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jeudi 6 juillet 2023

Bataille de Minorque (1756)

La guerre de succession d'Autriche n'a pas permis de mettre fin aux rivalités entre l'Angleterre et la France. Bien vite la perfide Albion relance les hostilités avec son voisin continental, sans même une déclaration de guerre. Voulant préserver la paix, Louis XV reste tout d'abord passif face aux attaques des vaisseaux de la Royal Navy. Au début 1756, il faut se rendre à l'évidence et se préparer à la guerre. En représailles aux actes de piraterie anglais, une attaque surprise contre l'ile de Minorque est alors montée en grand secret. Le 10 avril, Le comte de La Galissonière appareille de Toulon avec une flotte de 12 navires, 5 frégates et 176 bâtiments de transport avec à les bords pas moins de 14 000 hommes.

Informée tardivement du débarquement des troupes françaises le 18 avril, une flotte de 13 vaisseaux, 4 frégates et une corvette, commandée par l'amiral Byng, appareille le 8 mai de Gibraltar pour se porter au secours de l'ile et de sa place forte, le fort Mahon. Le 19 mai, les deux escadres sont en vue l'une de l'autre sans engager le combat. Le 20 mai, après une matinée de brouillard, le combat peut enfin s'engager entre les deux flottes de force assez équivalente.

Pour rejouer cet affrontement, nous utiliserons une adaptation de la règle Fighting Sail.

La flotte française a opté pour une formation en ligne des plus classiques 

L'amiral Byng a lui choisit de constituer deux divisions.
Le vent ayant tourné en sa faveur, il s'avance vers la flotte française.

Les HMS Lancaster (66 canons), HMS Defience (60 canons) et HMS Portland (50 canons)
parviennent à barrer le T de la ligne de file française.

En deux salves d'un tir combiné rondement mené, voilà le Redoutable anéanti.

L'Hippocampe (50 canons) a lui choisit de se porter au devant de la seconde division anglaise.
Son tir endommage notablement la HMS Buckingham (68 canons).

Mais la réplique de ce dernier est des plus ravageuse et envoie par le fond un second navire
français au nez et à la barbe du reste de l'escadre du comte de la Galisonnière.

Pendant que la première division anglaise continue de malmener la tête de la ligne française,
coulant d'une bordée la frégate de 20 canons Nymphe ...

... la HMS Buckingham tente d'échapper au feu nourri de la ligne française alors même
que le reste de sa division incline sa route sur tribord dans l'espoir de prendre
en enfilade arrière le dernier vaisseau de la ligne française, le Triton (64 canons).

Galvanisée par ses précédents succès, la première division anglaise
décide de partir à l'abordage de la frégate Junon (42 canons).

La tentative vire au fiasco. Mal exécutée, la manœuvre d'abordage de la HMS Defiance
se transforme en collision violente qui perce la coque de la frégate et provoque son naufrage.
L'Orphée profite de la situation pour tirer à courte portée sur la HMS Portland et la réduire à néant.

Mais l'Orphée et le Sage (64 canons) doivent désormais faire face au tir en enfilade
de la seconde division anglaise pendant qu'au loin, un tir combiné
des vaisseaux français détruit la HMS Captain (64 canons)

L'Orphée et le Sage n'ont pas résister longtemps aux salves répétées des vaisseaux anglais et
désormais c'est le Guerrier (74 canons) qui subit les tirs en enfilade adverse.

Si le Foudroyant, navire amiral français de 80 canons, parvient bien,
avec l'aide du Téméraire et du Content, à mettre fin au périple du HMS Buckingham...

... la situation nautique française devient très périlleuse avec désormais la division mené par Byng à bord de la HMS Ramillies qui est en passe de couper la route à la division conduite par Le Foudroyant.

Le comte de la Galisonnière doit se rendre à l'évidence. Certes, deux navires anglais dont celui de l'amiral West sont par le fond mais de son côté, il a perdu 4 navires et deux frégates et Le Guerrier risque de subir le même sort. S'il ne veut pas que cette défaite se transforme en désastre, il est temps pour lui de rompre le combat et de voguer vers Toulon laissant à l'amiral Byng l'opportunité de débarquer ces 4 000 hommes de troupes et ainsi porter secours au fort Mahon assiégé.

Historiquement, cette bataille navale fut bien moins destructrice et après un après-midi de combat à distances entre les deux lignes de file, et deux journées à se contrôler, l'amiral Byng, dont les ordres étaient à la fois de secourir l'ile de Minorque et d'intercepter toute flotte française tentant de passer Gibraltar, jugea que Fort Mahon était de toute façon perdu et fit route vers le rocher afin de réparer. Cette décision fut très mal perçue en Angleterre et entraina son procès et sa condamnation à mort pour "manquement à ne pas avoir fait l'impossible".

6 commentaires:

  1. Superbe récit, avec des figurines magnifiques !
    Les manœuvres font "réelles", et le rendu visuel fait "historique". Encore bravo au scénariste et aux figurinistes !

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  2. C'était une partie excessivement plaisante a jouer ! Je me suis régalé même si j'ai perdu de nombreux vaisseaux. Merci pour la partie !

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  3. "Bang, bang, bang, bang etc... Byng is shot down"
    A défaut d'avoir brûlé suffisamment de poudre pour la gloire de son prince , il en restait pour le peloton d'execution de Byng

    Nos tables que ce soit sur terre, dans les airs ou sur mer sont toujours aussi spectaculaires

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    1. Superbe table remplie de moult navires. Merci pour cette soirée épique

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  4. Superbe soirée très spectaculaire.
    Cela faisait longtemps que nous voulions tester le combat de ligne de file, c'est chose faite. Le récit est sympathique, mais partisan (on ne dira pas que je jouais français bien sûr). J'en veux pour preuve le passage sous silence la destruction en une bordée de division du HMS Captain(64)!!!
    Mais là encore le récit est "historique" car les écrits d'époque étaient du même ordre.
    Bravo encore et merci pour cette soirée.

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    1. Vous faites erreur, cher ami. La perte de la HMS Captain est évoquée sur la dixième photo de cet article. Ah ! Les perfides français !!!

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