Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 8 août 2020

Bataille de Galtis

Laissons, encore une fois, la parole à Jordanès.

"Le roi des Gépides, Fastida, excitant sa nation, recula par ses conquêtes les frontières de son pays. Après avoir écrasé les Burgondes, qu'il extermina presque entièrement, et dompté encore quelques autres nations, l'insensé, provoquant les Goths eux-mêmes, viola le premier les liens du sang par une agression coupable, et, poussé par son orgueil excessif, se mit à dépeupler les terres qu'il voulait ajouter à celles de son peuple. Il envoya d'abord des députés à Ostrogotha, sous l'empire duquel se trouvaient encore réunis les Ostrogoths et les Visigoths, deux peuples, comme on sait, de la même nation."

 

"Fastida se plaignait de ce qu'il était enfermé dans d'âpres montagnes et resserré par d'épaisses forêts, et lui demandait de deux choses l'une : ou de se préparer à la guerre, ou de lui céder une partie de ses terres. Alors Ostrogotha, roi des Goths, avec la fermeté de caractère qui le distinguait, répondit aux envoyés qu'une telle guerre lui faisait horreur assurément, qu'il lui serait dur, qu'il regardait comme un crime d'en venir aux mains avec ses proches, mais qu'il ne cédait point de terres. Que vous dirai-je? Les Gépides courent aux armes : pour qu'on ne les crût pas les plus forts, Ostrogotha marcha contre eux."



 "Les deux armées se rencontrèrent devant la ville de Galtis, au pied de laquelle coule le fleuve Aucha."

"Là, on combattit avec un grand courage des deux parts, car des deux parts étaient les mêmes armes et la même manière de combattre."



Ce que Jordanès ne dit pas, c'est que si les équipements et les méthodes étaient similaires, Ostrogotha disposait de beaucoup plus de cavaliers lourds, qui ajoutaient puissance et mobilité à son armée. En face, les fantassins gépides devraient être une proie facile...



 
Les deux armées se mettent en mouvement

Alors que les Ostrogoths misent sur une attaque brutale au centre...

...les Gépides vont chercher l'avantage sur les ailes

 Déjà, l'aile droite ostrogothe est repoussée...

...ce qui n'inquiète guère Ostrogotha qui se concentre sur le cœur du dispositif ennemi

Mais son aile gauche est également sévèrement bousculée...

...alors que l'aile droite, malmenée, succombe sous les coups des valeureux Gépides

 Ostrogotha décide de foncer, mais est fixé par des tirailleurs gépides

Il les vainc, et, emporté par son élan, se trouve désormais isolé devant ses cavaliers

 Cela lui sera fatal : les Gépides, opportunistes, se ruent sur le malheureux qu'ils massacrent

Ostrogotha mort, c'est toute son armée qui se retire, accordant aux Gépides de Fastida l'accès aux terres convoitées. Avec une certaine mauvaise foi, Jordanès (d'origine ostrogothe, ne l'oublions pas !) écrira, deux siècles et demi plus tard, : "Mais les Goths furent aidés par la bonté de leur cause et par un génie plus vif. L'armée des Gépides finit par plier, et la nuit termina le combat. Alors, abandonnant les cadavres des siens, Fastida, roi des Gépides, retourna précipitamment dans son pays, autant humilié par cette honteuse défaite qu'il avait été enflé d'orgueil auparavant. Les Goths reviennent vainqueurs, joyeux de la retraite des Gépides; et tant que vécut leur chef Ostrogotha, les nôtres demeurèrent en paix dans leur pays."

Nous savons qu'il en fut autrement.

dimanche 2 août 2020

Labienus chez les Rèmes

Jules César était rentré de son expédition contre les Bretons. Alors que les Légions avaient reçu l'ordre de prendre leurs quartiers d'hiver en Belgique, un vent de révolte soufflait contre l'envahisseur romain.


Titus Labienus s'installa chez les Rèmes, à la frontière avec les Trévires. Laissons la parole à César :

"Les Trèvires ont la plus puissante cavalerie de toute la Gaule, une infanterie nombreuse [...]. Deux hommes s'y disputaient le pouvoir : Indutiomaros et Cingétorix. Ce dernier, dès qu'il sut l'approche de César et de ses Légions, vint le trouver, donna l'assurance que ni lui ni les siens ne trahiraient l'amitié du peuple romain, et l'instruisit de ce qui se passait chez les siens. Indutiomaros, au contraire, se mit à lever de la cavalerie et de l'infanterie et à préparer la guerre, cachant tous ceux à qui leur âge ne permettait pas de porter les armes dans la forêt des Ardennes.









Notre histoire débute quand Indutiomaros s'avance vers le camp de Labienus.

Ce scénario est pour nous l'occasion de jouer sur la version 3.0 de la règle De Bellis Antiquitatis (DBA V3.0).





Les Belges, sûrs d'eux, s'approchent des légionnaires qui font une sortie

Le choc est immédiat, et les Trévires tiennent bon

Labienus, sur l'aile droite, galvanise ses troupes...

...alors que les Belges semblent sidérés et marquent le pas

Les cavaliers romains en profitent, et s'offrent une première victoire facile

Les Celtes engrangent deux nouvelles pertes mais conservent la cohésion de leur ligne

 Vu du camp romain, la victoire ne semble plus faire de doute...

...et une dernière unité belge périt, alors que leur armée se débande

César écrit qu'Indutiomaros s'était enfuit et ramena toutes ses troupes chez les Trévires. Le général romain minimisera cette bataille dans ses "Commentaires sur la Guerre des Gaules" : Titus Labienus n'était que l'un des ses lieutenants !