Louis XI s'était mis la noblesse à dos. Entre mesures vexatoires et remise en cause des droits féodaux des Grands du royaume, rien d'étonnant que ces derniers se liguent et conspirent contre le roi. Les ligueurs publient un manifeste, visant à remédier au "désordonné et piteux gouvernement" de Louis XI, et à mettre le ô combien manipulable duc du Berry à sa place.
La Ligue du Bien Public regroupe ainsi, autour du duc du Berry Charles de France, qui n'est autre que le frère de Louis XI, de nombreux princes parmi lesquels le duc de Bourbon, le duc de
Bretagne, le duc de Lorraine, le duc de Nemours, et le brillant Charles, comte de Charolais et héritier du
duché de Bourgogne : le futur Charles le Téméraire.
Le roi rassemble son armée, et marche contre le Bourbonnais, faisant revenir à la raison de nombreux nobles séditieux. Mais entretemps, les Bourguignons assiègent Paris, et les Bretons sont en route pour les rejoindre. Craignant d'être piégé, Louis remonte en urgence vers la capitale qui résiste aux Bourguignons. Les deux armées se rencontrent le 16 juillet 1465 à Montlhéry, à une trentaine de kilomètres au sud de Paris.
À la lumière blafarde des néons de la salle du club, le champ de bataille semble moins lumineux que ce qu'en laisse paraître les enluminures. Mais voyez plutôt...
L'armé bourguignonne découvre l'armée royale qui s'appuie sur le bourg de Montlhéry. L'avant-garde, commandée par Pierre de Brézé, compose l'aile droite. Le corps de bataille, sous les ordres de Louis XI, est au centre, renforcée par l'arrière-garde du comte du Maine.
Les Bourguignons, quant à eux, disposent d'une plus forte artillerie. L'avant-garde du comte de St Pol, qui avait néanmoins reçu l'ordre de reculer, gardait l'aile gauche. Le centre était tenu par Antoine, Bâtard de Bourgogne, alors que le comte de Charolais était à droite. Charles était confiant : il disposait d'une artillerie bien supérieure.
La partie est jouée sur la
version 3 de la règle
De Bellis Antiquitatis (DBA). Chaque armée dispose toutefois de 19 plaquettes, portant le seuil de démoralisation à 7 pertes au lieu de 4.
Le roi Louis avait hésité à engager Charles, il s'en remettait désormais à la Providence
De son côté, Charles croyait d'avantage dans l'usage de la force brute
Un premier détachement bourguignon s'avance vers Montlhéry
Pierre de Brézé descend de sa position, et lance la contre-attaque...
...alors que le Bâtard de Bourgogne s'apprête à l'accueillir
Les deux armées se déploient, les choses sérieuses vont pouvoir commencer
L'artillerie bourguignonne tonne, avec un certain succès, sous les échanges de volées de flèches
La cavalerie du comte du Maine est repoussée par les Bourguignons
Mais le centre de Charles est sous le feu ennemi, et risque d'être pris en tenaille
Effectivement, le roi Louis mène la charge française, qui bouscule tout sur son passage
A Montlhéry, la population commence enfin à respirer : la messe semble dite
Les combats sont acharnés, et les hommes de Charles sont repoussés
Les Bourguignons résistent tant bien que mal, mais ne parviennent pas à se ressaisir...
...pour, finalement, laisser le champ de bataille au roi de France
Ce combat, entre deux armées relativement similaires, fut sanglant. Louis XI gagne, 7 pertes infligées contre 5 subies. Les risques qu'il a pris sur notre table auraient pu lui faire perdre sa couronne. Leçon à méditer, pour les futurs combats à venir...