Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 23 novembre 2019

Bataille des îles Arginuses

La guerre du Péloponnèse touchait à sa fin. Sparte et ses alliés triomphaient sur terre et sur mer. Le commandant général de la flotte athénienne Conon était assiégé à Mytilène, le port principal de l'île de Lesbos, par le navarque spartiate Callicratidas.

Tant bien que mal, Athènes parvint à rassembler une nouvelle flotte pour se porter au secours de Conon. Devant le manque de citoyens disponibles, on appela des métèques mais aussi des esclaves à qui l'on promit la citoyenneté. Cette force hétéroclite fut placée sous le commandement de huit stratèges : Aristocrate, Aristogène, Diomédon, Erasinidès, Lysias, Périclès le Jeune, Protomaque et Trasulle. Les navires prirent la mer, et, après une escale à Samos, firent escale aux îles Arginuses, situées juste en face de Mytilène.


Quand Callicratidas l'apprit, il abandonna le siège et se mit face à la flotte ennemie. Le Spartiate ne disposait que de 120 navires contre les 150 galères athéniennes. Par contre, ses équipages étaient d'un niveau bien supérieur.


La flotte athénienne se déploie en deux lignes. Les Spartiates leur font face, et n'ont laissé que quelques navires pour surveiller le port de Mytilène.

Nous jouons ce scénario sur la règle Poseidon's Warriors, avec un ratio de 1 figurine pour 5 navires réels. Ce sont tous des navires légers (trirèmes au maximum), et extrêmement fragiles. Le combat se fera à l'éperon. Alors que les équipages spartiates sont tous "élite" et disposent d'une meilleure capacité de déplacement, Athènes a pour elle le nombre.

Les Athéniens prennent l'initiative et se lancent à l'attaque
Les galères légères athéniennes, plus rapides, cherchent en envelopper l'adversaire
Alors que les Athéniens impatients se déploient en plusieurs divisions, les Spartiates gardent la ligne
Les deux flottes se toisent, mais se rapprochent inexorablement
 Les trirèmes légères athéniennes, arrogantes et inconscientes, provoquent les Spartiates
Erreur : elles ont présenté leurs flancs aux impitoyables rostres adverses
Sur l'autre aile, c'est Athènes qui triomphe, du moins pour l'instant, car...
...les galère athéniennes sont piégées par les épaves ennemies, et subissent les assauts spartiates
Certains commandants n'hésitent pas à se sacrifier dans un tête à tête sans issue
D'autres tentent de coincer un adversaire, pour lui briser les avirons, ou l'aborder
Mais l'éperon semble être la seule arme raisonnable, et la mer se couvre d'épaves
Les Athéniens sont désorganisés, et ne parviennent pas à briser la défense ennemie
Les Spartiates fondent sur toutes les galères isolées et les coulent
 Le moral athénien finit par rompre, et les survivants s'enfuient du lieu du désastre

La victoire sur notre table est différente de l'historique. Les Spartiates ont triomphé, en n'ont perdu que 5 vaisseaux contre 17 navires athéniens envoyés par le fond. Quoi qu'il en soit, il était écrit que les amiraux athéniens devaient périr.

samedi 16 novembre 2019

La saga de Ragnar le Vorace




Le navire à tête de dragon se rapprochait silencieusement de la côte. À son bord, Ragnar ruminait sa vengeance.

Cette terre fut celle de son père, dont son jeune frère Olaf le Torve l'avait chassé. Olaf voulait se protéger des appétits insatiables de Ragnar, certainement à l'origine des disparitions inexpliquées des autres membres de la fratrie. Certains disent d'ailleurs qu'ils auraient été dévorés par Ragnar lui-même, aidé de ses cochons.


Depuis, Olfa le Torve est le seul chef d'un village réputé à la fois pour ses fortifications, pour la richesse de son élevage et pour la qualité de ses navires.


Ragnar décide donc d'attaquer son frère, pour faire le plus de prisonniers possibles et récupérer du bétail. Nous jouons ce scénario sur la règle Pig Wars, dont le thème semble parfaitement adapté au sujet présenté.


Le drakkar entre dans le port, sous le regard inquiet de quelques villageois
 Les hommes de Ragnar débarquent à l'abri d'une petite crique...
... tant pis pour la discrétion : l'alerte est donnée
Alors que les pirates se préparent à donner l'assaut...
...les villageois conduisent les cochons au fortin, afin de les protéger des pillards
Des fidèles d'Olaf forment une ligne et s'avancent, sus à l'ennemi
Ragnar, toujours stoïque, se repaît de toute cette violence
Pendant ce temps, le bétail est mis à l'abri
Les pillards se rapprochent, mais la confusion règne dans le fortin
 Sentant la victoire proche, les hommes de Ragnar se lancent à l'assaut...
...surveillés de près par les archers installés en haut des remparts



Ragnar le Vorace est bientôt pris pour cible par les défenseurs du village. Si la plupart des tirs n'atteint pas sa cible, il n'aura suffit que d'une seule flèche pour lui transpercer le cou.

Le chef viking, trop confiant ou trop téméraire, agonise dans un gargarisme funeste, provoquant la stupeur et la démoralisation de ses sujets. 
Les hommes de Ragnar décrochent alors, au profit d'une fuite salvatrice

C'est ainsi que Ragnar fut oublié des hommes, et des scaldes. Suprême indignité, ses restes furent confiés, à ce que l'on dit, à la voracité des cochons. Une histoire de famille, en somme.

dimanche 10 novembre 2019

Sur l'autre rive


Les temps étaient difficiles. La famine avait décimé le clan et mis à mal la cohésion qui avait assuré, de mémoire d'homme, la survie de la communauté.

Des chasseurs étaient rentrés d'une longue traque. Ils avaient aperçu, au fond d'une vaste vallée, quantité de gibiers qui n'attendaient qu'à être cueillis. Ils fallait traverser une vaste zone humide, qui ne semblait pas poser grand problème.


Bien sûr, les choses n'étaient pas si évidentes. Cela était sans considérer qu'une sorte de scénariste machiavélique avait voulu jouer sur les travers caractéristiques de l'espèce humaine, et avait assigné à chacun des objectifs inavouables, risquant de perturber ce qui n'aurait dû être qu'une simple partie de chasse.

Certains groupes traversent aussitôt, consciencieusement observés par d'autres, moins pressés...
...ou ravis de tomber dans le dos de rivaux, obéissant à des rancœurs auparavant enfouies
Sur l'autre rive, moins farouche, la loi est celle du règne animal...
 ...même si elle est déjà perturbée par les exactions de quelques hargneux bipèdes 
Pendant ce temps, la plupart des membres de la tribu traversent le plan d'eau parfaitement guéable
D'autres doivent encore résoudre quelques imprévus avant de les rejoindre
La vie sauvage n'est pas docile, et même les chevaux constituent de redoutables adversaires...
...au même titre que l'ours...
...ou du gigantesque mammouth
Évidemment, cela ne peut qu'attirer des prédateurs opportunistes


Des bagarres éclatent un peu partout, que ce soit lors du franchissement...
...ou entre groupes sur l'autre rive, avec le soutien involontaire des premiers résidents
Les humains s'entredéchirent, cela risque de devenir une habitude...
...mais la Nature devrait parvenir à reprendre le dessus...
... ainsi que l'attestèrent certainement les dernières pensées du chamane

Les survivants purent s'établir dans la vallée. Tirant conclusion de cette expérience funeste, ils décidèrent que les litiges ne seraient désormais réglés que par la discussion, sous l'autorité bienveillante du nouveau chamane.

Mais le chamane n'avait pas que des amis...