Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

mercredi 23 novembre 2022

Séleucos en Inde



Après avoir triomphé d'Antigone lors des Guerres babyloniennes, Séleucos gouvernait un vaste domaine qui s'étendait de la Babylonie jusqu'à l'Inde. A cette même époque, le souverain maurya Chandragupta avait conquis les anciennes satrapies établies dans la vallée de l’Indus par Alexandre le Grand, et menaçait les frontières orientales du Diadoque. Ce dernier partit en campagne, espérant reprendre ces anciens territoires macédoniens.

À la tête de son armée, Séleucos fit route vers la Bactriane, puis se dirigea vers le Gandhara (Pakistan actuel). Sur la rive est de l'Indus, son armée tombe sur celle de Chandragupta Maurya.


Cette expédition s'est résumée en une défaite stratégique pour les Macédoniens. Séleucos, trop loin de ses bases, a dû consentir à céder ses possessions dans la vallée de l'Indus conquises par Alexandre : le Gandhara, les Paropamisades, la Gédrosie et la partie orientale de l'Arachosie. De plus, Séleucos aurait offert sa fille en mariage avec le fils de Chandragupta, Bindusâra. Il obtint en échange 500 éléphants de guerre et des produits aphrodisiaques.

Pour nous, c'est le prétexte pour dresser une table sur une rencontre hypothétique entre les armées des deux jeunes empires. Alors qu'il vient de franchir l'un des bras de l'Indus, les Macédoniens et leurs alliés sont accueillis par une magnifique armée indienne. La partie se joue sur la règle L'Art de la Guerre.


Précédant ses phalanges, Séleucos aligne aussi des éléphants, dons de Pôros vaincu à l'Hydaspe

Les Séleucides, sûrs de leur puissance, marchent vers l'ennemi

Sur leur aile gauche, la cavalerie macédonienne se prépare à rencontrer son homologue indienne

Les archers indiens se sont alignés au centre du champ de bataille et attendent le choc

Ils sont appuyés par des chars lourds sur leur gauche

Alors que sur l'autre aile les cavaliers des deux camps ont commencé à s'étriper...

...des éléphants séleucides sont fixés par des unités d'archers au centre...

...mais la phalange perse de Séleucos arrive à point et permet aux Macédoniens de prendre le dessus

Séleucos pousse son avantage, et progresse partout sus aux Indiens

Mais Chandragupta n'a pas dit son dernier mot, et ses chars s'ébranlent enfin sur sa gauche...

...alors que sur sa droite, ses éléphants massacrent la cavalerie séleucide

Au centre, l'étau indien se renferme sur les phalanges trop lentes

Séleucos tente de galvaniser ses hommes, mais il est déjà trop tard

Sur notre table, Chadragupta Maurya est victorieux. L'armée séleucide, démoralisée, doit rompre le combat, alors que ses phalanges n'ont pas réellement combattu.

vendredi 18 novembre 2022

Le Combat des Trente

En cet hiver 1351, une trêve est en vigueur entre les deux camps belligérants pour la succession du duché de Bretagne. Néanmoins les tensions restent vives. C'est ainsi qu'au début du mois de mars, le seigneur de Josselin, Jean de Beaumanoir, partisan de Charles de Blois, fait le déplacement jusqu'à la commune voisine de Ploërmel pour se plaindre des exactions commises par les hommes du chef de la garnison monfortiste de la commune, Robert Bembro.

Très vite le ton monte entre les deux hommes tant et si bien que rendez-vous est pris pour une confrontation des deux hommes, soutenus chacun par une trentaine de leurs soutiens. Pour le lieu du combat : à mi-voie entre les deux communes, près du chêne.

Pour rejouer cet épisode de la guerre de succession de Bretagne, nous avons du adapter, pour une partie sur table et avec figurines, le jeu de plateau "Le Combat Des Trente" édité par Coop Breizh.

Quand Jean de Beaumanoir arrive avec ses hommes ...

... la foule est déjà rassemblée en nombre autour du champ pour assister au combat.

Si Beaumanoir a rassemblé chevaliers et écuyers de son camp, Bembro a lui fait appel aux meilleurs hommes de sa garnison pour compléter ses rangs.

Les deux camps se font désormais face et le combat va pouvoir débuter.

La mêlée est rapidement très confuse ...

... et rapidement les duels s'enchaînent entre les protagonistes.

Au cœur de la bataille, les Monfortistes ont pris le contrôle de la zone autour du chêne malgré la tentative d'Yves Charuel (3), de Geoffroy du Bois (4) ou de Simon Richard (27) de les en déloger.

Un soldat monfortiste, Jean Roussel, sans doute galvanisé par la prime promise par son capitaine à moins que ce ne soit par le désir de briller devant la belle qu'il a remarqué dans la foule, se distingue en enchainant les victoires face aux chevaliers du camp blesiste.
Après avoir repoussé Yves Charruel, le voilà mettre hors de combat Jehan de Tinténiac.

Quant à Charruel, après une pause pour reprendre quelques forces, ...

... il retournera bien vite dans la mêlée à ses dépends.
Pris à partie par Hulbité Le Villart et Jean Troussel, il périra sous leurs assauts combinés.

De l'autre côté du champ de bataille, la situation du camp monfortiste est moins réjouissante.
Bons nombres de chevaliers ont péris ou sont hors de combat, et les hommes menés
par Olivier Arrel (1) débordent bientôt ceux de Hugues de Caveley ou de Hervé de Luxuelen (2).

Pendant que Guillaume de Montauban remonte à cheval pour charger au cœur de la mêlée ...

... Jean de Beaumanoir, soutenu par Simon Richard, affronte Bembro et Raoul d'Apremont pour le contrôle du Chêne.

Blessé et repoussé, Robert Bembro décide dès lors de se retirer et met fin au combat.

Les combats ont été âpres et avec 4 morts de part et d'autres, et autant de blessés graves, les pertes sont lourdes pour chacun des parties. La victoire acquise par Beaumanoir lors de cet ultime combat avec Bembro aura fait penché la balance en sa faveur et consacré la victoire du camp de Charles de Blois.

lundi 7 novembre 2022

Duel en mer


Le 13 octobre 1794, la toute nouvelle frégate française de 40 canons La Révolutionnaire quitte  Le Havre pour rallier son nouveau port d'attache Brest.

Au bout de huit jours de navigation, la toute nouvelle frégate (elle vient d'être lancée en mai) se trouve à la hauteur de Ouessant. C'est alors qu'elle est prise en chasse par une escadre de quatre frégates anglaises, qui lui barrent la route.

La Révolutionnaire tente de s'échapper. Elle fait désormais route au sud, cherchant à distancer ses adversaires.

Très rapidement, il ne reste plus qu'un seul navire anglais à ses trousses. Il s'agit d'une frégate de 38 canons, le HMS Artois, commandée par Edward Pellew.





Nous avons proposé ce duel aux visiteurs lors de la Fête du jeu Troadé 2022, qui s'est tenue à Plouvorn (Finistère) les 5 et 6 novembre 2022. L'idée était de permettre à des joueurs, totalement novices dans les règles navales, de pouvoir manipuler et manœuvrer des modèles de frégates au 1/1200.

Pour cela, nous avons utilisé notre "petite règle" Bâbord toute !, que vous pouvez consulter sur cette page. Cette règle tient en tout juste une simple feuille recto-verso, et est accessible aux joueurs débutants pour de petites parties rapides.


La frégate anglaise fond sur sa proie, qui l'accueille avec une salve précipitée et inefficace

Le HMS Artois se glisse sur l'arrière de la Révolutionnaire, et offre à ses canonniers une belle opportunité

Dès lors, les deux frégates cherchent à se placer pour gagner un avantage tactique 

Les adversaires sont désormais bord à bord, sous un déluge de feu, à l'avantage de l'Anglais

C'est alors que l'équipage de l'Artois se lance à l'abordage du Français, et le capture

En moins de 10 minutes, avec des joueurs inexpérimentés, nous sommes parvenus au résultat historique de cet engagement (pourtant, rien n'était joué). La Révolutionnaire, trahissant sa patrie d'origine, poursuivra sa carrière sous pavillon britannique jusqu'en 1822.

mardi 1 novembre 2022

Hormizdaghan

L’Empire parthe était sur le déclin. Après que Septime Sévère ait mis à sac Ctésiphon, la capitale, de nombreuses satrapies se soulevaient contre le pouvoir central, déjà en proie à de nombreuses révoltes de palais.

C'est ainsi que le Grand-Roi Vologèse VI fut détrôné par son frère. Le nouveau monarque, Artaban IV,  dut faire face très rapidement à de nombreux périls.

Le premier, qui n'était pas le moindre, restait l'ambition de Rome qui cherchait toujours à envahir la Parthie. Les forces de l'empereur Macrin et les Parthes combattirent à Nisibe. Si nul ne fut vainqueur sur le terrain, Artaban IV put négocier un traité de paix satisfaisant.

Le second problème, plus insidieux, était interne. Ardachir, le gouverneur de Darabgird, avait lancé une politique expansionniste à son profit. Il avait déjà hérité de son père le trône d'Istakhr, ville située dans la province du Fars, à cinq kilomètres au nord des vestiges de Persépolis. Ardachir parvint à soumettre de nombreux roitelets voisins. Artaban IV le somma de revenir à la raison, mais Ardachir refusa, et lança un défi au Grand-Roi. Le 28 avril 224, les deux armées se rencontrèrent sur la plaine d'Hormizdaghan, près de Suse.



L'armée parthe est composée exclusivement de cavaliers, cataphractaires ou archers légers

L'armée rebelle, quant à elle, parait bien moins puissante

Pour ce scénario, chaque joueur dispose de deux armées issues des listes DBA "II-37 Parthes" et "II-69 Perses sassanides". Les deux camps comptent donc de 24 plaquettes, chaque armée démoralisant à 8 pertes, ou après la perte de son général. Toutefois, afin de mieux caractériser les cataphractaires et les archers à cheval, nous préférons jouer sur la règle L'Art de la Guerre.

A l'approche des Rebelles, les archers montés du Grand-Roi partent sur les ailes

Les troupes d'Ardachir se déploient et occupent le terrain 

Déjà, sur une aile, un détachement d'archers légers parthes est engagé par la cavalerie rebelle

Sur l'autre aile, les Parthes attirent leurs adversaires et les éloignent du centre

Toutefois, les Rebelles ont pu envelopper les puissants cataphractaires d'Artaban

Les archers légers parthes reviennent, pour tenter d'enfermer la cavalerie rebelle et soulager le centre

Les cataphractaires, ainsi protégés, chargent la faible infanterie d'Ardachir

Après le choc, la situation est devenue confuse, et le chef rebelle se jette dans la mêlée

Même le fier Artaban est pris à partie, les cavaliers rebelles parvenant à isoler leurs ennemis

Malgré leur puissance, les cataphractaires tombent les uns après les autres, et Artaban sera le dernier à succomber

Sur notre table, Artaban IV est défait. Historiquement, il fut effectivement le dernier Grand-Roi parthe, et son successeur, Ardachir, fut le fondateur de la dynastie sassanide qui régna sur la Perse pendant plus de quatre siècles.