Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

jeudi 21 mai 2020

Pyrrhus et Pantauchus

Notre scénario nous conduit lors des jeunes années de Pyrrhus. Le neveu supposé d'Alexandre le Conquérant, souhaite agrandir son royaume (l’Épire) et se tailler la part du lion en Grèce.  Il envahit l'Étolie qui se soulevait contre le roi de Macédoine Démétrios Poliorcète.

Plutarque, dans sa "Vie des Hommes Illustres", écrit :
"Démétrius mena son armée contre les Étoliens, et, les ayant soumis, laissa Pantauchus dans le pays avec des troupes pour les contenir. Avec le reste de ses forces, il marcha contre Pyrrhus. Pyrrhus, averti de sa marche, se mit incontinent en campagne pour aller à sa rencontre, mais, s'étant égaré en chemin, ils se manquèrent. Démétrius se jeta alors sur l'Épire où il fit grand butin, alors que Pyrrhus combattit Pantauchus en Étolie et lui livra bataille." 


Pour savoir ce qui s'est véritablement passé, il n'y a qu'une seule solution : dresser la table.






Notre histoire nous transporte en -290. Pour être exact, ce seront deux tables qui seront employées, ce scénario étant joué par correspondance.

Pyrrhus, sous les regards bienveillants des dieux des Molosses, envahit l'Étolie. 


Les Épirotes profitent de la route pour se précipiter vers le camp ennemi

Les Macédoniens vont à leur rencontre, et infligent une première perte

Le plus fort des combats se déroule près des ruines...

De l'autre côté, les deux chefs se défient

Les  hommes de Pyrrhus ne parviennent pas à contacter le camp ennemi

Et même si, sur l'aile droite, la cavalerie épirote parvient à repousser puis détruire la cavalerie légère macédonienne...

...Pantauchus charge, et enveloppe Pyrrhus qui doit reconnaître sa défaite



Plutarque résume :

"Le combat fut très rude et très opiniâtre entre les unités d'infanterie, et plus encore entre les chefs."

L'Histoire nous révèle que Pyrrhus s'en était sorti.  Par contre, il abandonnera ses ambitions sur la Grèce, pour tenter l'aventure de l'autre côté de la mer Tyrrhénienne, en Italie.

samedi 9 mai 2020

Pelousion, -321


Il fallait faire vite. Les autres Diadoques s'étaient levés contre lui, Perdiccas, qui avait reçu d'Alexandre agonisant l'anneau royal. Afin de maintenir l'unité de l'empire du Conquérant, Le chiliarque pris la route de l'Égypte avec l'armée royale pour en finir avec Ptolémée, celui-là même qui s'était emparé de la dépouille d'Alexandre.

L'armée royale se présenta sur les rives du Nil, non loin de Pelousion (Péluse, située à l’extrémité nord-est du delta). Ptolémée l'y attendait avec ses 8.000 hommes.

Pour ce nouveau scénario, joué par correspondance, nous utilisons deux armées issues de la liste "Alexandre impérial" (DBA II-15), en jouant uniquement sur des subtilités d'options :
Perdiccas   Général 3KN + 1x 3KN + 1x 2LH + 6x 4PK + 1x EL + 2x 2PS
Ptolémée    Général 3KN + 1x 3KN + 1x 2LH + 6x 4PK + 1x EL + 1x 4AX + 1x 2PS



 
La mise en place est évidemment adaptée au scénario, et ne respecte pas le cadre strict de la règle DBA. Les armées sont rapprochées afin d'assurer un contact plus rapide, les éléments de terrains sont minimalistes (et infranchissables).

Ptolémée, en bleu, attend patiemment devant son camp l'envahisseur.

L'armée de Perdiccas, ici en rouge, est déployée loin de son bagage, qui constitue un objectif : si Ptolémée le capture, les hommes de Perdiccas devront capituler dans le désert. Perdiccas commence...

 

Lors des deux premiers tours, les armées se rapprochent. Ptolémée détache sa cavalerie légère, et la tient légèrement en retrait de sa ligne principale. Sur la gauche, il réserve aussi son éléphant et son escorte.

De l'autre côté, Perdiccas, accompagné de son autre unité de chevaliers, s'écarte pour contourner l'éléphant ennemi. Sur l'autre aile, une unité d'auxiliaires ferme le passage aux cavaliers légers de Ptolémée. Les phalanges sont face à face.

Et c'est Ptolémée qui charge !

Ptolémée, à droite, repousse son adversaire, mais les chevaliers qui l'accompagnaient ont été détruits, et l'éléphant ennemi a écrasé des phalangistes bien trop téméraires

 Alors que le centre s'étripe, des chevaliers de Perdiccas viennent chatouiller l'éléphant ptolémaïque

Ptolémée continue de harceler les cavaliers légers de Perdiccas, et se rapproche des bagages

L'escorte de l'éléphant de Ptolémée est massacrée par les chevaliers adverses

Sur l'autre aile, les cavaliers légers de Ptolémée triomphent de la soldatesque ennemie

Mais au centre, c'est le massacre, et deux unités de piquiers ptolémaïques disparaissent...

...ainsi que l'éléphant, égorgé, dit-on, par le glaive de Perdiccas

Perdiccas triomphait, et s’apprêtait à franchir le fleuve sacré pour sanctionner, doux euphémisme, le lâche Ptolémée qui s'était enfuit. Mais l'Histoire ne l'entendait pas ainsi, et Perdiccas fut assassiné dans sa tente par Séleucos, son maître de cavalerie, Antigènes, le chef des Argyraspides et Peithon, le satrape de Médie.

mardi 5 mai 2020

Chronique de Hard

Jalouse de sa liberté chèrement acquise, la Confédération des XIII Cantons suisses ne pouvait accepter ces nouvelles obligations voulues par Maximilien, l'empereur du Saint Empire. Des escarmouches entre les milices suisses et l'armée des Habsbourg épaulée par celle de la Ligue de Souabe se font de plus en plus fréquentes et meurtrières.

La bataille de Hard est un épisode de la guerre de Souabe qui opposa le 22 février 1499 les Confédérés suisses contre les Impériaux au bord du Lac de Constance.

 
C'est le deuxième scénario que nous jouons par correspondance, confinement oblige. Nous utilisons encore la règle DBA en ajoutant quelques modifications pour offrir du "chrome" historique. Ainsi :

- Nous définissons les "colonnes de piquiers" comme un groupe de plusieurs éléments de front dont le cœur est constitué de piquiers sur deux rangs (pour les Allemands) ou trois rangs (pour les Suisses). Des unités de PS ("enfants perdus") et de BD ("double-soldes") peuvent être rattachés à ces colonnes.
- Bonus de + 1 pour un troisième rang de piquiers suisses. Par contre, ce rang n'est pas détruit si la plaquette de tête est détruite.

- Une colonne avance au prix de 1 point d'activation. Pour 1 point supplémentaire, les "enfants perdus" et "les double-soldes" peuvent se repositionner sur l'un des côtés des piquiers, même si cela les met en contact avec une plaquette ennemie ou les fait rentrer dans leur zone de contrôle. Ils doivent rester au contact bord sur bord.
- La dernière plaquette de piquiers attaquée sur le flanc ou sur son arrière se conforme à l'attaquant. Par contre, les autres plaquettes de piquiers de la colonne attaquées sur le flanc ne se conforment pas à l'attaquant et ne bénéficient d'aucun support. En cas de défaite, elles ne reculent pas et sont détruites.
- Les colonnes suisses bénéficient de la possibilité d'un second mouvement pour un point d'activation supplémentaire, à condition de ne pas commencer ou de terminer le mouvement dans la zone de contrôle d'un adversaire (4 cm).
- Les Suisses ne disposent pas de bagages.
- L'artillerie peut pivoter, mais ne se déplace pas.

 

Les deux armées sont inspirées de leurs listes DBA respectives, avec quelques modifications :
Saint Empire (d'après IV-13d) - Général 3KN + 2x 3KN + 2x 2LH + 4x 4PK + 2x 2PS + 1x Art
Suisses (d'après IV-79) - Général 4PK + 1x 4BD + 8x 4PK - 2x 2PS

 La partie peut désormais commencer...

Les colonnes helvètes chargent au pas de course l'armée ennemie qu'elles croient surprendre

L'artillerie impériale tonne, alors que les chevaliers souabes se placent sur le flanc droit

Des piquiers se détachent pour faire taire le canon, qui a déjà fait fuir des miliciens

Ces piquiers courageux sont distraits par la soldatesque ennemie, alors que les artilleurs ricanent

En fait, les Suisses piétinent, et les Impériaux resserrent leur emprise 

Les colonnes de piquiers se défient, mais aucune ne l'emporte

Le canon est enfin éliminé, au prix de lourdes pertes

Mais c'est trop tard : les Suisses sont débordés de toutes parts...

 ...et le coup de grâce vient des chevaliers impériaux

Les Impériaux ont gagné sur notre table. Mais pour les Suisses, ce n'est que partie remise !