Au large de Coronel, Chili, le 1er novembre 1914.
L’escadre du vice-amiral Von Spee a réussi à détecter la flotte
conduite par l’amiral Cradock. La mission de ce dernier est de détruire la
flotte allemande du Pacifique-Sud qui échappe à toutes les recherches
entreprises par les marines britannique, française, japonaise et russe
depuis près de 3 mois.
Le commerce maritime est menacé et de nombreux
navires ont déjà été coulés par les corsaires allemands. Or la flotte de
Cradock est obsolète, moins rapide, moins bien armée et entraînée que
celle de Von Spee. De plus, le HMS Canopus, le cuirassé le mieux armé de
Cradock, a été envoyé en mission et se trouve à 200 milles nautiques au Sud. La situation de l’amiral anglais est critique, mais les ordres
sont les ordres, et la destitution récente de l’amiral Troubidge, passé
en cour martiale pour n’avoir pas réussi à engager le Goeben en août
1914 en Méditerranée le pousse au combat.
A 18h30, les deux flottes sont en route parallèle, plein sud à une distance de 10 000 mètres environ.
L’escadre anglaise est ralentie par le HMS Otranto, paquebot reconverti
en croiseur auxiliaire, mais mal armé, équipé par des réservistes et
dont les machines ne poussent pas à plus de 15 nœuds. Cradock décide de
jouer son va-tout et pique vers l’Est en poussant pleine vitesse. Son
objectif est de se mettre à portée de tir le plus vite possible, avant que le
soleil qui se couche derrière lui ne donne un avantage supplémentaire à
l’adversaire, et surtout éviter que l’amiral allemand ne profite de la
plus longue portée de ses canons pour l’arroser à longue distance.
La manœuvre réussit parfaitement, mais la ligne allemande réagit rapidement et choisit de barrer le T aux Anglais.
Le HMS Good Hope, navire amiral, prend de plein fouet la bordée de
l’escadre de Von Spee. Il réussit néanmoins à toucher le Scharnhorst
qui mène la ligne allemande.
Cradock vire pour essayer de se remettre sur une route parallèle à la
flotte anglaise et de dégager une ligne de visée pour l’ensemble de sa
bordée, mais les artilleurs allemands sont décidément trop forts ! Les
casemates de l’artillerie principale du HMS Good Hope sont mises hors de
combat et un obus explose sur une cheminée ; la vitesse du navire
amiral tombe à 10 nœuds et les incendies ravagent la navire…
Cradock
décide mettre route à l’Est cap vers le Chili pour essayer de sauver sa
flotte. Il ordonne au HMS Glasgow de foncer vers la ligne allemande pour
faire diversion et essayer de torpiller un des croiseurs cuirassés
allemands. Si le Scharnhorst ou le Gneisenau sont endommagés, son
sacrifice n’aura pas été totalement vain !
Le croiseur léger HMS Glasgow fonce à toute puissance vers les Allemands, lance sa torpille tribord sur le Gneisenau et le rate !
Pendant ce temps, le HMS Good Hope reçoit encore une bordée et commence à
s’enfoncer dans les eaux froides du Pacifique. Le HMS Monmouth subit à son
tour des dégâts aux machines mais réussit à ajuster le Gneisenau.
Les deux croiseurs cuirassés anglais tentent de s’éloigner, mais c’est
trop tard pour le HMS Good Hope. Une dernière bordée du Scharnhorst
l’envoie par le fond à 19h02, alors que le HMS Monmouth subit lui aussi
des dégâts, le Gneisenau ayant décidé de concentrer sa pleine puissance
sur lui.
Le HMS Glasgow profite de sa lancée et arrose à courte
portée le croiseur léger Dresden qui, pris par surprise, n’arrive
pas à ajuster son tir. Les machines du Dresden sont endommagées et il
doit à son tour ralentir.
Le HMS Monmouth tente de s’éloigner mais un dernier coup au but du Leipzig à 19h12 l’envoie par le fond.
De son côté, profitant de l’inattention du commandement allemand,
le HMS Otranto parvient à s’approcher du Scharnhorst et à le canonner. Un coup
heureux oblige le navire amiral allemand à ralentir.
Alors que le HMS Glasgow, intact, s’éloigne du champ de bataille à toute
vitesse, le HMS Otranto se retrouve en fâcheuse posture, face aux Allemands endommagés mais disposant encore d’une force de frappe très
largement supérieure !
Le combat se conclut sur une victoire allemande, sans aucun doute. Le résultat est conforme à l’Histoire, avec la disparition des deux navires cuirassés anglais pour des pertes assez légères du côté allemand.
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