Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest
samedi 28 juillet 2018
De Batz à Bréhat, le 8 juin 1944
Malgré la menace permanente de l'aviation alliée, la marine allemande a rassemblé à Brest les derniers navires de la 8ème flottille. Elle comprend les Zerstörer Z-32, Z-24, ZH-1 (ex torpilleur néerlandais Gerard Callenburgh), renforcés du T24, ultime survivant de la 4ème flottille de torpilleurs.
Les navires prennent la mer le 8 juin, afin de rallier Cherbourg au plus vite en s’attaquant aux forces d’interception ennemies rencontrées.
La Royal Navy connait l'intention des Allemands, et dépêche la 10ème flottille de destroyers afin d'intercepter les Zerstörer. La flotte alliée compte 4 navires britanniques, 2 canadiens et 2 polonais, et est articulée en deux divisions :
- 19ème division : HMS Tartar, HMS Ashanti, HMCS Haida, HMCS Huron ;
- 20ème division : ORP Blyskawica, HMS Eskimo, HMS Javelin, ORP Piorun.
Le 8 juin, un Liberator du 547sqn repère les navires allemands au large de l'île d'Ouessant à 22H27. L'avion confirme leur entrée dans la Manche.
Les deux forces sont au contact à 01H00 du matin, à 30 nautiques au nord-ouest de l'île de Batz, et engagent aussitôt le combat. Nous jouons sur la règle Naval Thunder.
Le groupe du HMS Tartar tente de rabattre les Allemands vers la 20ème division
... mais la route des "Zerstörer" ne fléchit pas...
...et les tirs allemands encadrent le Blyskawica en tête de la 20ème division plus au sud
Le malheureux destroyer polonais ne survivra pas, et la 20ème division semble hésiter. En fait, les Allemands doivent absolument passer, en infligeant le plus de dégâts à leurs adversaires deux fois plus nombreux. Ils ont également la possibilité de se réfugier du côté sud de la table, où ils peuvent se réfugier à l'abri des nombreux îlots ou dans les estuaires.
Les Alliés ont plus de libertés. En ce mois de juin 1944, ils ont la supériorité aérienne et maritime sur la Manche. Leur objectif est de détruire l'adversaire. Mais il faut faire vite : tous ces navires sont fortement armés et surtout peu blindés. Les coups au buts sont généralement létaux.
Les Allemands choisissent donc de se concentrer sur la 19ème division menée par le HMS Tartar
Le HMS Tartar est touché, les artilleurs allemands ajustent leurs tirs sur les navires suivants
Les Alliés ne sont pas en reste, et seul le T-24 n'est pas blessé, pour l'instant
Le HMS Tartar a explosé ; les navires de la 20ème division se ruent pour l'hallali
Ne reste plus que le Z-32, mais son destin est déjà scellé
Sur notre table, le Z-32 a sombré quelque part du côté des Triagoz, entre les îles de Batz et de Bréhat. Une fin qui n'est pas sans rappeler l'épilogue historique de cette funeste rencontre.
mercredi 25 juillet 2018
Sus aux Barbaresques
Les Barbaresques aux XVIIème et XVIIIème siècles ont été le fléau du commerce français en Méditerranée, comme l'ont été les flibustiers dans les Caraïbes.
Notre scénario a
été l'occasion de tester et jouer pour la première fois avec la règle "Pavillon du Roy" le combat de galères au siècle des Lumières.
Nous sommes en 1765. Un cheikh (commandant naval indépendant du bey d'Alger), écume les côtes de Sardaigne et de Corse.
Nous sommes en 1765. Un cheikh (commandant naval indépendant du bey d'Alger), écume les côtes de Sardaigne et de Corse.
La table représente une partie de la baie d'Ajaccio, où l'on voit tout au fond la force d'intervention française.
Dans la baie, la flottille barbaresque est en position de défense pendant le pillage du navire de commerce le Saint Philippe.
Le lieutenant-général des galères (grade équivalent à un vice-amiral) de Toulon a pour mission de nettoyer, autant que faire se peut, les routes orientales du commerce. Informé qu'une petite flottille barbaresque sévit aux abords d’Ajaccio, il prend avec lui sa galère réale, la Dauphine, deux de ses galères patronnes, la Ferme et la Hardie (toutes à 5 canons), et se voit confier en complément, la frégate la Sultane (32 canons) et le chebec le Séduisant (20 canons).
Les barbaresques en embuscade, avec en haut le chebec Étoile du Prophète (30 canons), en bas, le chebec Shaïtan (28 canons) sur lequel se trouve le Cheikh, et de part et d'autre du Saint-Philippe, le chebec Terreur des infidèles (24 canons) et le brigantin Nadir (24 canons).
Ayant aperçu les voiles ennemies, les Français se lancent dans le combat.
Les trois galères et le chebec tentent un passage en force par le passage de la Parata, tandis que la Sultane fait le tour des Iles sanguinaires en pleines voiles pour couper la retraite de ses adversaires.
L'Etoile du Prophète, avisée par ses vigies à terre, appareille et tente une interception dans la passe pour limiter les capacités de manœuvre des galères et leur dénier un combat coordonné.
La galère patronne la Hardie franchit le passage en première place et tombe nez à nez avec le chebec l' Étoile du Prophète qui démasque derrière la pointe de la Parata.
De leur côté, les autres navires de la flottille barbaresque appareillent pour venir prêter main forte à leur camarade avant de prendre la poudre d'escampette par le sud de la baie.
Pendant ce temps, la Sultane a passé les Iles sanguinaires et s'engage dans le golfe par le sud-ouest du combat.
Le reste de la flotte française est passé entre les hauts fonds et se dirige désormais sur les pirates. Ces derniers, après les premiers coups échangés, se rendent compte de leur infériorité et tentent de s'échapper.
A l'arrière, avant de le quitter, les barbaresques mettent le feu au Saint-Philippe.
Les galères, sorties de leur première surprise, s'organisent et donnent la chasse à l’Étoile du Prophète et au Shaïtan qui l'avait rejoint.
Le Shaïtan néanmoins se retourne sous la hargne et la poigne du Cheikh et tente d'aborder la Hardie pour retarder la poursuite.
Mais la manœuvre a pour effet de placer le navire amiral barbaresque entre la Hardie qui canonne l’Étoile du Prophète tout en se défendant contre lui et la Ferme qui a rejoint le combat et tente un éperonnage.
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Ignorant le combat sur son arrière, la Hardie continue sa poursuite de l’Étoile du Prophète dont la route va être barrée par la frégate Sultane.
Le Shaïtan, réalisant la manœuvre fait front, mais subit le tir en enfilade de la Ferme à courte portée.
Profitant de ce que le Shaïtan a cassé sa vitesse, la Dauphine arrive à toutes rames et l'éperonne avant de se lancer à l'abordage.
A l'avant, grâce à ses qualités manœuvrières et sa rapidité, l'Étoilé du Prophète réussit à tenir à distance ses poursuivants et semble être en mesure de s'échapper malgré ses nombreuses avaries.
L’Étoile du Prophète (ici en bas) est bientôt rejointe par la Terreur des Infidèles (au milieu) et le Nadir (plus sur l'arrière) qui ont tous deux réalisés que le Shaïtan était perdu.
Les coups répétés de la Sultane et de la Hardie sur la Terreur des infidèles ont fini par payer et provoquer un incendie.
Le brigantin le Nadir, qui s'est faufilé à toutes vitesse au milieu du combat s'en prend à la ferme, profitant de son incapacité à répondre sur son flanc.
A l'arrière plan, le chebec français qui s’était retrouvé sur l'arrière du combat revient dans la danse.
L'incendie de la Terreur des infidèles fini par atteindre la Sainte Barbe et fait exploser le bateau, provoquant à son tour un incendie sur le Nadir qui était trop près.
Malgré tout, ce dernier arrivera à maîtriser cet incendie rapidement pour poursuivre sa tentative d'évasion.
La Sultane ayant pris en chasse un chebec déjà endommagé en aura finalement raison à force de coups répétés à distance.
Enfin, le Séduisant et la Hardie auront raison du Nadir qui aura dû revenir vers eux pour éviter ce qu'il a pris pour des hauts fonds au sud de la baie.
Au bilan, ce sera une victoire écrasante de la flotte française qui n'aura presque pas été endommagée, donnant ainsi raison au lieutenant général des galères à l'origine de cette intervention.
Cette action ne mit en rien un terme aux agissements des pirates barbaresques qui continuèrent à écumer ces eaux jusqu'à la première moitié du XIXème siècle.
samedi 21 juillet 2018
Un sursis pour Suppiluliuma
A la famine, les dieux avaient rajouté la fureur des hommes. Des pirates écumaient le littoral hittite, pillant les villes et tuant les populations. Le roi Suppiluliuma, deuxième du nom, ne disposait plus des moyens suffisants pour repousser ces "peuples de la mer". Les bases de l'empire hittite vacillaient. La fin semblait imminente...
Notre histoire se déroule en -1200, quelque part dans le sud de l'Anatolie. Le nom du lieu a été depuis oublié des hommes.
Après avoir établi leur camp de base sur une plage, les envahisseurs ont dépêché un détachement vers le village le plus proche, déserté de ses habitants. C'est à ce moment qu'arrivent des soldats hittites, chargés de rétablir l'autorité du roi.
Nous jouons sur la règle l'Art de la guerre, chaque joueur dispose de 24 plaquettes, les armées démoralisent dès que 6 plaquettes sont éliminées.
L'alerte est donnée dans le camp de base ; les chariots partent à la rencontre des inopportuns
Le gros de l'armée hittite ne se laisse pas distraire et fonce sur le village...
...et engage très rapidement l'ennemi... ...méprisant le camp, dont les occupants sont bien trop éloignés
Les chars hittites passent sur le flanc des envahisseurs devant le village...
...alors que les guerriers se rencontrent dans un furieux corps à corps
Les Hittites prennent le dessus...
...mais l'ennemi résiste tant bien que mal
Chacun avance ses pions, cherchant la faille
Les envahisseurs sont repoussés, la victoire est hittite
Pourtant, l'empire hittite est déjà condamné et ne survivra pas à la crise formidable qu'il traverse. Il ne le sait pas encore, mais Suppiluliuma II sera le dernier souverain hittite.
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