César viendrait de "kesar", éléphant en carthaginois. La légende dit qu'un ancêtre de Jules César aurait gagné ce nom après avoir tué un pachyderme lors des guerres puniques. Rien de bien étonnant pour celui qui se prétendait également descendant de la déesse Vénus.
Ainsi, combattre des pachydermes devait être à la portée de Jules, naturellement. Mais l'histoire qui nous intéresse ici le met face à un autre héritier fabuleux des guerres qui opposèrent Rome aux troupes de Hannibal : Metellus Scipion. Nous sommes le 6 avril, en l'an 46 avant notre ère.
Depuis l'an -49, la guerre civile opposait les partisans "républicains" de Pompée (les Optimates) à ceux de César (les Populares). Malgré le revers magistral subit par les Optimates à Pharnace en -48, puis l'assassinat de Pompée en Égypte, la guerre civile s'éternisait. L’Afrique restait fidèle aux amis de Pompée. De plus, leur nouveau chef, Scipion, pouvait compter sur le soutien de Juba, roi des Numides.
Alors que César assiégeait le port de Thapsus (actuelle Tunisie), Scipion va tenter de secourir la ville.
Laissons la parole à César lui-même :
(César) alla camper devant Thapsus, où Vergilius commandait une forte garnison. Le même jour il investit la place, et se saisit de plusieurs postes avantageux, qui devaient lui servir à empêcher l'ennemi de venir jusqu'à lui, ou d'approcher de la ville. Cette entreprise de César obligea Scipion à livrer combat, pour n'avoir pas la honte d'abandonner lâchement Vergilius et les habitants de Thapsus, si fidèles à son parti... Il y avait un étang salé et, entre cet étang et la mer, un passage d'environ quinze cents pas, par où Scipion voulait pénétrer afin de secourir les assiégés. César, qui s'y attendait, y avait établi un fort dès la veille, et avait mis dans ce fort une triple garnison, tandis qu'avec le reste des troupes, il continuait les travaux autour de la ville.
Scipion, ayant trouvé le passage fermé, et ayant passé le jour suivant et la nuit au-dessus de l'étang, vint, le surlendemain dès la pointe du jour camper du côté de la mer à environ quinze cents pas de nos lignes.
Dès que la nouvelle en arrive à César, il retire ses troupes des travaux, laisse le proconsul Asprénas avec deux légions à la garde du camp et marche avec une troupe légère vers l'ennemi... César, à son arrivée, trouva l'armée de Scipion rangée en bataille à la tête de ses retranchements, les éléphants sur les deux ailes, tandis qu'une partie des troupes travaillait avec ardeur à fortifier le camp. César rangea son armée sur trois lignes, plaça la dixième et la seconde légions à l'aile droite, la huitième et la neuvième à la gauche, et cinq légions au centre.
Il plaça sur ses deux ailes, cinq cohortes qu'il opposa aux éléphants, et distribua sur les mêmes points ses archers et ses frondeurs...
Scipion, ayant trouvé le passage fermé, et ayant passé le jour suivant et la nuit au-dessus de l'étang, vint, le surlendemain dès la pointe du jour camper du côté de la mer à environ quinze cents pas de nos lignes.
Dès que la nouvelle en arrive à César, il retire ses troupes des travaux, laisse le proconsul Asprénas avec deux légions à la garde du camp et marche avec une troupe légère vers l'ennemi... César, à son arrivée, trouva l'armée de Scipion rangée en bataille à la tête de ses retranchements, les éléphants sur les deux ailes, tandis qu'une partie des troupes travaillait avec ardeur à fortifier le camp. César rangea son armée sur trois lignes, plaça la dixième et la seconde légions à l'aile droite, la huitième et la neuvième à la gauche, et cinq légions au centre.
Il plaça sur ses deux ailes, cinq cohortes qu'il opposa aux éléphants, et distribua sur les mêmes points ses archers et ses frondeurs...
(d'après De Bello Africo, LXXIX à LXXXVI)
Pour ce scénario, que nous avons joué sur la règle L'art de la Guerre, nous avons défini de nouveaux comportements pour des groupes d'unité, afin de mieux simuler la logique "manipulaire" et son rendu visuel. Ainsi, chaque légion est composée de quatre plaquettes regroupées qui peuvent se combiner et se recombiner en avançant, reculant, ou en se déplaçant latéralement. De plus, l'infanterie légère équipée d'arc voit sa portée de tirs améliorée, et les unités de la Vème Légion disposent de la capacité "javelot".
Si l'armée césarienne démoralise à 14 pertes sèches (nous ne comptons pas les unités en désordre), ses adversaires, en plus grand nombre, en admettent 24. Pour rééquilibrer le scénario, et respecter la problématique historique, une unité romaine en déroute fait perdre un point de cohésion non seulement aux unités qui la suivent, mais également à celles qui sont placées sur ses côtés. De plus, les deux ailes numides démoralisent chacune à 4 pertes, ou si leur généraux sont pris.
Les Césariens sont à gauche, leurs adversaires, caractérisés par leurs éléphants, à droite
Les troupes de César passent à l'initiative,et chargent l'aile gauche numide
Dans un premier temps, les archers légers parviennent à malmener leurs adversaires...
...et cèdent le pas à la Vème, qui ne fera qu'une bouchée de l'éléphant
Sur les deux ailes, les cavaliers numides tentent d'envelopper les Césariens
D'ailleurs, sur l'aile droite républicaine, l'éléphant numide a percé les lignes ennemies
Les légions césariennes affrontent l'infanterie lourde numide
L'éléphant de Juba, seul parmi ses adversaires
L'aile droite césarienne prend facilement le dessus...
...alors que l'aile droite numide déborde ses malheureux adversaires
...qui se font littéralement tailler en pièces
Pour l'instant, rien ne laisse présager de l'issue de la bataille
Au centre, les Républicains tiennent, grâce aux travaux de terrassement réalisés
Mais les Césariens poussent, le moral s'effondre, et c'est la catastrophe
d'après "Astérix légionnaire" |
Sur notre table de jeu, César l'a remporté, grâce à son génie, et à la Fortune qui lui a accordé les meilleurs lancers de dés quand il en avait besoin. Il s'en est fallut de peu pour que la victoire ne lui échappe.
Historiquement, la bataille de Thapsus a marqué la fin des hostilités en Afrique. Les combats vont se poursuivre désormais en Espagne.