Le 17 avril 1809, l'aile droite de l'armée autrichienne commandée par
l'archiduc Charles est arrivée à Landshut. Elle pourra alors poursuivre
pour accabler le corps du maréchal Davout, isolé du reste de l'armée
d'Allemagne.
Le maréchal a reçu des ordres de Berthier lui demandant de faire route à
l'Ouest pour se joindre aux forces de l'Empereur en suivant la route au Sud du Danube, ce qui le mène logiquement au cœur du dispositif
autrichien. Laissant sa division de conscrits en couverture de
Ratisbonne, Davout met son corps en mouvement, divisions Morand et
Friant en tête en direction du village de Saal, proche d'un carrefour
stratégique. Le 10ème Léger est envoyé à Hausen, avec une brigade de
Montbrun et une brigade des cuirassiers de Saint-Sulpice. La division
Saint-Hilaire doit suivre Morand et Friant alors que Gudin doit lui
aussi se diriger vers Hausen avec le reste de la cavalerie.
Dans le même temps, l'archiduc Charles prépare sa manœuvre. Les
IV.Armeekorps de Rosenberg et IR.Armeekorps de Liechtenstein doivent
faire route vers le Nord, direction Saal. Alors que Rosenberg doit
s'emparer du carrefour proche du village, Liechtenstein, qu'accompagne
l'archiduc, doit obliquer ensuite vers Hausen et Teugen. Le
III.Armeekorps de Hohenzollern est envoyé plus à droite pour attaquer
directement vers Regensburg.
Le 18 avril, les armées se mettent en mouvement. Au soir, la
présence française est avérée à proximité de Saal et de Teugen.
Les ordres sont confirmés pour le lendemain. Ainsi, le 19, les troupes
de l'archiduc parties à 05h00 rencontrent
l'avant-garde de Morand près du village de Saal.
Morand et Friant se mettent rapidement en ordre de bataille, tout comme
Rosenberg. Les Français sont en supériorité numérique dans ce secteur,
alignant 24 bataillons face aux 19 bataillons autrichiens supportés par
quelques escadrons de cavalerie légère. Néanmoins, les combats sont très
durs, les troupes françaises manquent de place pour se déployer et
exploitent mal leur supériorité numérique.
Face à eux, les troupes autrichiennes ne parviennent pas à mettre en
place correctement leur artillerie qui sera totalement inutile. Le
combat dans ce secteur débute à 06h00 et dure jusqu'à 10h00. Le corps
de Rosenberg est submergé et vaincu, non sans une âpre résistance.
Morand et Friant déplorent des pertes très lourdes.
Plus au Sud, l'action a débuté plus tard, le temps que les troupes de
Liechtenstein puissent aborder le village de Hausen et aussitôt se
mettre en position de combat. Le village est attaqué une première fois
par deux bataillons de grenadiers, aisément refoulés par les hommes du
7ème Léger.
Une seconde attaque comprenant quatre bataillons de grenadiers permet d'emporter le village alors que plusieurs escadrons de
cuirassiers se portent sur la droite pour chasser les chasseurs et les
cuirassiers français. Enfin, l'artillerie de Lichtenstein, quatre
bataillons de grenadiers et quelques escadrons de dragons et de cuirassiers marchent au Nord pour couvrir le flanc du corps face à
Friant, Morand et Saint-Hilaire qui a débuté une marche pour se
positionner entre Saal et Hausen.
A 10h00, enfin, le III.Armeekorps de Hohenzollern fait son apparition, avançant à marche forcée vers Teugen.
Dans une situation précaire, le maréchal Davout profite du repli de
Rosenberg pour faire passer le gros de ses troupes au-delà du carrefour,
vers l'Ouest. Teugen et Hausen tomberont sans coup férir aux mains des
Autrichiens, avec de lourdes pertes dans la cavalerie. Morand et Friant
subiront encore des pertes de l'avant-garde du IR.Armeekorps pendant que
les soldats de ces deux divisions tenteront de gagner du temps pour que
Saint-Hilaire et Gudin puissent quitter le champ de bataille.
A la fin
de cette première journée, les Français déplorent un peu plus de 3.000
pertes, les Autrichiens un peu plus de 4.500. L'absence de
poursuite ne permet pas de transformer ce succès en victoire éclatante.
Épilogue.
Le 20 avril débute la manœuvre d'Abensberg. A la tête d'un
corps provisoire comprenant les divisions Gudin et Saint-Hilaire ainsi
que la moitié de la cavalerie issue du corps du maréchal Davout, le
maréchal Lannes parvient à séparer l'armée autrichienne en deux,
écrasant le V.Armeekorps dispersé. Mais le même jour, les corps de
Hohenzollern et Lichtenstein menés par Charles écrase ce qu'il reste des
divisions Morand et Friant. La
bataille d'Eckmühl n'aura finalement pas
lieux... et Davout ne sera jamais prince.