(on ne refera pas l'humanité).
Les croisades ont représenté un nouveau départ pour beaucoup des chevaliers qui y ont pris part.
Leurs
motivations, souvent discutées depuis, variaient selon les individus
entre la Foi la plus stricte et l'ambition personnelle la plus débridée.
Avec toutes les nuances imaginables entre les deux.
Pour le seigneur Tancrède de Hauteville, l'ambition relève d'ailleurs de la tradition familiale.
Petit-fils
d'un seigneur normand devenu (à la force des armes) roi de Sicile, il
est élevé dans l'ambition de posséder son propre royaume et dans
l'impossibilité de l'acquérir puisqu'il n'est pas le fils aîné mais que
les terres de Sicile sont déjà conquises. Les croisades offrent donc une
opportunité qu'il va saisir de toutes ses forces.
il s'associe
donc dès les premiers temps à tous les grands seigneurs de la croisade
pour se rendre indispensable. Malgré moult tentatives il ne parviens pas
à se tailler un fief et doit attendre le désastre d'Harran (1104), la
première véritable défaite des croisés, pour se voire confier la régence
d'Antioche dont le seigneur a été capturé.
Il prends goût au rôle
de seigneur, et ajoute à son escarcelle Edesse, dont le maître
(Baudouin du Bourg) est aussi prisonnier des Syriens.
Mais quand
celui-ci signe un traité avec son ravisseur, Jâwalî de Mossoul et est
libéré, Tancrède refuse simplement de lui rendre ses terres. Baudouin
reçoit alors l'aide des ennemis de Tancrède, les Arméniens de Basile le
Voleur et les syrien de Jâwalî, en plus des chevaliers qui lui sont
restés fidèles.
Tancrède lève les armées d'Antioche et d'Edesse, et s'allie avec son vieil ennemi le Turc Ridwan d'Alep.
Sur
le plateau de Turbessel (Tell Bacher), des armées mixtes chrétiennes et
turques se font face. Placé au centre des deux armées, les contingents
chrétiens se massacrent mutuellement jusqu'à ce que le manque de
discipline des Turcomans de Jâwalî lui coûte la victoire. Tancrède reste
le maître mais doit quand même rendre son comté à Baudouin sur
arbitrage du roi de Jérusalem. 2000 combattant chrétiens sont morts pour
cela, troupes qui manquerons à Edesse et Antioche isolées au milieu des
terres musulmanes.
Il meurt de maladie en 1112, ce qui lui évite
de voir Baudouin du Bourg devenir roi de Jérusalem en 1118 (ce qui
n'aurait certainement pas amélioré leurs relations).
Nous avons donc pris prétexte de la bataille de Turbessel pour réunir 6 joueurs autour d'une table de
Warrior Kings.
D'un
côté Baudouin du Bourg et ses croisés d'Antioche avec à sa gauche les
Arméniens de Basile le Voleur (Kogh Vasil) et à sa droite les Syriens de
Jâwalî (historiquement il aurait fallu moins d'Arméniens et plus de
Syriens, mais cela permettait de déployer simplement les trois armées).
En
face un fort contingent de chrétiens sous les ordres de Tancrède, avec
l'ensemble de la cavalerie au centre et toute son infanterie à sa gauche
(en face des Syriens). A sa droite les Turcs de Ridwan.
De manière assez typique pour l'époque les cavaleries lourdes
franques se percutent en choc frontal dès le début de la bataille. Le
nombre assure la victoire de Tancrède, mais bien plus difficilement que
ce que la disposition initiale laissait supposer.
Comme dans la
réalité l'infanterie lourde franque est vaincue par les Syriens, mais
sur l'autre aile les Arméniens résistent fanatiquement aux Turcs, bien
plus qu'à leur habitude.
Infanterie lourde syrienne.
Ce sont les troupes syriennes d'Al-Jâwalî qui apportent la
victoire à Baudouin en se reportant sur les restes du centre de Tancrède
juste avant que les Turcs de Ridwan ne puissent faire de même au
bénéfice de ce dernier.
Baudouin aura donc récupéré ses terres
d'une manière plus martiale qu'historiquement mais comme dans la réalité
ce sont les seigneurs syriens qui bénéficierons au final de
l'affaiblissement des deux grands états croisés au nord de Jérusalem.
L'atabeg syrien Jâwalî en marche vers la victoire.