Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 10 août 2019

Saint Aubin du Cormier, 1488



François II était duc de Bretagne depuis bientôt 30 ans. Bien que décrit "léger et frivole", et "de caractère irrésolu", il défendait les droits du duché des appétits voraces de son puissant voisin, le royaume de France.


Le 12 juillet 1488, les troupes françaises assiègent Fougères. L'armée bretonne est rassemblée afin de délivrer la cité, clef de voûte de la défense du duché. La montre se tient le 24 puis se met aussitôt en route, mais Fougères était tombée cinq jours plus tôt.



François II dispose d'environ 11.000 hommes, placés sous le commandement du maréchal de Rieux. Ses troupes ne sont pas toutes bretonnes. En effet, en 1485 a éclaté la "Guerre folle", qui oppose de nombreux princes et autres grands féodaux français à la régente Anne de Beaujeu, qui gouverne le royaume lors de la minorité de Charles VIII. De plus, François n'a pas d'héritier mâle, et ses deux filles attirent les convoitises des puissants. C'est ainsi que sous la croix noire de Bretagne, nous trouvons, entre autres, le duc de Lorraine, le prince d'Orange, le comte d'Albret, le comte d’Angoulême, le gouverneur de Guyenne, mais aussi Louis d'Orléans (le futur Louis XII), renforcés par des soudards du Saint Empire, de Castille et d'Angleterre.

L'armée royale, l'une des plus impressionnantes de son temps, est dirigée par Louis de la Trémoille. Elle repose sur ses compagnies d'ordonnances, de nombreux fantassins mercenaires et d'une puissante artillerie, et compte bien plus de combattants que l'armée ducale. Elle dispose encore de quelques troupes féodales, tel l'arrière ban de Normandie. Il faut aussi noter que de nombreux nobles bretons servent sous le Lys contre le duc de Bretagne, comme, par exemple, le vicomte de Rohan combattant du côté français, face à son propre fils servant son duc...




Ce n'est que le 26 juillet que l'armée ducale stationnant à Rennes est informée de la chute de Fougères. Les chefs finissent par s'accorder pour attendre l'ennemi à Saint Aubin du Cormier.

Nous sommes le 28 juillet 1488, l'armée française débouche de la route de Fougères. En face d'elle, l'armée bretonne a déjà pris ses positions.


Afin d'équilibrer le scénario, joué sur la règle l'Art de la Guerre, les corps démoralisaient uniquement sur les pertes des Gendarmes. A 50% de pertes, le corps entier démoralise. De plus, les Suisses (4 plaquettes) démoralisaient automatiquement à une perte, alors que l'arrière garde française, placée bien en arrière ne pouvait pas véritablement agir les premiers tours. Une armée démoralisait si deux de ses corps étaient démoralisés.

Louis de la Tremoille ordonne à ses troupes de se déployer face aux lignes bretonnes...
 ... mais certaines unités sont encore assez éloignées
Profitant de la désorganisation française, Alain d'Albret prend l'initiative à la tête de ses gendarmes
La manœuvre bretonne retient l'attention des artilleurs français...
...qui font aussitôt parler la poudre ; les Bretons répliquent
L'armée ducale hâte le pas : elle doit garder l'initiative pour emporter la victoire
Mais les canons français fixent la cavalerie bretonne...
...alors que des cavaliers italiens contournent les lignes ducales par la forêt de Haute Sève
La cavalerie bretonne hésite, et attend le renfort de l'infanterie
Le maréchal de Rieux se porte en avant, pour donner l'exemple et galvaniser ses troupes
...mais Louis d'Orléans parmi ses gens de pieds hésite et tergiverse
 Sur l'aile gauche, des archers arborant la croix rouge des Anglais tente de terroriser les Français
Ces derniers ne l'entendent pas de cette oreille : la guerre de 100 ans est loin derrière...
...et les archers de Lord Scales sont écrasés par les gendarmes
Entretemps, Jean de Baudricourt, commandant de l'arrière garde royale, se rapproche timidement
Sur l'aile gauche, l'artillerie française a décimé l'aile droite bretonne
Les troupes à pied du corps principal, la "bataille", démoralise et s'enfuit...

...alors que Rieux tente héroïquement de freiner l'avance française...
 ...mais il est trop tard, l'armée bretonne est massacrée



Le résultat de notre table a vérifié le dénouement historique. Les partisans du duc et de sa politique d'indépendance sont démoralisés, alors que l'armée bretonne est détruite. Il ne reste plus qu'à Louis de la Tremoille à cueillir les forteresses qui résistent encore à l'autorité royale. François II, acculé, devra se résoudre à signer le Traité du Verger, par lequel l'héritière du duché ne pourra plus se marier sans l'accord du roi de France.

2 commentaires:

  1. Quelle sombre journée ! Un cérémonie commémorative avait lieu par le passé face à la stèle érigée sur le champ de bataille. Je ne sais si elle a toujours lieu.

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  2. Il y avait même eu une tentative de célébration "en costumes" en 2007 & 2008 mais je ne sais si cela a perduré. Très belles tables !

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