Les moines vaquent à leurs occupations, aidés dans leurs tâches par la paysannerie des alentours.
Ici certains s’occupent du bétail, d’autres des champs, d’autres encore des potagers et des plantes médicinales.
Cependant la brume du large se dissipe et distraitement les moines jettent des regards en direction de l’île de Tibidy.
Quand soudain… Des voiles ! Des voiles carrées sur des bateaux à tête de dragon !
Depuis le pillage du monastère de l’île de Batz en 878, toute la côte bretonne est en alerte.
Nous sommes en 913, et les Vikings jettent leur dévolu sur l’abbaye de Saint Gwénolé…
Préparés à cette éventualité, les moines et les paysans se regroupent pour assurer la défense du lieu saint.
Certes ils ne sont équipés que de leurs outils de travail, quand ils en ont, mais cela devrait être suffisant en attendant les renforts.
Deux enfants sont envoyés donner l’alerte dans les villages.
Mais déjà les Langskip s’échouent sur la plage et les hordes sanguinaires se lancent à l’assaut du lieu.
Leur soif de richesse n’a d’égal que leur soif de sang versé en l’honneur d’Odin.
Cette attaque sera dans les Sagas ou ne sera pas !
Rapidement les moines discutent entre eux et se répartissent les récoltes pour les mettre à l'abri.
Ces biens sont aussi précieux que l’or qui se trouve au cœur de l’abbaye.
Privés du fruit de son travail, la communauté ne pourrait passer l’hiver.
Lancés à vive allure, les hommes du nord se rapprochent déjà des premières habitations.
Ici un four à pain encore en marche (il aura son importance) a été déserté par les paysans apeurés.
Tandis que les Vikings s’approchent, les moines et les paysans terminent de mettre à l’abri les dernières denrées.
Sacs de grains, de navets, tonneaux de vins et d’hydromel.
Les bretons, curieusement, se focalisent d’ailleurs sur ces derniers. On n'est jamais trop prudent.
Soudain des cris retentissent sur la route menant à l’abbaye. Ce sont les renforts !
Venus des villages alentour, prévenus par les enfants envoyés chercher quérir de l’aide.
Cette fois ce sont des guerriers qui vont s'opposer aux Vikings.
Armés d’arcs, de haches et d’épées, ils sont prêts à défendre l’abbaye du pillage et du massacre.
En attendant leur arrivée, les moines forment une ligne de défense à l’entrée du lieu saint.
Armées de crucifix, ces derniers ont juré devant dieu qu’aucun païen ne foulerait de ses pieds crochus le précieux sol de Saint Gwénolé.
Cependant les païens aux pieds crochus ne l’entendent pas de cette oreille.
Et déjà ils longent les murs de l’abbaye, l’arme au clair, prêts à faire le ménage pour accéder au trésor tant convoité.
Les guerriers bretons se rapprochent également. S’ils manquent de temps pour contourner l’abbaye et s'occuper des Vikings situés sur la gauche, ils sont bientôt à portée de charge de ceux qui arrivent par la droite.
Ils ne passeront pas.
Ça y est, les premières flèches sont décochées. Un chasseur breton audacieux fait mordre la poussière à un archer norman. Le premier sang est versé.
Pris d’une rage folle, les Vikings s’engagent le long de l’abbaye, certains entrent dans le grenier à grain pour se protéger des tirs du chasseur breton, qui semble être un véritable fléau de dieu aux yeux des païens.
Les premiers Vikings bousculent la ligne de défense sur la gauche de l’abbaye.
C’est le petit jeu du massacre de paysans qui commence.
Les charges sont dévastatrices, les pauvres bretons, mal équipés et sans entraînement sont tués impitoyablement.
Cependant, à l’arrière des lignes vikings, un petit paysan breton malicieux est sorti d’une maison que
ses adversaires ont oublié de fouiller et, ramassant une torche dans le four à pain, s’en va mettre le feu aux bateaux des envahisseurs, sous le regards médusés de certains normans courant à toute jambe pour empêcher la mise à feu de l’ensemble de la flotte...
C’est le début de la fin qui commence pour les païens...
Les Vikings tombent les uns après les autres, et même s’ils emportent avec eux bon nombre de bretons, ils restent en infériorité et ne peuvent que fuir.
Devant l’abbaye c’est la délivrance. Cette dernière est saine et sauve.
Pas une flamme n’est venu lécher son toit de chaume et aucune de ses dalles de pierre n’a été foulée par des pieds païens.
Ce n’est pas aujourd’hui que l’abbaye de Saint Gwénolé tombera.
Historiquement, point de défense pour l’abbaye de Landévennec.
Du peu de traces archéologiques que nous avons, nous pouvons en conclure une chose : l’abbaye fût bien la cible d’une attaque en 913, et fût incendiée à cette occasion.
Des sépultures ont été retournées à la recherche de bijoux et les corps brûlés dans un rite païen.
Les moines, quant à eux, s’étaient enfuis en emportant les reliques de Saint Guénolé et abandonnèrent le lieu au profit d’une nouvelle abbaye, l'abbaye Saint-Walloy près de Montreuil.
Une preuve de plus que c'est bien en Armorique que les vikings sont venus apprendre la peur. On a des écrits...
RépondreSupprimerEncore une table superbe !
RépondreSupprimerBravo !
Epatant et vraiment superbe.
RépondreSupprimerChapeau bas!
Ludiquement
Salut Syl et merci !
SupprimerJe t'invite à jeter un œil à la règle de jeu que j'ai écrite pour le haut Moyen âge et qui est complètement gratuite. Tu la trouveras ici : https://pillagewargame.com/fr/