Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 24 juillet 2023

Juin 43, golfe de Gascogne

Le golfe de Gascogne était devenu un terrain de chasse multidimensionnel. Les U-Boote basés dans les ports de l'Atlantique étaient traqués par les avions du Coastal Command de la RAF, eux-mêmes pourchassés par les chasseurs à long rayon d'action allemands. Pour contrer ces derniers, les Britanniques vont employer des Mosquito, redoutables chasseurs polyvalents qui vont faire des merveilles... 

Mais ce 13 juin 1943, deux paires de Mosquito en maraude sont interceptés par deux Focke-Wulf  190 du 8./JG 2.



Nous avons proposé ce petit scénario aux visiteurs du salon Plouguern'Ludik 2023, qui s'est déroulé à Plouguerneau (25 Km au nord de Brest) les 23 et 24 juillet 2023. Nous avons utilisé la règle d'initiation maison "Le Petit Cirque Volant" que vous pouvez trouver en suivant ce lien.

Le joueur "allemand" doit neutraliser le maximum d'adversaires, alors que les Mosquito, plus nombreux mais initialement désavantagés, peuvent chercher à s'enfuir, et éviter, ou pas, le combat qui se présente à eux.

Les FW-190 ont l'initiative, et ouvrent les hostilités aussitôt

Les Allemands choisissent de se concentrer sur une seule paire de Mosquito

Premiers tirs, sans succès

Les Mosquito tentent d'échapper à leurs poursuivants...

...mais un premier appareil britannique est rapidement touché...

...alors que le second est mis à mort

Les FW-190 s'intéressent alors à la seconde paire d'avions ennemie

Un appareil est détruit, mais l'autre parviendra à s'échapper, de justesse

Le jeu de figurines historique reste un loisir peu connu en France. Les salons restent décidément des moments privilégiés où il est possible de partager notre loisir avec le public, et de faire participer des joueurs qui s'ignorent avec des règles ludiques et accessibles (comme par exemple nos "petites règles pour salons", accessibles à partir de ce blog).

Nous proposions également des tables "terrestres" antiques, et bien sûr, signature particulière du JHP, une table "navale".

jeudi 6 juillet 2023

Bataille de Minorque (1756)

La guerre de succession d'Autriche n'a pas permis de mettre fin aux rivalités entre l'Angleterre et la France. Bien vite la perfide Albion relance les hostilités avec son voisin continental, sans même une déclaration de guerre. Voulant préserver la paix, Louis XV reste tout d'abord passif face aux attaques des vaisseaux de la Royal Navy. Au début 1756, il faut se rendre à l'évidence et se préparer à la guerre. En représailles aux actes de piraterie anglais, une attaque surprise contre l'ile de Minorque est alors montée en grand secret. Le 10 avril, Le comte de La Galissonière appareille de Toulon avec une flotte de 12 navires, 5 frégates et 176 bâtiments de transport avec à les bords pas moins de 14 000 hommes.

Informée tardivement du débarquement des troupes françaises le 18 avril, une flotte de 13 vaisseaux, 4 frégates et une corvette, commandée par l'amiral Byng, appareille le 8 mai de Gibraltar pour se porter au secours de l'ile et de sa place forte, le fort Mahon. Le 19 mai, les deux escadres sont en vue l'une de l'autre sans engager le combat. Le 20 mai, après une matinée de brouillard, le combat peut enfin s'engager entre les deux flottes de force assez équivalente.

Pour rejouer cet affrontement, nous utiliserons une adaptation de la règle Fighting Sail.

La flotte française a opté pour une formation en ligne des plus classiques 

L'amiral Byng a lui choisit de constituer deux divisions.
Le vent ayant tourné en sa faveur, il s'avance vers la flotte française.

Les HMS Lancaster (66 canons), HMS Defience (60 canons) et HMS Portland (50 canons)
parviennent à barrer le T de la ligne de file française.

En deux salves d'un tir combiné rondement mené, voilà le Redoutable anéanti.

L'Hippocampe (50 canons) a lui choisit de se porter au devant de la seconde division anglaise.
Son tir endommage notablement la HMS Buckingham (68 canons).

Mais la réplique de ce dernier est des plus ravageuse et envoie par le fond un second navire
français au nez et à la barbe du reste de l'escadre du comte de la Galisonnière.

Pendant que la première division anglaise continue de malmener la tête de la ligne française,
coulant d'une bordée la frégate de 20 canons Nymphe ...

... la HMS Buckingham tente d'échapper au feu nourri de la ligne française alors même
que le reste de sa division incline sa route sur tribord dans l'espoir de prendre
en enfilade arrière le dernier vaisseau de la ligne française, le Triton (64 canons).

Galvanisée par ses précédents succès, la première division anglaise
décide de partir à l'abordage de la frégate Junon (42 canons).

La tentative vire au fiasco. Mal exécutée, la manœuvre d'abordage de la HMS Defiance
se transforme en collision violente qui perce la coque de la frégate et provoque son naufrage.
L'Orphée profite de la situation pour tirer à courte portée sur la HMS Portland et la réduire à néant.

Mais l'Orphée et le Sage (64 canons) doivent désormais faire face au tir en enfilade
de la seconde division anglaise pendant qu'au loin, un tir combiné
des vaisseaux français détruit la HMS Captain (64 canons)

L'Orphée et le Sage n'ont pas résister longtemps aux salves répétées des vaisseaux anglais et
désormais c'est le Guerrier (74 canons) qui subit les tirs en enfilade adverse.

Si le Foudroyant, navire amiral français de 80 canons, parvient bien,
avec l'aide du Téméraire et du Content, à mettre fin au périple du HMS Buckingham...

... la situation nautique française devient très périlleuse avec désormais la division mené par Byng à bord de la HMS Ramillies qui est en passe de couper la route à la division conduite par Le Foudroyant.

Le comte de la Galisonnière doit se rendre à l'évidence. Certes, deux navires anglais dont celui de l'amiral West sont par le fond mais de son côté, il a perdu 4 navires et deux frégates et Le Guerrier risque de subir le même sort. S'il ne veut pas que cette défaite se transforme en désastre, il est temps pour lui de rompre le combat et de voguer vers Toulon laissant à l'amiral Byng l'opportunité de débarquer ces 4 000 hommes de troupes et ainsi porter secours au fort Mahon assiégé.

Historiquement, cette bataille navale fut bien moins destructrice et après un après-midi de combat à distances entre les deux lignes de file, et deux journées à se contrôler, l'amiral Byng, dont les ordres étaient à la fois de secourir l'ile de Minorque et d'intercepter toute flotte française tentant de passer Gibraltar, jugea que Fort Mahon était de toute façon perdu et fit route vers le rocher afin de réparer. Cette décision fut très mal perçue en Angleterre et entraina son procès et sa condamnation à mort pour "manquement à ne pas avoir fait l'impossible".

mardi 4 juillet 2023

Le retour de Barbetorte

Nous sommes le 1er juillet 936, et Alain Barbetorte vient de débarquer près de Dol, à l’est de Dinan. Il revient d'Angleterre où il est exilé depuis les années 920 à la cour du roi Æthelstan son parrain. 

Alain souhaite reprendre possession de la Bretagne, alors aux mains des Scandinaves. Pour cela, il doit déjà attaquer le camp viking de Péran, situé dans les actuelles Côtes d’Armor.

Il envoie alors son avant-garde vers le village breton de Plédran, au sud-est du camp, pour y sécuriser une ancienne voie romaine. Les deux bandes sont désormais séparées par l'Urne, une petite rivière.



L’objectif de l'avant-garde bretonne est de faire un raid éclair sur le camp viking dans le but d’affaiblir les forces adversaires, avant que le gros de l’armée d’Alain Barbetorte ne se joigne à la fête. Mais les Bretons ne s’attendent pas à ce que les Vikings soient déjà sur le pied de guerre !

De leur côté, depuis quelque temps déjà, les Vikings lorgnent sur le village, que leur armée est prête à aller piller. Ils ignorent qu’une bande armée hostile se trouve à proximité.

Ce scénario est joué sur la règle Pillage. Sera déclaré vainqueur le camp ayant ramené le plus de richesses (vivres, armes ou prisonniers). Evidemment, défaire le chef de la bande opposée serait un bonus appréciable... Mais place au jeu !


Dans un semblant d'ordre, les troupes bretonnes et leurs alliés saxons s'avancent sur le champ de bataille, tandis qu'Alain Barbetorte et deux cavaliers s'éloignent du village et prennent la route en direction du campement Viking.


Côté scandinave, c'est la surprise. On ne s'attendait pas à voir de résistance sur ces terres désolées. Uldérik le Rouge et ses hommes verrouillent le campement pour éviter toute incursion et protéger les maigres richesses déjà pillées.


Les hommes du nord se dispersent sur le terrain pour intercepter les guerriers bretons. L'un des guerriers en profite, et fouille une masure et récupère quelques maigres butins qu'il s'empresse de rapporter au campement.


De son côté, Alain Barbetorte fonce à brides abattues vers sa cible : Uldérik en personne. S'il défait le chef viking, il défait son armée.


Devant leur camp, les Vikings forment un mur de boucliers, et se préparent à intercepter les Bretons, occupés à traverser la rivière sur un petit pont de bois.


Ça y est, la première rencontre a lieu ! Par delà un petit promontoire, Vikings et Bretons s'entretuent pour la suprématie des terres de Bretagne.


Rapidement les rangs s'éclaircissent et les chefs, en retrait jusqu'ici, vont devoir se jeter dans le combat pour en favoriser l'issue.


Du côté du village, c'est la même histoire. Les Bretons, en défense, essaient tant bien que mal de contenir l'avancée viking. Abrités derrière un muret de pierre, ils encaissent le choc tandis que les Vikings, plus malins, débordent sur la droite par un petit passage ouvert.


Sur tout le terrain la bataille fait rage, et tout doucement, tourne à l'avantage des Scandinaves. Les Bretons, moins bien équipés, font face à des adversaires aguerris parmi lesquels quelques Berserkers, qui sont des guerriers d'élite.


Devant le camp, le mur de boucliers viking se disloque afin de permettre aux guerriers de foncer tête baissée contre leurs adverses, qui n'ont pas encore fini de traverser l'Urne.


Les rangs clairsemés des Bretons tentent de se reformer, mais le sort est désormais scellé. Alain Barbetorte n'a pas réussi à atteindre Uldérik, qui a refusé le combat singulier en restant sous la protection de ses hommes.


Devant le camp de Péran, les dernières formations bretonnes sont dispersées. Il ne reste plus que le chef, vaillant, et quelques chiens de guerre. Sur notre table, la libération de la Bretagne ne se fera pas aujourd'hui. Alain Barbetorte devra retrouver des forces avant de lancer un nouvel assaut pour délivrer la Bretagne du joug scandinave.

dimanche 2 juillet 2023

Sabins contre Romains


Au commencement, Rome n'était alors qu'une petite bourgade, et devait constamment  lutter contre ses voisins pour sa survie. Lors de ces premières guerres, les Romains combattirent les Albains, les Étrusques, les Sabins, les Latins... sans jamais réellement les soumettre. Notre scénario nous porte sous le règne de Tarquin l'Ancien. 

Lucius Tarquinius Superbus, d'origine étrusque, est le cinquième roi de Rome. Il va continuer l'œuvre de ces prédécesseurs et affermir la puissance romaine. Mais, entretemps, les Sabins continuaient de piller les campagnes aux alentours. Nous jouons avec la règle De Bellis Antiquitatis (version 2).




Les deux armées se rencontrent à quelques heures de marche de Rome. Les Sabins disposent principalement de troupes moyennes, polyvalentes. Les Romains quant à eux ont une infanterie lourde d'inspiration étrusque, soutenue par quelques unités de cavalerie.

Les Romains ont l'initiative et avancent droit vers l'ennemi, alors que Tarquin part à gauche

Les deux armées déploient leurs infanteries et se préparent au choc

Pendant ce temps, Tarquin continue seul sa progression et contourne le dispositif sabin

Le roi engage au flanc une unité adverse, alors que son infanterie continue sa progression sur une ligne

C'est le choc tant attendu !

Les premiers résultats sont incertains : certaines unités sont repoussées, la ligne est brisée

Les Sabins tentent de capturer Tarquin, délaissant leur ligne au bénéfice de leurs adversaires

Mais l'orgueilleux Tarquin ne se laisse pas cueillir par les unités sabines à sa poursuite

Les hoplites romains en profitent et foudroient les Sabins qui s'enfuient du champ de bataille

Rome a gagné en infligeant 4 pertes contre 0. Il faudra encore quelques autres batailles pour que les Sabins seront définitivement défaits, et que Tarquin puisse être honoré d'un triomphe.