La France a récupéré son comptoir de Pondichéry en 1765, après la signature du traité de Paris. Dans le contexte local des guerres de Mysore, la ville, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, se relève très lentement.
En 1778, lorsque la guerre reprend entre la France et l'Angleterre (guerre d'indépendance américaine), les fortifications ne sont pas encore totalement reconstruites.
Afin de se prémunir de nouvelles attaques maritimes des forces anglaises, le bailli de Suffren a détaché de sa flotte le vaisseau Le Brillant (64 canons) et la frégate La Pourvoyeuse (36 canons) et a affrété trois navires de passages au nom de la couronne en augmentant leur armement : le Sartine (32canons), l'Oriston (26 canons) et le Brisson (20 canons). Ils constituent à eux cinq la division de défense du comptoir sous les ordres du capitaine et chef d'escadre Jean-Baptiste-François Lollivier de Tronjoly.
En ce début d'après-midi du 10 août 1778, une division anglaise croise au large se rendant à Bombay, escortant l'Indiaman "Valentine".
Cette division sous les ordres du commodore Sir Edward Vernon, bien que toutes voiles dehors, se met aussitôt en ordre de bataille afin de ne pas laisser passer une aubaine pareille. Elle est
La manœuvre initiale française, en restant toute toile dehors (on verra plus tard que ce choix sera bien couteux pour Le Brillant) consiste à faire se rapprocher les deux navires de la marine royale et constituer une division secondaire avec les trois navire affrétés.
La manœuvre anglaise de son côté se dessine comme une tenaille avec en son centre son vaisseau comme assommoir. A l'avant le HMS Coventry et le sloop et à l'arrière plus loin de la plus grande menace constituée des vaisseaux français, le HMS Seahorse et l'Indiaman.
Bien que brillante, cette manœuvre n'avait pas pris en compte que les navires de commerce étaient désormais conduits par des marins expérimentés de la marine royale qui conduiront avec maestria un enroulement en ligne du HMS Seahorse en lui délivrant un feu roulant de tirs combinés.
De son côté le Valentine sentant tardivement le piège tente de s'échapper en passant sur l'avant du dispositif. La manœuvre simultanée su Sartine conduit à une collision inévitable. Le dommages des deux et le manque d'anticipation des deux capitaines ne permirent pas de concrétiser cette occasion en abordage...
De son côté, le HMS Seahorse, lui, était bien décidé à partir à l'abordage du Brisson, mais une manœuvre finale un peu trop énergique couplée avec tous les tirs subits de la division, il dû amener ses couleurs, sous peine de sombrer.
De son côté le Sartine réussit néanmoins, au grand dame du Valentine à se dégager et reprendre sa route.
Monsieur de Tronjoly, dans un éclair de folie ou de génie, on ne le saura jamais, ordonna de faire route directement sur le Valentine et de courir pour un abordage. Ce qui fût fait.
L'issue de ce combat inégal n'était un secret pour personne et le Valentine fût pris malgré une résistance plus qu'honorable.
A 16h45, après ce désastre, la flotte anglaise dû se retirer.
MAIS. Le Brillant dû être remorqué par la nouvelle prise jusqu'à l'Isle de France (Ile de la Réunion aujourd'hui) afin d'être réparé. C'est donc une victoire française en demi-teinte. Néanmoins une division de quatre navires reste pour protéger Pondichéry, résultat très différent de ce qui s'est passé historiquement.
En effet, le résultat historique a été un résultat indécis et dès 15h45, Monsieur de Tronjoly a pris la décision de rompre le combat et de rallier la flotte de Monsieur de Suffren à l'Isle de France, laissant Pondichéry sans défense. Le comptoir tombera aux mains des Anglais quelques semaines plus tard.
Nous avons joué cette partie le 22 décembre 2023 avec la règle "Pavillon du Roy" crée par un membre du club.