Avril 1757. Des détachements autrichiens font leur apparition aux
frontières de la Saxe, afin d'observer les mouvements de l'armée
prussienne.
Le 20 avril, trois colonnes prussiennes débutent leur
marche sur Prague. L'une d'elles, commandée par le duc de
Brunswick-Bevern, quitte Zittau avec 13.000 hommes (dont 5.000
cavaliers), entre en Bohème et prend la route de Reichenberg. Il tombe
sur les avant-postes ennemis à Grottau et Graffenstein (d'aprèsKronoskaf).
L'action de ce soir se concentre sur l'attaque du château de Graffenstein.
Les Prussiens se rapprochent du fort et commencent le bombardement
Mais l'armée autrichienne n'est pas loin...
... et l'action mineure, au regard de l'histoire, prend de nouvelles proportions sur la table de jeu
Autour du château, les combats font rage
Les Prussiens montent à l'assaut de la forteresse...
...indifférents aux ultimes manoeuvres autrichiennes
La forteresse, submergée par l'assaut, capitule. La route de Prague est désormais ouverte.
Le lendemain se déroulera la bataille de Reichenberg.
Gratien est Empereur d'Occident. En Orient, Théodose a succédé au
malheureux Valens disparu lors de la bataille d'Andrinople face aux
Goths.
En cette deuxième moitié du IVème siècle, le péril se masse
aux frontières de l'Empire, et les deux empereurs n'ont de cesse de
guerroyer ou de négocier avec les barbares, avec plus ou moins de
bonheur. Gratien, dont les Aigles ont triomphé des Vandales, puis des
Goths, va devoir faire face à une autre menace.
En effet, des confins des brumes de Bretagne, Magnus Clemens
Maximus, vient d'être proclamé Empereur par les troupes présentes. La
Manche traversée, il rallie à lui les troupes de Germanie et de Gaule.
Gratien marche contre l'usurpateur. Les deux armées romaines se rencontrent non loin de Lutèce.
Cette bataille est pour nous l'occasion de jouer pour la première fois avec la règle Art de la Guerre.
Les deux armées sont issues de la même liste d'armées, pour un budget
de 200 points. Elles ne diffèrent que par les options utilisées.
Cette règle, de conception française (ce qui en fait un OVNI dans le monde du Wargame,
pardon, du jeu d'histoire) est assez facilement assimilable. Elle
décrit avec une certaine précision les différents types de troupes
composant des armées historiques (antiques et médiévales) ainsi que
leurs comportements, en associant agréablement jouabilité et stratégie.
Les deux armées romaines prêtes à en découdre
L'aile gauche de Maxime, à l'affût
Les troupes auxiliaires investissant une hauteur
Les unités lourdes des Légions, dans la plaine
Les combats commencent sur l'aile gauche de Gratien (côté des dés rouges)...
...suivis par ceux sur l'autre aile
Les deux ailes de Gratien vont s'effondrer face aux troupes de l'usurpateur.
Maxime
est vainqueur. L'Histoire rapporte que l'Empereur défait s'est enfuit
avec 300 cavaliers fidèles sur Lugdunum, où il sera assassiné en août.
Théodose reconnaîtra néanmoins Maxime comme Auguste, mais l'ambition
démesurée de ce dernier le conduira à marcher sur l'Italie.
Maxime
sera finalement battu à Aquilée par Théodose, qui le fera décapiter. Ce
jeu de chaises musicales aura des conséquences tragiques pour l'Empire.
Les armées romaines s'affaiblissant, les Germains en profiteront pour
piller Cologne, alors que le mur d'Hadrien en Bretagne sera
définitivement abandonné.
Les prémices de la disparition de l'Empire d'Occident sont déjà présents.
Rome est tombée depuis 80 ans, environ. En Armorique, des
nouveaux venus s'installent sur les vestiges de la civilisation
conquérante, désormais vaincue : les Bretons.
Héritiers des
traditions celtiques insulaires, ils se réclament de la civilisation
romaine. Leurs chefs vont s'installer dans les cités et s'appuyer sur
les administrations résiduelles, en grande partie religieuses, pour
asseoir leur autorité sur de nouveaux territoires. C'est ainsi que
naissent sur la péninsule la Cornouaille et la Domnonée, dont les noms
rappellent ceux de leurs contrées d'origine.
Conomor est le comte du Léon et du Poher (pays situé autour de
Vorgium, aujourd'hui Carhaix, au cœur de la péninsule armoricaine). Il
régit également la Domnonée, depuis la disparition mystérieuse, et
opportune, de son roi Iona. Le fils de Iona, Judual, demande alors
l'aide du roi des Francs Childebert afin de reconquérir le trône de son
père et détruire l'usurpateur.
En effet, Conomor, s'il a jamais existé, est présenté comme un
monstre. Il aurait assassiné six épouses (en fait, la dernière, Ste
Tréphine, avait survécu à sa décapitation, et leur fils, St Trémeur,
ayant subi le même sort, n'aura de cesse de se venger). Conomor sera
excommunié lors du concile du Méné Bré, et c'est en qualité de Prince
maudit qu'il conduira ensuite ses hommes à la guerre. Il est donc
logique que Judual ait reçu l'aide de St Samson pour faire triompher le
Droit face au Tyran.
Néanmoins, ces faits, historiques et
hautement indiscutables, n'ont jamais pu être vérifiés : l'époque reste
lointaine, et les textes rares.
La rencontre a lieu dans l'actuelle commune de Plounéour Ménez,
aux alentours de 555. L'abbaye du Relecq marquerait l'emplacement de la
bataille.
Nous utilisons la règle Dux Bellorum pour
rejouer cette bataille. Conomor bénéficie de l'aide d'alliés insulaires
(irlandais et Pictes), alors que Judual compte parmi ses rangs un
contingent franc. Le duel sera à mort.
Le déploiement initial, du côté de Conomor
Les lignes "chrétiennes"...
...face au Diable sur son cheval...
...épaulé par des sauvages des îles
La bataille s'engage
Au clacissisme de la manœuvre...
...s'ajoute comme un parfum de soufre...
...difficilement contré par la Sainte Présence de Samson
Chaque camp s'observe...
...pour passer aussitôt à l'action
Conomor sera vaincu, et Tudual recouvrera la couronne de Domnonée.
La partie s'est déroulée comme l'avait prédit la légende.
Triste idée que de mourir sans héritier. La disparition en 1341
de Jean III, duc de Bretagne, va entrainer une guerre de succession
entre d'un côté la maison de Penthièvre, et de l'autre la maison de
Montfort. Petit détail, qui a son importance : nous sommes aussi dans ce
que l'Histoire appellera la Guerre de 100 ans.
Jean III est mort depuis 23 ans. La Bretagne n'a toujours pas de duc.
Charles
de Blois est le fils du comte de Blois et de Marguerite de Valois, sœur
du roi de France Philippe VI. Il est l'époux de Jeanne de Penthièvre,
nièce du défunt duc, et revendique à ce titre la couronne ducale.
Charles
s'appuie principalement sur les cités du Penthièvre (grosso-modo le
Nord de la Bretagne) et la haute noblesse du duché. Il est également
soutenu par le roi de France.
En face, Jean de Montfort est le fils de Jean de Montfort,
demi-frère de Jean III et de Jeanne de Flandre, dite "Jeanne la Flamme"
(elle avait pris les armes au nom de son mari quand il était retenu
prisonnier, avec une certaine efficacité).
Il est suivi dans son entreprise par la petite noblesse de Bretagne, et, évidemment, le roi d'Angleterre.
Cette
guerre de succession, autrement appelée guerre des deux Jeanne, n'en
finissait pas. En 1364, les protagonistes discutent d'un éventuel
partage de la Bretagne, sans succès. La lutte reprend. La ville d'Auray,
blessiste, est assiégée par Montfort.
Charles de Blois, rejoint par Du Guesclin, fait route vers Auray.
La bataille se jouera le jour de la Saint Michel, et son issue devra
désigner le véritable duc.
Les deux armées sont disposées en trois corps, tous démontés.
Seul le camp montfortiste garde un corps de cavalerie en réserve. La
bataille rangée va vite dégénérer en cohue généralisée. Nous choisissons
ce moment comme point du départ de notre scénario, où le combat s'est
déplacé au centre, autour des deux prétendants.
Le face à face
Autour de Charles de Blois, accompagné de son lévrier Yolland
Alors qu'en face, Jean de Montfort bénéficie des conseils avisés de Chandos
Début (de la fin) de l'action...
...avec toujours cette sensation de n'être que le jouet d'une force supérieure
Le choc au centre...
...alors que le corps de cavalerie de réserve manœuvre derrière l'ennemi
La confusion générale...
... et le face à face, qui sera décisif
Jean de Montfort sera le premier à tomber, blessé. Charles de
Blois, toujours accompagné de son fidèle lévrier n'aura pas le temps de
triompher : il sera tué aussitôt.
L'Histoire aura été respectée. Sauf que...
Yolland
n'aura jamais quitté des yeux son maître, et n'aura jamais apporté sa
soumission au nouveau duc Jean IV. Mais peut-être n'était ce qu'une
légende ?
Quand à Du Guesclin, submergé par le nombre, il aura
préféré déposer ses armes, son champion battu, en tout honneur, comme il
se doit.
La capture de Du Guesclin (quelque part perdu au centre de la mêlée)