Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 27 octobre 2018

Bataille du Palestrion

Ce scénario joué sur la règle Dux Bellorum nous porte en l'an 407. Severus et ses compagnons ont pour mission d'évangéliser la Novempopulanie (l'Aquitaine), au grand dam des Wisigoths qui contrôlent la région. En effet, ces derniers, certainement jaloux de leurs libertés, ont adopté l'arianisme et rejettent vigoureusement l'orthodoxie romaine.


Adrien, le gouverneur de Castrum Caesaris reçoit l'ordre d'arrêter Severus, mais sa fille est malade, et le saint homme la guérit. En remerciement, Adrien se convertit, et ouvre les portes de son palais (le Palestrion) à Severus et ses coreligionnaires.


Naturellement, le roi wisigoth est furieux. Il décide de prendre les choses en main et de châtier l'outrecuidant. Son armée se met aussitôt en marche.


Du Palestrion, Severus contemple la quiétude qui règne sur Castrum Caesaris
Les guerriers wisigoths s'approchent, se délectant à l'avance de leurs sombres desseins
Mais l'alerte est donnée, et la milice "romaine" se porte à ses postes de combats...

 ...alors que les paysans se réfugient dans la forteresse
Dans la campagne environnante, les Goths interceptent les marchands isolés...
...sous les yeux médusés de la milice impuissante
Les cavaliers wisigoths se ruent sur l'accès principal du castrum
Adrien, à cheval, organise la défense, mais il reste du bétail à rentrer
Était-ce un coup de pouce du Destin ? L'assaut des Wisigoths est stoppé net par les bovins
Il s'en suit une confusion formidable, Adrien contourne les Goths et les attaque dans le dos
Coincés, les féroces cavaliers wisigoths tombent les uns après les autres
Les guerriers wisigoths, trop éloignés, ne peuvent rien faire...
...et assistent à la défaite tragique de leur chef

Pour Adrien et les siens, cette victoire prouve que Severus est bien inspiré par Dieu. La population en fera un saint, et le castrum portera son nom : Saint Sever. Seule ombre au tableau, il faudrait oublier que Severus a en fait sauvé sa tête grâce à l'arrière-train d'un bœuf trop lent.

mercredi 24 octobre 2018

L'appât

Le 24 août 1942, après les premiers engagements aériens autour de Henderson Field et suite à une première tentative infructueuse de reprise de l’aéroport par l’infanterie japonaise, les combats sont quotidiens. Le service de renseignement nippon a appris que le porte-avion américain USS Saratoga croise autour de Rabaul. Il faut absolument le détruire !

 
Immédiatement, les derniers porte-avions japonais sont dépêchés sur zone.


Le porte-avion léger Ryujo est destiné à jouer le rôle de chèvre pour attirer l’aviation embarquée du Saratoga et permettre de le repérer.
Les avions japonais sont envoyés en mission de bombardement sur Henderson Field. Leur mission est double. Ils doivent bombarder l'aérodrome afin d'amenuiser ses défenses au maximum en détruisant les installations et les chasseurs basés sur place, mais aussi se faire repérer par les radars du Saratoga pour attirer ce dernier dans un piège.  

La flottille japonaise du Ryujo en vol vers l’aéroport de Guadalcanal

Les Wildcat F-4F basés sur place décollent immédiatement et se portent à la rencontre des bombardiers torpilleurs Kate et des Zero d’escorte. Une fois de plus, les pilotes américains, novices pour la plupart, se heurtent à des adversaires plus confirmés. Mais ils sont menés par un as, le capitaine Marion Carl qui a reçu pour ordre de détruire les bombardiers. Il sait aussi qu’il doit ramener le plus d’avions possibles à la base, et si possible intacts !
 

L’escorte japonaise prend les devants et se porte au contact des Wildcat. Mais les premiers échanges de tir sont totalement inefficaces, et les Wildcat se retrouvent bientôt nez à nez avec les bombardiers et leur escorte rapprochée.


Les avions torpilleurs plongent en dessous des chasseurs américains pour laisser les monoplaces s’expliquer entre eux. Leur objectif est d’éviter au maximum les tirs pour passer le rideau défensif et filer vers Henderson Field. 


La manœuvre fonctionne plutôt bien au début, mais Carl fait basculer son escadrille et se retrouve en position favorable, dans les six heures des torpilleurs. Les Zero, bien que plus maniables, sont surpris par cette manœuvre et se retrouvent à l’écart des bombardiers qu’ils sont chargés de protéger.


Les traçantes des mitrailleuses balaient l’espace aérien dans toutes les directions. Un premier torpilleur est touché, mais les Wildcat se retrouvent aussi sous le feu d’une des escadrilles d’escorte qui traversent la mêlée et les canons de 20 mm font mouche quasiment à bout portant.

 

La mêlée devient générale et les chasseurs américains décident dans un premier temps d’éliminer le  torpilleur japonais qui est resté à la traîne derrière ses camarades, avec un moteur en flamme.
 


Les autres bombardiers japonais tentent de s’échapper en se dispersant pour éviter de fournir des cibles trop faciles aux chasseurs adverses.


Le Kate poursuivi subit une deuxième rafale et part au tapis, mais les chasseurs d’escorte vont aussi marquer et l'un des jeunes pilotes américains est à son tour touché.


Les chasseurs américains sont alors en position favorable pour chasser les bombardiers ennemis, mais sont en passe eux-mêmes d’être poursuivis par les Zero japonais.
 

Les F-4F déclenchent leurs mitrailleuses et un deuxième Kate est alors touché. Un troisième bombardier s’écrase ensuite en mer avant que les Zero ne puissent revenir à portée de tir.


Un quatrième bombardier est descendu, malgré la nuée de Zero qui tournent autour de lui, pour détourner l’attention des pilotes américains peut-être ? Mais les pilotes nippons finissent néanmoins par faire mouche et un troisième chasseur américain finit au tapis.


La poursuite du dernier bombardier est inefficace pour les américains. Un quatrième Wildcat finit même par s’écraser en mer.


Finalement, un seul des Kate peut s’échapper et bombarder en toute impunité Henderson Field. Les pertes ont été lourdes des deux côtés. La moitié des Wildcat sont à l’eau et un seul des bombardiers du Ryujo reviendra apponter. Mais la mission japonaise a été remplie. La bataille des Salomons orientales peut commencer…

lundi 15 octobre 2018

Expédition au Relecq


Nous étions présents cette année encore au salon de la maquette et la figurine organisé par le Maquette Club Kerhuonnais.

Cette 32ème édition s'est déroulée samedi 13 et dimanche 14 octobre 2018 au Relecq-Kerhuon, près de Brest (29). Ce festival est le plus important du grand Ouest, et a réuni 68 clubs de maquettistes et de figurinistes de France, de Belgique et de Grande-Bretagne. 


Notre stand était placé dès l'entrée de la salle, offrant de la sorte aux visiteurs une vue directe sur nos tables. 

Comme le cœur de notre activité, le jeu, détonne avec le reste des exposants, notre installation iconoclaste attire naturellement la curiosité.

Le coin "modélisme" a toute sa place dans un salon de la maquette. Les techniques, les moyens utilisés et même les recherches documentaires sont partagés par tous les modélistes, quelles que soient la matière des modèles, l'échelle ou la période retenue.


En fait, notre grande originalité est la destination des maquettes réalisées : ici, pas de vitrine ou d'exposition statique : les figurines seront malmenées sur des décors  modulaires afin de jouer avec des "soldats de plomb".

Nous avons donc proposé en table de démonstration un scénario sur la bataille d'Eckmühl, jouée avec des figurines 6mm (1:300) sur la règle De Bellis Napoleonicis .
Le salon du MCK a été, comme à l'habitude, l'occasion de rencontres fort sympathiques, durant lesquelles nous avons pu partager les atouts de notre loisir qui reste encore assez confidentiel de ce côté-ci de la Manche.

lundi 1 octobre 2018

Dengitzic, fils d'Attila

A la mort de Théodose en 395, l'Empire romain est séparé en un Empire d'Occident et un Empire d'Orient. Entre les deux, la riche région de Pannonie attire les convoitises des peuples barbares qui finissent par s'y établir après avoir passé un traité avec Rome. Mais laissons la parole à Jordanès :

"Après que les Goths et les Romains eurent fait entre eux une paix solide, les Goths, voyant que les subsides qu'ils recevaient de l'empereur ne leur suffisaient pas, et désirant en outre faire voir leur courage, se mirent à butiner alentour sur les nations voisines, et tournèrent premièrement leurs armes contre les Satages, qui occupaient l'intérieur de la Pannonie.
 

Quand Dengitzic, roi des Huns et fils d'Attila, l'apprit, il rassembla autour de lui le petit nombre de nations qui semblaient reconnaître encore son autorité, savoir les Ulzingures, les Angiscires, les Biitugores et les Bardores. Et venant devant Bassianae, ville de la Pannonie, il en fit le siège et se mit à ravager son territoire. La nouvelle en étant venue aux Goths, dans le pays où ils étaient, ils abandonnèrent l'expédition qu'ils avaient entreprise contre les Salages. Ils se tournèrent alors contre les Huns, qu'ils chassèrent de leurs frontières avec tant d'ignominie pour ces derniers, que, depuis ce temps jusqu'à ce jour, ceux des Huns qui survécurent à leur défaite ont conservé une grande crainte des armes des Goths."




Les Huns furent donc chassés à grand renfort d'ignominie. Qu'est-ce-à dire en fait ? Pour le comprendre, quoi de plus ludique que de déployer une table sur ce scénario. Projetons-nous donc en Pannonie, en 468...


Devant les murs de Bassianae, les Huns et leurs alliés fourragent et pillent, en attendant que la cité ne tombe tel un fruit mur. C'est alors que s'approche Walemir et ses Ostrogoths, pressés de mettre fin à ces divagations champêtres.
L'alerte est donnée, les cavaliers hunniques se regroupent et délaissent la cité apeurée
Les Germains disposent d'une infanterie nombreuse et se déploient en trois corps équilibrés
La cavalerie germanique est impétueuse, et dédaigne la piétaille sensée l'accompagner
Toutefois, elle cède la place aux archers légers, qui repoussent les cavaliers hunniques dans les bois
Au centre, les Ostrogoths poursuivent les archers montés ennemis, sans pouvoir les rattraper...
...alors que sur l'aile gauche, les éclaireurs germains tentent de faire barrage aux Huns
 Ces derniers, comme à l'habitude, jouent aux anguilles et refusent la confrontation directe
Les cavaliers goths tentent de poursuivre les insaisissables provocateurs
Mais c'est au centre que tout va se jouer...
...à force de cavaler, le corps de Walemir est isolé et piégé
...et le doigt du Destin semble avoir déjà choisi son vainqueur
L'infanterie de Dengitzic apporte désormais son soutien, et les combats redoublent de violence
Walemir et ses cavaliers sont massacrés, les Goths n'ont plus de roi
Triomphants, les Huns viennent rallier l'infanterie ennemie

Sur notre table, le fils d'Attila a triomphé des Ostrogoths sous les murs de Bassianae. Walemir est mort, les Ostrogoths se soumettent.

A l'issue de cette bataille, Dengitzic affiche une puissance comparable à celle de son père, et se met à rêver des murs de Rome. Il n'avait pas prévu être assassiné lors du banquet fêtant sa victoire. Sa tête sera exposée à Byzance. Son assassin, d'origine ostrogothe, offrit donc la victoire à son peuple, d’ignominieuse manière.