Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

jeudi 23 décembre 2021

Fontanetum, 25 juin 841


Lothaire, fils de Louis le Pieux et empereur d'Occident, n'était pas reconnu par ses frères Louis et Charles, qui s'étaient révoltés contre son auguste personne. Les petits-fils de Charlemagne ne s'accordaient pas sur le partage de l'Empire, obligeant Lothaire à intervenir manu militari, et envahir les territoires des factieux.

Nous sommes le 25 juin 841, sur la voie romaine qui relie Bourges à Auxerre, près du bourg de Fontanetum (Fontenoy-en-Puisaye de nos jours). Face à ses deux frères récalcitrants, Lothaire a avec lui Pépin II d'Aquitaine, qui est le neveu de chacun des autres protagonistes. Une banale histoire de famille, en fait.


La partie se joue sur la version 3.0 de la règle De Bellis Antiquitatis. Chaque camp dispose de deux corps "standards" à 12 plaquettes, issus de la liste DBA III-28 "Carolingiens". Quand un corps démoralise après avoir subi 4 pertes, le jouer lance un D6 qui détermine le nombre de plaquettes (au choix du joueur) qui rallieront le corps restant. L'objectif est de démoraliser les deux corps adverses.

Charles le Chauve parmi ses hommes, tous prêts au combat, provoquent Lothaire

Son armée, renforcée de celle de Louis le Germanique, s'avance vers les lignes impériales

La réunion de famille risque d'être sanglante

Les rebelles placent leur infanterie au centre, protégée par deux ailes de cavalerie

L'armée de Lothaire s'avance en deux blocs distincts

Louis tente de déborder par la droite le corps de Pépin sur une aile

Alors que la voie romaine semble pour l'instant bloquée...

...et que Lothaire et Charles sont face à face et se jaugent...

...les combats ont commencé entre Pépin et Louis, à l'avantage à ce dernier

Pour l'instant, rien de décisif ne se passe au centre

Des cavaliers légers de Louis sont parvenus à prendre à revers les cavaliers de Pépin...

...et c'est le massacre, les hommes de Pépin qui parviennent à survivre se débandent

Au même moment, Lothaire parvient à enfoncer la ligne de Charles...

...et les combats au centre tournent également en sa faveur

Mais la cavalerie de Charles le Chauve se fait pressante...

...et porte le coup fatal aux cavaliers de Lothaire, qui abandonne le combat

Le résultat de notre partie rejoint le résultat historique. Un an après cette bataille, le traité de Verdun consacrera la dissolution de l'empire de Charlemagne et déterminera l'avenir de l'Europe pour les siècles suivants.

dimanche 12 décembre 2021

21 juin 1944, Sardaigne

Le sort de la France semble scellé. Alors que les armées allemandes occupent une grande partie de l'hexagone, l'Italie mussolinienne ne veut pas uniquement se contenter des restes, d'autant que le Duce a des vues sur Nice, la Savoie, la Corse et la Tunisie.

L'un des atouts de l'Italie est sa marine de guerre. La Regia Marina compte de superbes unités modernes, qui pourraient porter un coup fatal à une France déjà exsangue et apporter un poids supplémentaire dans les négociations à venir. C'est ainsi que Supermarina, l'état-major de la marine italienne, ordonne l'interception de convois français reliant Marseille et Oran.


La VIIème division de croiseurs légers (Eugenio di Savoia, Duca d'Aosta, Muzio Attendolo et Raimondo Montecuccoli) se met en chasse, entre Messine et Minorque. Les croiseurs sont accompagnés par la XIIIème division de torpilleurs (Granatiere, Fuciliere, Bersagliere et Alpino).

Bien sûr, les convois français bénéficient d'une protection. En l'occurrence, la 4ème division de croiseurs (Georges Leygues et Montcalm) accompagnée de la 10ème division de contre-torpilleurs (Le Fantasque et Le Malin) est en mission d’escorte lointaine pour prévenir une éventuelle attaque italienne.

De plus, les Français ont été informés des mouvements ennemis. Une autre force, constituée de la 3ème division de croiseurs (La Galissonnière, Marseillaise et Jean de Vienne) et de la 8ème division de contre-torpilleurs (L'Indomptable et L'Audacieux) a quitté Oran pour renforcer le dispositif déjà en place.

En fait, la rencontre n'a jamais eu lieu. Les navires ne se sont pas vus, et, le lendemain la France signera l'armistice avec l'Allemagne. L'Italie attendra encore 2 jours, et n'occupera finalement que Menton, réduisant de facto les ambitions de Mussolini.

Dans notre scénario hypothétique, sur la règle Naval Thunder, les navires italiens tombent sur l'escorte lointaine française, encore isolée. Les Italiens bénéficient encore d'une supériorité numérique évidente, et doivent taper vite et fort avant que l'escadre d'Oran n'arrive.

Alors que le crépuscule approche, les Italiens catapultent un IMAM Ro.43. L'hydravion leur permettra non seulement de repérer plus rapidement la flotte adverse, mais également d'assurer leurs tirs malgré la visibilité déclinante...

L'hydravion de reconnaissance, juste libéré, survole le Savoia

La flotte française est repérée, les torpilleurs italiens s'apprêtent à lui "barrer le T"

Le Georges Leygues et le Montcalm, protégés par les contre-torpilleurs, se portent devant eux

Les conditions de visibilité ne sont pas favorables à l'élaboration des solutions de tirs pour les Français

Par contre, l'hydravion est un atout indéniable pour les Italiens, qui font mouche

Les échanges de tirs se font plus précis, et un croiseur et un torpilleur sont touchés dans chaque camp

Le Georges Leygues est salement amoché, alors que le Fuciliere et le Granatiere explosent

Le Malin, déjà fortement chahuté, sombre, alors que Le Fantasque tente une ultime passe

Mais l'escadre d'Oran est désormais en vue des Italiens...

...qui, sagement, préfèrent se retirer

Au prix de la perte de deux torpilleurs, et d'un croiseur légèrement endommagé, la marine italienne s'est offert un croiseur et deux contre-torpilleurs français. La Regia Marina a affirmé son excellence, le Duce peut jubiler.

lundi 1 novembre 2021

Attaque viking sur l'abbaye de Landévennec

L'activité bat son plein dans la petite cour de l'abbaye de Landévennec.
Les moines vaquent à leurs occupations, aidés dans leurs tâches par la paysannerie des alentours.
Ici certains s’occupent du bétail, d’autres des champs, d’autres encore des potagers et des plantes médicinales.



Cependant la brume du large se dissipe et distraitement les moines jettent des regards en direction de l’île de Tibidy.
Quand soudain… Des voiles ! Des voiles carrées sur des bateaux à tête de dragon !

Depuis le pillage du monastère de l’île de Batz en 878, toute la côte bretonne est en alerte.
Nous sommes en 913, et les Vikings jettent leur dévolu sur l’abbaye de Saint Gwénolé…

Préparés à cette éventualité, les moines et les paysans se regroupent pour assurer la défense du lieu saint.
Certes ils ne sont équipés que de leurs outils de travail, quand ils en ont, mais cela devrait être suffisant en attendant les renforts.

Deux enfants sont envoyés donner l’alerte dans les villages.


Mais déjà les Langskip s’échouent sur la plage et les hordes sanguinaires se lancent à l’assaut du lieu.
Leur soif de richesse n’a d’égal que leur soif de sang versé en l’honneur d’Odin. 
Cette attaque sera dans les Sagas ou ne sera pas !



Rapidement les moines discutent entre eux et se répartissent les récoltes pour les mettre à l'abri. 
Ces biens sont aussi précieux que l’or qui se trouve au cœur de l’abbaye.
Privés du fruit de son travail, la communauté ne pourrait passer l’hiver.



Lancés à vive allure, les hommes du nord se rapprochent déjà des premières habitations.
Ici un four à pain encore en marche (il aura son importance) a été déserté par les paysans apeurés. 



Tandis que les Vikings s’approchent, les moines et les paysans terminent de mettre à l’abri les dernières denrées. 

Sacs de grains, de navets, tonneaux de vins et d’hydromel. 

Les bretons, curieusement, se focalisent d’ailleurs sur ces derniers. On n'est jamais trop prudent.



Soudain des cris retentissent sur la route menant à l’abbaye. Ce sont les renforts ! 
Venus des villages alentour, prévenus par les enfants envoyés chercher quérir de l’aide.
Cette fois ce sont des guerriers qui vont s'opposer aux Vikings. 
Armés d’arcs, de haches et d’épées, ils sont prêts à défendre l’abbaye du pillage et du massacre.


En attendant leur arrivée, les moines forment une ligne de défense à l’entrée du lieu saint.
Armées de crucifix, ces derniers ont juré devant dieu qu’aucun païen ne foulerait de ses pieds crochus le précieux sol de Saint Gwénolé.



Cependant les païens aux pieds crochus ne l’entendent pas de cette oreille. 
Et déjà ils longent les murs de l’abbaye, l’arme au clair, prêts à faire le ménage pour accéder au trésor tant convoité.


Les guerriers bretons se rapprochent également. S’ils manquent de temps pour contourner l’abbaye et s'occuper des Vikings situés sur la gauche, ils sont bientôt à portée de charge de ceux qui arrivent par la droite.
Ils ne passeront pas.


Ça y est, les premières flèches sont décochées. Un chasseur breton audacieux fait mordre la poussière à un archer norman. Le premier sang est versé.
Pris d’une rage folle, les Vikings s’engagent le long de l’abbaye, certains entrent dans le grenier à grain pour se protéger des tirs du chasseur breton, qui semble être un véritable fléau de dieu aux yeux des païens.


Les premiers Vikings bousculent la ligne de défense sur la gauche de l’abbaye. 
C’est le petit jeu du massacre de paysans qui commence. 
Les charges sont dévastatrices, les pauvres bretons, mal équipés et sans entraînement sont tués impitoyablement.


Cependant, à l’arrière des lignes vikings, un petit paysan breton malicieux est sorti d’une maison que
ses adversaires ont oublié de fouiller et, ramassant une torche dans le four à pain, s’en va mettre le feu aux bateaux des envahisseurs, sous le regards médusés de certains normans courant à toute jambe pour empêcher la mise à feu de l’ensemble de la flotte...

C’est le début de la fin qui commence pour les païens...


Car en effet, ces derniers sont stoppés net devant les portes de l’abbaye. 
En surnombre avec l’arrivée des renforts, les moines et les paysans lancent une contre offensive fatale.


Les Vikings tombent les uns après les autres, et même s’ils emportent avec eux bon nombre de bretons, ils restent en infériorité et ne peuvent que fuir.


Devant l’abbaye c’est la délivrance. Cette dernière est saine et sauve. 
Pas une flamme n’est venu lécher son toit de chaume et aucune de ses dalles de pierre n’a été foulée par des pieds païens.

Ce n’est pas aujourd’hui que l’abbaye de Saint Gwénolé tombera.


Historiquement, point de défense pour l’abbaye de Landévennec.
Du peu de traces archéologiques que nous avons, nous pouvons en conclure une chose : l’abbaye fût bien la cible d’une attaque en 913, et fût incendiée à cette occasion.
Des sépultures ont été retournées à la recherche de bijoux et les corps brûlés dans un rite païen.
Les moines, quant à eux, s’étaient enfuis en emportant les reliques de Saint Guénolé et abandonnèrent le lieu au profit d’une nouvelle abbaye, l'abbaye Saint-Walloy près de Montreuil. 

jeudi 9 septembre 2021

La contre-attaque - 9 juin 1944


Voilà trois jours que les Alliés ont débarqué, et l’état-major allemand tente par tous les moyens de juguler l’invasion. Le Grenadier Regiment 914 reçoit l’ordre de contre-attaquer face aux troupes américaines qui progressent vers Carentan.

Nous sommes quelque part à l'ouest de la cité normande. La confusion règne encore et la ligne de front n’est pas bien délimitée. Une avant-garde américaine, venant d'Omaha Beach, a pris position autour d’un carrefour.


Il est désert, mais les GI's entendent bientôt, au loin, des bruits de moteur, puis de chenilles... et des coups de feu éclatent. Rapidement, ils se retranchent aux abords du carrefour et dans une ferme partiellement détruite qui le jouxte. Il faut tenir !


Le lieutenant renvoie une Jeep pour demander des renforts immédiats. Ils ne sont pas loin mais encore faut-il les prévenir.


De  l’infanterie et des blindés surgissent alors de la route à l’ouest : des Allemands  ! Plus de doute, ils contre-attaquent !


Un StuG III, épaulé de grenadiers progresse vers le carrefour.


En face, un Marder I déboule également, mais à vive allure… si bien que l’infanterie ne suit pas. Les GI’s saisissent l’occasion. D'un talus, un tir de bazooka bien ajusté le réduit au silence.


Maintenant que l’ennemi a été repéré, les Américains se réorientent à l'abri des haies pour lui interdire l’accès au carrefour. Les GI's attendent de pied ferme l’assaut.


Les Allemands, échaudés, commencent à les pilonner à distance au mortier.


Harcelés, les Américains se replient mais tiennent toujours la ferme. Ils espèrent des renforts.

Ceux-ci se manifestent finalement. Un Sherman M4 débouche de la route et prend à partie une section de Landsers en terrain découvert. Ils sont dispersés après une tentative de le détruire à l’aide d’un panzerfaust.


A l’approche des renforts, les retranchés s’enhardissent. Ils se rapprochent de la haie où le StuG III est tapis, prenant la route en enfilade. Un tir de bazooka fait mouche. Le blindé explose.


Les grenadiers n’ont d’autre choix que se replier. La contre-attaque a fait “long feu”.

Rien n’empêche désormais les troupes de l'Oncle Sam de pousser vers Carentan où ils se heurteront à des troupes plus coriaces : les parachutistes du 6 Fallschirmjäger Regiment.