Le conflit de la baie d'Hudson est un épisode de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg entre la France et l'Angleterre, qui débuta en 1689. Il désigne une expédition menée par la Nouvelle-France dans la partie Sud de la baie contre les postes de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Dirigée par Pierre de Troyes, chevalier de Troyes, l'expédition permet de capturer les postes de Moose Factory, Rupert House, Fort Albany ainsi que le Craven, navire de la Compagnie.
Un des lieutenants du chevalier de Troyes, Pierre Le Moyne d'Iberville, entreprit d'autres expéditions qui culminèrent lors de la victoire navale de 1697. Vers la fin de la guerre, la Nouvelle-France contrôlait tous les ports de la compagnie à l'exception d'un seul.
En 1696, une expédition française commandée par d'Iberville détruit les établissements anglais situés sur les côtes de Terre-Neuve. Un an plus tard, c'est au tour des forts de traite de fourrure de la baie d'Hudson d'être attaqués par une escadre de cinq bâtiments, toujours commandée par d'Iberville.
C’est cette dernière bataille du conflit que nous avons voulu retracer sur nos tables, le neuf du mois de février de l’an de grâce deux mil dix-huit.
Partant de cette situation, le scénario du jour diverge sensiblement des conditions historiques afin de rééquilibrer la partie qui se jouera avec les règles « Pavillon du Roy».
Informations et vision du parti anglais : La Compagnie de la Baie d’Hudson a eu vent, à Londres, des pertes lourdes subies. Elle décide de dépêcher sur zone une flotte avec deux navires armés (le Derig et le Royal Hudson’s Bay, respectivement armés de 36 et 32 canons) destinés à approvisionner le comptoir de York Factory et ramener en Angleterre le stock récolté de peaux. Ces navires sont escortés par un vaisseau de 4ème rang (HMS Hampshire - 46 canons - lui-même chargé de ravitailler le fort York protégeant le comptoir) et un brûlot.
Informations et vision du parti français : La campagne conduite par le sieur d’Iberville est une succession de victoires. Un seul comptoir reste à conquérir pour s’approprier la totalité des possessions coloniales de la baie : celui de York Factory. Pendant le trajet vers le comptoir, le Pélican, navire amiral de d’Iberville, est séparé de sa flotte par le brouillard. Le 4 septembre en fin d’après-midi, il touche terre aux abords de York Factory. D’Iberville décide alors de différer son attaque jusqu’à l’arrivée du reste de sa flotte.
Le 5 septembre au matin, à l'embouchure de la rivière Sainte-Thérèse (appelée aujourd'hui la Hayes), le Pélican se heurte aux trois vaisseaux anglais. D'Iberville croit d’abord avoir à faire aux navires qu’il attend, mais déchante rapidement lorsqu'il constate qu'ils ne répondent pas à ses signaux.
Le combat s’engage alors, le Pélican décidant de s’en prendre au côté droit du convoi anglais.
Le convoi anglais est surpris par l’arrivée d’un ennemi en provenance du comptoir et se divise de façon peu coordonnée, chacun voulant rendre ses armes battantes.
La manœuvre anglaise et sa position favorable permettent au Pélican de donner les premiers coups sans en recevoir un seul.
Après de longues minutes de combat où il se trouve isolé de sa flotte, le Royal Hudson’s Bay voit sortir de la brume le Profond, flûte armée de 40 canons, qui, ayant ouï le bruit du combat, ne tarde pas à l’engager.
Peu de temps après, la frégate-vaisseau Weesp (prise aux Hollandais quelques années plus tôt) sort à son tour de la brume et vient soutenir l’action du Profond.
Les Anglais ne sont pas en reste et dépêchent le HMS Owner’s Love, brûlot qui accompagnait le HMS Hampshire.
De son côté, le Pélican, aux prises avec le HMS Hampshire et le Derig tient tête.
A l’arrière de ce combat, les derniers renforts français sortent à leur tour de la brume. Mais une erreur de manœuvre provoque un abordage qui les bloquera presque deux heures, le temps pour eux de désemmêler les cordages et vergues noués entre eux.
De l’autre côté, le Pélican, emporté par son élan à conserver ses canons battants et à gagner le vent sur l’ennemi, finit par se retrouver temporairement en panne face au vent. Les Anglais, eux, courent sur leur erre, forçant même l’allure malgré le brouillard. Leur objectif semble être de se rapprocher du comptoir pour éventuellement bénéficier du soutien du Fort York.
C’est alors que survient un évènement malheureux au Derig.
Perdu dans sa navigation brumeuse, il n’a pas conscience de s’être autant rapproché de la côte et s’échoue sur un banc de sable. Il met alors en œuvre ses canots pour essayer de se désensabler.
Brusquement conscient du danger, le HMS Hampshire le contourne et ralentit sa vitesse afin de pouvoir sonder.
Cette situation n’a pas échappé au Pélican et au Bienvenu qui fondent tous deux sur le Dérig devenu cible de choix.
Ce dernier, accablé sous le déluge de boulets n’est plus en mesure de se mouvoir sans risquer de sombrer et rentre donc ses couleurs.
En revanche, le Pélican emporté par son enthousiasme court à son tour sur les dangers. Plus heureux, il n’aura fait que frotter sa coque sur les bancs de sable.
De l’autre côté de l’estuaire, le brûlot anglais parvient à ses fins, détruit le Weesp et le Royal Hudson’s Bay qui venait d’être capturé par l’équipage du Profond. Il endommage également par son explosion ce dernier ainsi que le Périlleux, brûlot français qui venait de rallier.
Alors que la brume commence à se lever, l’issue de la bataille ne fait plus beaucoup de doute quand le Pélican et le Périlleux fondent sur le HMS Hampshire qui a du mal à les distancer.
La
victoire française sera complète, mais aura été beaucoup plus coûteuse
qu’historiquement, même si dans ce cas, d’Iberville conserve son
Pélican.
En fait, les navires de la flotte de d'Iberville n'arrivèrent jamais à temps. Néanmoins, d'Iberville décida malgré tout d'engager le combat avec son seul Pélican. Après plus de trois heures de combat et contre toute attente, compte tenu de la disproportion des forces, les Anglais subissent un défaite sévère.
Contrairement
à la tactique habituellement utilisée dans la flotte française, le
Pélican ne tira pas ses boulets dans la mâture des bateaux adverses mais
sous la ligne de flottaison et avec succès puisqu'il coula le
Hampshire. Ce dernier s'est défendu âprement, mais curieusement en
inversant lui aussi la tactique usitée par la flotte anglaise en tirant
non pas sur la coque et le pont de son adversaire mais dans ses
gréements, et a causé de lourdes pertes et de très graves avaries au
navire français. Le Pélican est ainsi totalement incapable de se lancer à
la poursuite du Dering qui fuit à toutes voiles le champ de bataille et
doit se contenter de la capture de l'Hudson-Bay, qui amène son pavillon
et de la saisie des riches marchandises qu'il transporte.
D'Iberville fait construire des radeaux et débarque équipage, prisonniers et marchandises sur la côte, tandis que ses autres bateaux arrivent enfin sur les lieux. Bien lui en prend car le lendemain, une tempête achève de détruire les deux navires endommagés qui sombrent l'un et l'autre.
D'Iberville fait construire des radeaux et débarque équipage, prisonniers et marchandises sur la côte, tandis que ses autres bateaux arrivent enfin sur les lieux. Bien lui en prend car le lendemain, une tempête achève de détruire les deux navires endommagés qui sombrent l'un et l'autre.
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