre-attaquèrent sur la droite du village, déroutant des Jägers bien impuissants face à une telle charge. Cette contre attaque s'acheva par la reprise de vive force de Weich menaçant ainsi toute l'aile gauche impériale d'être tournée.


Las ! Le commandant en chef autrichien, voyant son infanterie s'user face aux légers retranchés et incapable de rabattre sa cavalerie bien trop éloignée ordonna le repli de ses troupes. Il estimait en effet sa mission accomplie : les Français étaient débusqués et il pouvait en avertir Charles... Débusqués, oui mais pas chassés de Reinhausen comme il était convenu de le faire. La route de Ratisbonne n'était pas ouverte, pis encore : qui et combien étaient-ils, ces Français?

Ce manque d'information n'allait pas tarder à nuire aux Impériaux qui subiront au sud du Danube les assauts du corps de Davout qui rejoignait Napoléon, tandis qu'un régiment bloquerait ces troupes au nord de Ratisbonne. Autant d'unités qui feront défaut à Charles lors des engagements suivants...

samedi 20 juillet 2019

Soleil rouge sur Lang Son


La France était vaincue. A 10.000 kilomètres de Paris, l'Indochine devenait une proie naturelle pour l'Empire du Japon qui œuvrait pour bâtir sa "Sphère de coprospérité de la Grande Asie Orientale".


L'amiral Decoux, nommé gouverneur général depuis le 20 juillet 1940, devait faire face à des pressions de plus en plus insistantes des Japonais.

Les exigences nippones étaient les suivantes : le contrôle de la frontière avec la Chine, le droit de passage pour les troupes à travers le Tonkin, et la mise à leur disposition d'aérodromes.


Les négociations sont âpres. Toutefois, le 30 août, un accord fut conclu et le Japon reconnaissait les droits de la France en Indochine, alors que la France acceptait d'accorder aux armées nippones des facilités exceptionnelles temporaires d'ordre militaire. Mais le 22 septembre, l'armée japonaise du Guangxi, impatiente de briser l'étau chinois qui se refermait sur elle, attaque sur un front de 70 Km centré sur Lang Son, porte d'entrée du Tonkin.


Nous sommes le 25 septembre 1940. Un Potez 25 décolle sous l'escorte de trois Morane MS.406 pour surveiller la route entre Nho Lam et Pho Vi. Malheureusement, l’un des Morane doit faire demi-tour suite à un problème mécanique.

Le Potez 25 et ses deux anges gardiens

C'est alors que les deux chasseurs restant aperçoivent un autre Potez 25 aux prises avec deux avions japonais. L'appareil d'observation isolé avait décollé pour prévenir un convoi de camions de l'armée française de faire demi-tour.

Au loin, deux Nakajima Ki.27 de la 84 Dokuritsu Hikô Chutai foncent vers le malheureux biplan
Le Potez 25 tente de s'échapper...
...mais il est abattu juste au moment où arrivent les Morane
Les 406, plus rapides, tentent d'accrocher les Ki.27, plus agiles
Les Japonais sont insaisissables...
...et se glissent à la hauteur du second Potez qui se traîne 
Leur nouvelle cible est toute trouvée...
 ...et les MS.406 français ne semblent pas trop les inquiéter
Le Potez manœuvre au mieux pour éviter le pire...
...mais il est touché, sous les yeux impuissants des pilotes de son escorte 
Les rafales des Morane ne parviennent pas à faire but...
 ...alors que les Japonais continuent de s'acharner sur l'infortuné sesquiplan
L'un des chasseur japonais est touché... mais le malheureux Potez est achevé
 Ne reste plus qu'un MS.406, qui, avant de rejoindre l'autre Morane, tente un dernier tir...
...et, d'un tir bien ajusté, s'offre le chasseur japonais déjà blessé

Les hostilités s'arrêteront dans quelques heures.  Les Japonais renouvelleront leurs exigences, que l'amiral Decoux n’aura plus la possibilité de refuser. Le port de Haïphong passera sous le contrôle nippon, ainsi que la zone frontalière autour de Lang Son.

Lors de ce conflit de quelques jours, le Japon a démontré que les forces coloniales européennes n'étaient pas invincibles. La Thaïlande voisine, intéressée, saura en prendre note.

mardi 2 juillet 2019

Clostercamp, 15 octobre 1760

À la fin du mois de septembre 1760, Ferdinand de Brunswick, à la tête d’une armée anglo-hanovrienne, s’empare de la forteresse de Wesel, en Rhénanie du Nord. Il cherche à chasser l’armée française du Hanovre.

Le Maréchal de Castries ne l’entend pas de cette oreille et envoie des troupes pour renforcer Wesel. Celles-ci arrivent trop tard mais à la mi-octobre, sont à quelques kilomètres de Rheinberg, au sud de Wesel. Le 15 octobre, les Français se déploient le long du fossé Eugénica, un canal creusé entre la Meuse et le Rhin. La droite française s’appuie sur la ville de Rheinberg alors que l’aile gauche est protégée par un détachement des troupes de Fisher, retranché autour de la petite abbaye de Kloster Kampen. L’armée de Ferdinand est à quelques lieues de là, de l’autre côté du fossé Eugénica et attend.


Mais Ferdinand est peu patient et, bien que ses troupes soient inférieures en nombre, il décide de se lancer à l’attaque. En pleine nuit, il fait marcher ses troupes et vient prendre par surprise l’abbaye de Kloster Kampen. La distance est importante entre le détachement français et le corps principal de l’armée et les combats n’ont pas été suffisamment violents pour que l’alarme soit donnée.


A l’aube du 16 octobre, les troupes alliées qui ont traversé le canal sont positionnées et attendent le levé du soleil pour surprendre les Français. La cavalerie est restée en réserve de l’autre côté du Fossé Eugénica. Mais le terrain est marécageux, et de nombreux champs et haies perturbent le mouvement des Anglais. L’engagement entre les chasseurs de Fisher et l’avant-garde anglaise a quand même alerté les généraux français qui ont détaché les grenadiers des régiments d’Alsace et d’Auvergne dans le hameau de Kampenbrück. Ces soldats d’élite se sont retranchés et sont prêts à affronter leurs ennemis.


L’avancée des troupes alliées est assez désordonnée. Le manque d’espace pour manœuvrer les pénalise alors que les régiments hanovriens et hessois de la seconde ligne tentent passer par l’aile gauche. La marche linéaire des troupes est fortement pénalisée par les talus et les haies ; les bataillons sont rapidement désorganisés.


Alors que les régiments alliés sont repérés, l’armée française quitte ses positions en laissant quelques bataillons veiller sur le pont et se dirige à marche forcée vers les combats qui débutent. La Gendarmerie de France ouvre la marche et vient se placer en position, prête à charger tout ce qui passera à sa portée.


Les troupes d’élite anglaises, grenadiers et Highlanders, se rapprochent de Kampenbrück et commencent à engager les grenadiers français.


Mais les premiers renforts français arrivent : les bataillons des régiments d’Alsace et de Normandie s’approchent avec leur artillerie lourde.


Les combats de mousqueterie font rage mais les Anglais sont peu efficaces, alors que les grenadiers français, protégés par les murets et les talus, font mouche régulièrement.


 Les canons français commencent à arriver et sèment le désordre et la mort dans les lignes anglaises.


C’est alors que les chasseurs de Fisher, repoussés hors de Kloster Kampen, se regroupent pour reprendre le bois et l’abbaye dont ils avaient été chassés. Les régiments de Highlanders qui franchissaient les ponts pour renforcer la ligne anglaise doivent faire demi-tour pour parer à cette menace.


Sur l’aile gauche française, la Gendarmerie de France saisit une opportunité et charge un des régiments anglais qui s’était aventuré à découvert. Malgré des pertes importantes, le régiment d’élite met en déroute les anglais et contacte au cours de la poursuite un régiment de dragon anglais qui était positionné derrière le bataillon d’infanterie.


Les dragons n’ont pas le temps de réagir et sont balayés par la furia française qui s’arrête enfin sur un dernier bataillon hanovrien de la seconde ligne et le met en déroute à son tour ! La Gendarmerie a presque transpercé le dispositif anglais !


Pendant ce temps, Alsace et Auvergne ont rejoint les grenadiers français et soutiennent leurs grenadiers. Les pertes s’accumulent côté anglais.

La brigade de cuirassé du Royal Piémont suit alors la Gendarmerie de France et vient se positionner de manière à prendre de flanc la première ligne anglaise qui s’affaiblit de plus en plus.

Enfin, la cavalerie de Fisher vient menacer les renforts Hessois qui étaient arrivés en soutien. Les Hessois refluent, poursuivis par le régiment d’Auvergne qui les charge à travers un pont.


Pris en tenaille sur leurs arrières et menacés de voir leur chemin de retraite totalement coupé, les régiments anglais se débandent. Ferdinand de Brunswick se résout à sonner la retraite.
 

La victoire française est totale. Ferdinand réussit à faire repasser une partie de ses troupes de l’autre côté du fossé Eugenica mais la plupart de ses régiments ont été taillés en pièces et se sont dispersés dans les marais… La route de Wesel est libre pour de Castries.