Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 27 mai 2019

Ciel de Hongrie, 13 avril 1944

Désormais, les forces de l’Axe sont clairement sur la défensive. En Italie, les troupes américaines ont débarqué depuis septembre 1943. Les alliés sont bloqués devant le Monte Cassino, mais peuvent passer à l’attaque d’un moment à l’autre. Sur le front de l’Est, les Russes lancent des assauts généralisés dans tous les secteurs : la reconquête de l’Ukraine est en cours, alors qu’une offensive se dessine en Crimée. Au Nord, le siège de Leningrad est levé, et les troupes russes ont fait reculer les forces allemandes jusqu’en Estonie.

De plus, l’arrivée au Royaume-Uni de nouveaux chasseurs à long rayon d’action comme les P-38 et surtout les Mustang P-51B, qui peuvent escorter les bombardiers B24 ou B17 au-dessus de l’Allemagne, change considérablement la donne en ce qui concerne l’arme aérienne. La Luftwaffe subit des assauts de grande envergure et doit contrer des vagues de plusieurs centaines de bombardiers escortés par presque autant de chasseurs alliés. Elle n’a plus la supériorité numérique et faute de relève, ses pilotes ne sont plus en capacité de s’opposer efficacement aux Américains.

Le 13 avril 1944, la Hongrie et plus particulièrement Budapest est attaquée par les quadrimoteurs américains. La défense anti-aérienne des Hongrois est mise à contribution, et les chasseurs de la MKHL (Magyar Kiralyi Honved Legiero), l’armée de l’air royale hongroise, interviennent sur tous les fronts. Le principal avion utilisé par les Hongrois est alors le Messerschmitt Bf109G, mais la MKHL est aussi équipée d’une arme secrète, pas encore testée à ce jour : des Me210 spécialement armés pour servir de destructeur de bombardiers.


Ce chasseur lourd, successeur désigné du Me110, n’a pas eu l’aval de la Luftwaffe et n’a jamais servi chez les Allemands. Pourtant les Hongrois ont appris à composer avec cet avion, lourd et peu maniable comparé aux monomoteurs disponibles, mais aussi robuste et bien armé. 

Peu après 13h30, alors que le raid de bombardiers a repris sa route vers les aéroports anglais, les aviateurs hongrois encore en vol sont à la recherche de traînards. Un B17 est repéré, et les avions disponibles sont envoyés l’intercepter.

 
Une patrouille de quatre Me210 repère bientôt le bombardier. Malheureusement celui-ci n’est pas seul : il est escorté de deux chasseurs P-38.


Les Messerschmitt 210 hongrois gagnent de l’altitude pour essayer d’intercepter le B17 qui avance imperturbablement vers eux. La forteresse volante, hérissée de mitrailleuses est bien escortée par sa garde rapprochée alors que deux autres Lightning arrivent à toute vitesse pour protéger le « grand frère ».

Les avions hongrois se rapprochent de plus en plus et arrivent à portée de tir. Les mitrailleuses et les canons des Me210 commencent à faire de petits trous sur la tôle d’aluminium mais aucun des organes vitaux de la forteresse n’est touché.


En revanche, les chasseurs d’escorte ont réussi à déborder les Hongrois et l’agilité supérieure des avions américains leur donne un avantage non négligeable.


Un premier Me210 criblé de balles s’abat vers le sol.


 




Pour ne rien arranger, pour les chasseurs de l’Axe, une paire de Mustang P51-B en maraude se mêle au combat et déboule tout d’un coup sur leurs arrières.









La partie semble vraiment mal engagée pour les Hongrois qui se retrouvent en infériorité numérique, avec des avions plus lourds, moins maniables et pas mieux armés. Leur motivation pourra-t-elle compenser la supériorité technologique américaine ? C'est alors que surgissent deux nouveaux arrivants, qui rééquilibrent un peu le combat : deux Me109G de la MKHL tombent en piqué sur les arrières des P-38. 


L’escorte du bombardier s’est précipitée trop vite sur les Me210, et le B17 se retrouve dangereusement menacé sur ses arrières.


Les tirs continuent de plus belle mais le B17 résiste encore et toujours ! Les mitrailleurs américains sont même très efficaces et profitent de leur puissance de feu pour cribler de balles les avions hongrois.


Un des Me210 explose en plein ciel, son coéquipier a un aileron déchiqueté, réduisant drastiquement ses capacités de manœuvre.


Et dans le feu de l’action, occupés à se mettre dans la meilleure position de tir possible, les pilotes hongrois ne se préoccupent plus de vérifier si le ciel est libre devant eux…

Collision entre deux Messerschmitt ! Aucun des deux ne s’en sort indemne. Un Me210 part en vrille, hors de contrôle, alors qu’une fumée épaisse envahit le cockpit du Me109G…


Le sang-froid du pilote hongrois lui permet de se reprendre rapidement et de se remettre en formation tout en essayant d’éteindre le feu qui couve toujours. Malheureusement pour lui, la paire de Gustav se retrouve nez à nez avec les deux Mustang qui avaient attendu patiemment leurs proies. Les rafales se croisent dans tous les sens mais les pilotes, par miracle ou incompétence, ne sont pas capables de mettre un coup au but et se croisent à toute vitesse !


Pendant ce temps, le Me210 hors de contrôle réussit enfin à sortir de sa vrille mais se retrouve immédiatement sous le feu de deux des P-38 qui charognaient tranquillement autour de lui. Les rafales des canons américains encadrent de près le Hongrois, mais une fois de plus, il réussit à s’en sortir. Le pilote, décide alors de rentrer vers sa base, avec un de ses deux moteurs arrêté et une carlingue qui ressemble plus à un fromage suisse qu’à une structure d’avion…


Pendant ce temps, le B17 a continué sa route et a presque semé les deux Me109. Un seul Me210 lui colle encore aux basques, mais il est lui-même serré de près par un des P-38 de son escorte. 


Le mitrailleur de queue de la forteresse volante rajoute alors une nouvelle encoche à la crosse de son colt 45 non réglementaire et descend en flamme un second Me210. La victoire américaine semble totale !


Pour faire bonne mesure le mitrailleur de flanc du B17 veut accompagner dans sa chute le chasseur hongrois et continue à tirer sur le malheureux Me210 qui tombe vers le sol… au moment où le P-38 passe dans sa ligne de tir ! C’est le premier avion américain touché depuis le début de l’action !
 

Les deux derniers chasseurs hongrois en état de voler se rapprochent une dernière fois de leur cible, mais hélas pour eux, le blindage de la forteresse est trop robuste et les mitrailleurs américains font une nouvelle fois étalage de leur habileté…


Totalement dépités, les Hongrois décident de rompre le combat.

Avec trois chasseurs perdus et deux autres endommagés, le MKHL a subi un cuisant échec. L’arme secrète déployée pour la première fois n’a pas vraiment été à la hauteur des espérances des forces de l’Axe…

dimanche 5 mai 2019

Un Espagnol en Bretagne

Voilà déjà deux ans qu'Anglo-montfortistes et Franco-blésistes s'affrontent dans cette Guerre de Succession pour le duché de Bretagne. Jean de Montfort est prisonnier du roi de France Charles V. Sa femme, Jeanne de Flandre, continue la lutte.


Louis de la Cerda, dit Louis d'Espagne, était au service du roi de France. Il choisit de porter la guerre à partir de la mer. Après avoir saisi des navires à Guérande, il se mit à écumer les côtes bretonnes. C'est ainsi qu'il s'arrêta en bas de la rivière de Quimperlé, où il laissa ses vaisseaux.

A la tête de ses Castillans et Génois, il se mit en campagne, rentrant profondément dans les terres, détruisant ou pillant tout ce qui tombait à sa portée. Ses méfaits furent rapidement portés à la connaissance de Jeanne de Flandre, qui ordonna d'arrêter le fâcheux.


Les troupes de Jeanne se portent à la rencontre des pillards. Répartis en trois corps, ils pensent pouvoir surprendre facilement leurs adversaires, pénalisés par le lourd butin qu'ils convoient.



Le raid a été fructueux ; les hommes de Louis d'Espagne ramènent le butin aux navires...
 ...ne se doutant pas que des soldats Anglo-bretons leurs barrent la route...
 ...et les accueillent avec une première volée de flèches  
 Le convoi quitte la route principale, sous la protection des cavaliers de Louis
 Les arbalétriers génois et quelques archers viennent également couvrir la manœuvre des fuyards...
 ...qui comptent se protéger derrière une rivière
Les Monfortistes hâtent le pas, et ne souhaitent laisser aucune chance aux brigands
 Les archers anglais font grand carnage des arbalétriers génois...
...alors que les fuyards sont ralentis par l'étroitesse du pont
Les derniers Génois sont réduits par la charge de sergents bretons
Sur l'autre rive, le hommes de Louis sont pris sous les tirs d'un autre groupe montfortiste
 La cavalerie de Louis charge, afin de détruire cette menace
 Sous bonne escorte, le butin franchit la rivière sans trop de problèmes
Dans la plaine, ses hommes sont débordés par les Anglo-bretons
Les Bretons tiennent bien la colline, la charge de cavalerie a échoué
Blessé à deux reprises, l'Espagnol ne devra son salut qu'à la fuite

Les Anglo-Bretons peuvent récupérer le produit des rapines des soudards de l'insaisissable Louis d'Espagne. Les soldats castillans et autres arbalétriers génois devront se battre, ne s'attendant à aucune clémence de leurs adversaires.