Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 23 décembre 2023

Bataille de Pondichéry 10 août 1778

 

La France a récupéré son comptoir de Pondichéry en 1765, après la signature du traité de Paris. Dans le contexte local des guerres de Mysore, la ville, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, se relève très lentement. 
En 1778, lorsque la guerre reprend entre la France et l'Angleterre (guerre d'indépendance américaine), les fortifications ne sont pas encore totalement reconstruites. 
Afin de se prémunir de nouvelles attaques maritimes des forces anglaises, le bailli de Suffren a détaché de sa flotte le vaisseau Le Brillant (64 canons)  et la frégate La Pourvoyeuse (36 canons)  et a affrété trois navires de passages au nom de la couronne en augmentant leur armement : le Sartine (32canons), l'Oriston (26 canons) et le Brisson (20 canons). Ils constituent à eux cinq la division de défense du comptoir sous les ordres du capitaine et chef d'escadre Jean-Baptiste-François Lollivier de Tronjoly.



En ce début d'après-midi du 10 août 1778, une division anglaise croise au large se rendant à Bombay, escortant l'Indiaman "Valentine".

Cette division sous les ordres du commodore Sir Edward Vernon, bien que toutes voiles dehors, se met aussitôt en ordre de bataille afin de ne pas laisser passer une aubaine pareille. Elle est 


constituée autour du HSM Rippon (vaisseau de 60 canons) des frégates HMS Coventry (28 canons), HMS Seahorse (24 canons), du sloop HMS Cormorrant (16 canons) et de l'Indiaman Valentine (26 canons).

La manœuvre initiale française, en restant toute toile dehors (on verra plus tard que ce choix sera bien couteux pour Le Brillant) consiste à faire se rapprocher les deux navires de la marine royale et constituer une division secondaire avec les trois navire affrétés.





La manœuvre anglaise de son côté se dessine comme une tenaille avec en son centre son vaisseau comme assommoir. A l'avant le HMS Coventry et le sloop et à l'arrière plus loin de la plus grande menace constituée des vaisseaux français, le HMS Seahorse et l'Indiaman.






Bien que brillante, cette manœuvre n'avait pas pris en compte que les navires de commerce étaient désormais conduits par des marins expérimentés de la marine royale qui conduiront avec maestria un enroulement en ligne du HMS Seahorse en lui délivrant un feu roulant de tirs combinés.


De son côté le Valentine sentant tardivement le piège tente de s'échapper en passant sur l'avant du dispositif. La manœuvre simultanée su Sartine conduit à une collision inévitable. Le dommages des deux et le manque d'anticipation des deux capitaines ne permirent pas de concrétiser cette occasion en abordage...

De son côté, le HMS Seahorse, lui, était bien décidé à partir à l'abordage du Brisson, mais une manœuvre finale un peu trop énergique couplée avec tous les tirs subits de la division, il dû amener ses couleurs, sous peine de sombrer. 

De son côté le Sartine réussit néanmoins, au grand dame du Valentine à se dégager et reprendre sa route. 

De l'autre côté de la bataille, Le Brillant, aillant tardé à réduire sa voilure, avait déjà perdu plus de la moitié de sa mâture, mais continuait de se battre ardemment.

Monsieur de Tronjoly, dans un éclair de folie ou de génie, on ne le saura jamais, ordonna de faire route directement sur le Valentine et de courir pour un abordage. Ce qui fût fait. 


L'issue de ce combat inégal n'était un secret pour personne et le Valentine fût pris malgré une résistance plus qu'honorable. 

A 16h45, après ce désastre, la flotte anglaise dû se retirer. 

MAIS. Le Brillant dû être remorqué par la nouvelle prise jusqu'à l'Isle de France (Ile de la Réunion aujourd'hui) afin d'être réparé. C'est donc une victoire française en demi-teinte. Néanmoins une division de quatre navires reste pour protéger Pondichéry, résultat très différent de ce qui s'est passé historiquement.

En effet, le résultat historique a été un résultat indécis et dès 15h45, Monsieur de Tronjoly a pris la décision de rompre le combat et de rallier la flotte de Monsieur de Suffren à l'Isle de France, laissant Pondichéry sans défense. Le comptoir tombera aux mains des Anglais quelques semaines plus tard. 


Nous avons joué cette partie le 22 décembre 2023 avec la règle "Pavillon du Roy" crée par un membre du club.

vendredi 8 décembre 2023

FAVSTVS FVRIVS

Ce vendredi 8 décembre fut l'occasion d'une première course de chars au sein du JHP. Pour se faire, nous avons utilisé la règle FAVSTVS FVRIVS de Nicholas Wright.

Si six chars étaient pressentis pour cette course, il s'est rapidement avéré qu'un attelage avait été dopé, qu'un char ne respectait pas les normes de sécurité et qu'un aurige n'avait pas réglé son permis en règle. La course de l'imperator se jouerait donc à trois : un char rapide, un char avec javelinier et un char à faux.

Le début de course était très indécis et chaque aurige prenait tour à tour la tête de la course.

Au moment d'entamer le premier virage, le char rapide parvenait à se détacher légèrement.

Le char à faux était alors pris sous le tir du javelinier de son adversaire.
En voulant éviter les projectiles, il se percute les barrières centrales et cabane.

Il parvient néanmoins à redresser immédiatement son équipage. Trop occupé à regarder cette superbe manoeuvre, l'aurige du char rapide ne voit pas qu'il a viré trop court et il se renverse à son tour. 

 
Il parvient néanmoins à reproduire la manœuvre rapide de remise sur roue
de son adversaire pour de suite prendre le large.

Le char à faux profite que le troisième concurrent doive contourner des spectateurs
ayant envahi la piste pour virer en seconde position. 

 
Mais le sort de la course est déjà régler
et le char rapide s'en va tranquillement remporter cette première victoire.

 



vendredi 24 novembre 2023

Bataille de Saint Lô - 18 juillet 1944

Après la réussite du débarquement, il est primordial pour les alliés de s'emparer d'un port majeur tel que Cherbourg. Pour cela, il faut d'abord conquérir Saint Lô, carrefour stratégique vers le Cotentin. Depuis le 6 juin, la ville est l'objet de bombardements répétés des forces armées alliées. Elle n'est bientôt plus qu'un amas de ruines. Cependant, cela n'atteint que faiblement la volonté des deux corps d'armées allemandes positionnés sur ce front : la 352e division d'infanterie commandée par le général Dietrich Kraiß et la 3e division du 2e corps de parachutistes commandée par le général Eugen Meindl. Face à la résistante allemande, une task force est constituée et placée sous les ordres du général Cotta.

 

Nous sommes le 18 juillet 1944. A 15h, la task force "C" se met en route.

Pour rejouer cette affrontement, nous utiliserons la règle "Rapid Fire Reloaded

 
 La photo aérienne prise au matin de ce 18 juillet est certes un peu floue
mais montre l'étendue des dégâts provoqués par les raids alliés
 

Les fallschirmjagers ont pris position au carrefour de la Bascule
pendant que la wehrmacht défend celui plus au nord


Pendant que les compagnies d'infanterie se déploient depuis le secteur de la Luzerne au nord
et de la Madeleine à l'ouest, les scherman font une percée à travers le bocage.
 
 Le haras national est bientôt l'objet d'un tir nourri des chars 
afin de préparer le terrain pour un assaut de l'infanterie.
 
Les premiers tirs d'artillerie allemande se font alors entendre et les obus pleuvent autour des troupes US sans pour autant parvenir à réduire leur allant. Saint Lô est proche.
 
 
 




Un tir de PAK 40
vient de retentir.


Un Scherman est détruit.


La réplique des autres tanks est immédiate ...


... et anéantit la pièce d'artillerie allemande
 
 



Depuis le carrefour de la bascule, les fallschirmjagers décident de passer à l'action.


Leur PAK 40 tire à son tour.


Le blindage du Sherman ne résiste pas à la puissance du tir.


La cavalerie mécanisée américaine vient de perdre un deuxième représentant.
 
 

Ainsi révélée, la position allemande fait aussitôt l'objet d'un tir combinée d'artillerie, de mortier et de char.


C'est désormais l'heure de l'assaut et les troupes américaines affluent
pour prendre pieds dans les faubourgs de Saint Lô.

Les troupes allemandes doivent se rendre à l'évidence. Elles ne pourront tenir plus longtemps la ville. Depuis quelques jours, elles avaient d'ailleurs déjà entamé un retrait. Les effectifs restés sur place ont atteint leur objectif de retarder le plus possible les forces alliées. 

La capitale des ruines est désormais libérée. Mais à quel prix !
 









mardi 12 septembre 2023

Ciel de Jamnagar


Des avions pakistanais harassent l'aérodrome indien de Jamnagar, dans l'état frontalier du Gujurat. Nous sommes le 12 décembre 1971, quelques jours après le déclenchement de la troisième guerre indo-pakistanaise.


Deux MIG-21FL, du 47 Squadron des forces aériennes indiennes, interviennent.


Les agresseurs reviennent sur l'aérodrome, les Mig se préparent à les intercepter

Ce sont deux F-104 Starfighter pakistanais

Les jets se croisent, chaque pilote recherchant la position la plus avantageuse

La vitesse n'est pas toujours un avantage, et les avions s'éloignent tout en se tournant autour

Un Mig s'offre une opportunité et tire un missile à guidage infra-rouge sur un F-104, sans succès

Il s'en suit un balais infernal dans le ciel, où personne ne semble prendre le dessus

Aux tirs missiles succèdent les passes canons

Mais là aussi, les tirs ne sont pas efficaces

Les pilotes se permettent des manœuvres de plus en plus hasardeuses...

...mais aucun des duels engagés ne parvient à décider du vainqueur...

...et, à cours de munitions, les deux paires ennemies se séparent et rompent le combat

Il est rare de conclure une partie sur un match nul. Ici, aucun joueur n'a compté de perte. La victoire est indienne toutefois, les Pakistanais ayant été repoussés.

mardi 5 septembre 2023

En route vers Libreville

18 septembre 1940.

Afin de prévenir le ralliement de l'Afrique Occidentale Française à la France Libre, Vichy donne l'ordre à la Force Y, constituée des Croiseurs légers de la 4ème D.C. (Georges Leygues, Montcalm et Gloire) et des contre-torpilleurs Fantasque, Malin et Audacieux de quitter Toulon le 9 septembre pour Libreville.


Or, à ce même moment se trouve à la mer, la Force M ("M" pour Opération Menace) en route discrètement vers Dakar. Elle comprend deux cuirassés, un porte-avions, cinq croiseurs, une quinzaine de bâtiments légers (dont quatre FNFL), et des transport de troupes britanniques et françaises libres. Les Anglo-Gaullistes craignent que le mouvement des croiseurs de Vichy ne vienne contrarier leurs plans.

L'ordre est donné d'intercepter les navires français. Mais alors qu'ils étaient en escale à Casablanca, ces derniers apprennent que le croiseur de bataille HMS Renown venait de quitter Gibraltar et faisait route vers eux. La décision est prise de reprendre la mer sans délai, les croiseurs laissant derrière eux les contre-torpilleurs.


Les croiseurs arrivent à Dakar le 14 septembre. Ils repartent le 18 vers Libreville, après avoir embarqué quelques centaines de tirailleurs sénégalais. Des croiseurs lourds alliés qui les attendaient les prennent en chasse...


Dans les faits, les croiseurs Georges Leygues et Montcalm réussirent à s'échapper à grande vitesse. Seule la Gloire,  ralentie par une avarie de machines, a été rattrapée et a dû accepter de mettre le cap sur Casablanca. Evidemment, sur notre table, il en sera autrement ! Nous jouons ce scénario sur la règle Naval Thunder, avec des figurines au 1/3000.

Les croiseurs lourds HMAS Australia et HMS Devonshire s'approchent des navires français

Les Britanniques coupent la route des croiseurs légers de Vichy

Les tirs de la puissante artillerie de l'Australia encadrent le Montcalm, et finissent par le toucher

Les croiseurs britanniques sont encore hors de portée des Français

Les croiseurs légers se rapprochent donc et ouvrent le feu, mais le Montcalm est touché mortellement

La Gloire et le Georges Leygues cherchent une position favorable malgré le feu ennemi

L'attaque avec des torpilles a échouée, mais un tir bien ajusté du Georges Leygues atteint l'Australia

La réplique est cruelle, et les Français sont très sévèrement touchés

Les croiseurs légers ne faisaient vraiment pas le poids et ont été envoyés par le fond sur notre table. L'Australia, quant à elle, s'en tire avec quelques menues égratignures.