Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 8 avril 2024

21 avril 1809 - bataille de Laichling

Le 10 avril 1809, désireux de reconquérir une part de son influence perdue, l'empire d'Autriche profite qu'une partie des armées françaises soient engagés en Espagne pour déclarer la guerre à la France et envahir la Bavière, puissant allié de la France. Mais la réaction de Napoléon est immédiate. En à peine quelques jours, les forces franco-bavaroises se sont remis de la surprise initiale et ont émoussé l'impétuosité autrichienne. La campagne est désormais en balance.  
 







  
Pour les deux camps, les renseignements sont rendus imprécis de part la configuration du terrain, la relative proximité des troupes et la rapidité d'évolution des évènements. Napoléon, pensant ainsi faire face avec son armée au gros de l'armée autrichienne devant Landshut, ordonne à Davout, à la tête du IIIème corps d'armée, de balayer les troupes ennemies restant au sud de Ratisbonne.

Deux jours auparavant, Davout avait remporté une victoire d'importance à Teugen-Hausen face aux troupes autrichiennes. Il va se rendre compte que l'Empereur a fait une erreur magistrale. Bien loin de quelques bataillons amoindris, Davout s'avance au devant d'une forte position autrichienne.

       









Pour rejouer cette bataille, nous utiliserons la règle Blücher de Sam Mustapha et le scénario proposé sur le blog Tales from a wargame shed.
 
L'objectif pour les deux camps est de s'assurer le contrôle des localités de Laichling, qui ouvre la route vers Eckmühl plus à l'est, et d'Ober-Sanding, plus au nord et sur la route de Ratisbonne.
A l'arrivée du troisième corps d'armée français, renforcé par la 3ème division bavaroise, les hommes du
IVème corps du maréchal Von Rosenberg contrôlent déjà Unter-Laigling et les hauteurs plus à l'est.

La manœuvre de Davout est assez simple : attaquez au plus vite avant l'arrivée des renforts autrichiens. Pour cela, les Bavarois sur son aile droite doivent longer le Danube et attaquer le flanc autrichien par le sud. La 2ème division, commandée par Friant, partira au nord pour s'emparer d'Ober-Sanding et couvrir le flanc gauche français. Davout avec l'artillerie et la 4ème division attaquera au centre le bourg de Laichling

Rapidement les Français s'avancent aux abords d'Unter-Laichling où un régiment autrichien est retranché.

Pendant que les cavaliers de Seydewitz partent à l'assaut de l'aile droite autrichienne ...
 
... une charge combinée du 3ème et du 57ème régiment s'organise sur Unter-Laichling.

Plus au nord, l'essentiel de la division Friant se présente devant Ober-Laichling et l'aile droite ennemie ...
 
... pendant que 2 régiments sont envoyés pour prendre le contrôle d'Ober-Sanding.

A Ober-Laichling, si la charge française a permis de repousser dans un premier temps les troupes autrichiennes, les soldats du 57ème de ligne n'ont pas le temps de prendre pied dans la ville qu'ils subissent une contre-attaque violente et doivent abandonner les lieux au profit du 22ème RI autrichien.

Face à ce revers et à l'échec de la tentative de reprise de la ville, Davout change de tactique en privilégiant désormais sa puissance de tir, et la qualité de ses tirailleurs, plutôt qu'un affrontement frontal.

Côté autrichien, l'espoir renait avec l'arrivée des premiers renforts : la brigade von Kayser,
détachée du IIIème corps, arrive de l'est en direction d'Ober-Laichling
où les troupes françaises n'ont pas encore eu le temps de se retrancher.

Au sud, les Bavarois du lieutenant général Deroi ont brillé. Ils se sont non seulement emparés d'une batterie d'artillerie mais ont également repoussé les troupes adverses.
Ils menacent désormais les hauteurs de Laichling et le coeur du dispositif de Von Rosenberg.

A Ober-Sanding, les Français ont pris pied dans la ville et, avec le renfort de la cavalerie,
affrontent l'infanterie de Von Kayser et parviennent à repousser leurs adversaires.

Du côté d'Ober-Laichling, si les tirs ont permis de mettre en déroute un régiment ennemi, il devient urgent de s'emparer de la ville avant l'arrivée des deux régiments de la brigade Von Bieber arrivée en renfort.

L'assaut est conduit par le conduit 3ème régiment de ligne soutenu par les hommes du 111ème.
 
Cette fois, les autrichiens ne parviennent pas à repousser l'assaut français et doivent se retirer.
Les hommes de Davout prennent position dans Ober-Laichling.

Ober-Sanding est sous contrôle ; Unter-Laichling est certes encore occupée par les Autrichiens mais ceux-ci vont devoir évacuer la ville s'ils ne veulent pas être encerclés par le mouvement des troupes bavaroises ; la prise d'Ober-Laichling, associée à l'arrivée des renforts de la division de réserve de Demont scelle donc la victoire française.

vendredi 29 mars 2024

Libération de Brest - À l'assaut de la colline 154 !

Été 1944 : après le succès du débarquement, les troupes américaines pénètrent en Bretagne. En quelques jours, elles s'emparent de Rennes et de l'essentiel de la région. Les ordres allemands sont de tenir jusqu'au dernier homme les principaux ports bretons. Saint-Malo, Lorient et Brest sont érigés en forteresse !

Au sud-est de Brest, la presqu'ile de Plougastel est une clé de la défense de Brest de part la vue qu'elle offre sur la cité et son port : une position idéale pour diriger les tirs d'artillerie. La ligne de défense allemande court depuis Daoulas au sud jusqu'aux rives de l'Elorn où se dresse la colline 154 ainsi désignée sur les cartes américaines. 

Située à proximité du hameau de Kerudu sur la route reliant Plougastel à Landerneau, ...

 ... l'emprise est lourdement protégée : blockhaus bétonnés, réseaux de tranchées, barbelés, mines ...

La prise de ce point stratégique incombe aux hommes du 3ème bataillon du 38th Infantry (2nde division d'infanterie) commandé par le lieutenant-colonel Olinto M. Barsanti. Le 22 août 1944 en début d'après-midi, l'attaque commence.

Pour jouer cette bataille, nous utilisons la règle Bolt Action.

Pendant que les troupes américaines se déploient à l'est de la colline ...
 
... l'alerte est donnée dans le camp allemand. Les ordres sont simples pour les soldats
de la 266. Infanterie-Division renforcés par des paras de la 2. Fallschirmjäger-Division :
il faut tenir à tout prix.
 
Les Allemands ont à peine le temps de se retrancher
qu'un violent tir de préparation sature bientôt la colline d'obus explosifs.

L'attaque est lancée et les premières troupes américaines s'avancent sur le plateau. Elles sont aussitôt accueillies par un tir de mortier bien réglé qui provoque les premières pertes alliées.

Mais l'observateur d'artillerie américain a pu repéré la position du mortier allemand
et ordonne un tir de réaction immédiat.

La précision des artilleurs américains est redoutable !
Dès les premiers obus, les servants de la pièce allemande sont atteints et le mortier est rendu inopérant.

Pendant ce temps, un Stuart de reconnaissance s'avance sur la route de Plougastel,
aux devants d'un groupe de bretons fuyant la région à l'approche des combats.

Bien inspiré, le chef de char profite de cette rencontre pour recueillir quelques renseignements. Malgré la barrière de la langue, il parvient à récolter des informations précieuses quant aux dispositifs de défense allemands et notamment leurs champs de mines.

Sans doute trop confiant après cette échange fructueux, il n'hésite pas à progresser en profondeur le long de l'axe routier et se fait bien vite stopper dans son élan par un tir de canon automoteur allemand.

Pendant ce temps, et malgré un bombardement en provenance des batteries de Kerjean à Kerhuon et des pièces d'artillerie de la Pyrotechnie au nord de l'Elorn qui les ralentit quelques instants, les hommes des compagnies I et L s'avancent vers le hameau de Kerudu ...


... provoquant le repli d'un puppchen, qui aurait été de toute façon peu efficace face à ces unités d'infanterie.

Progressant désormais en terrain dégagé, les américains opèrent des tirs de fumigène
en avant des positions allemandes afin de limiter leur capacité d'action.

Les fantassins américains progressent vers les premiers bâtiments du hameau ...

... mais une section subit les tirs combinés des soldats embusqués dans la ferme et d'un Panzerschreck !?!?
Face aux pertes subies, les GI's doivent se replier et évacuer leurs blessés.

Ils sont très vite remplacés sur le terrain par une autre section qui part aussitôt à l'assaut du corps de ferme.
Le combat est féroce et si l'unité allemande est anéantie, la section américaine a elle aussi subi de lourdes pertes et doit se retrancher dans le bâtiment en attendant d'être secourue et renforcée.

Alors que le Marder s’apprêtait à renforcer le dispositif central allemand,
un vrombissement reconnaissable se fait entendre dans le ciel breton.
Le chasseur-bombardier américain pique immédiatement vers le blindé ennemi.

Dans le même temps, des éléments de la compagnie L, à gauche du dispositif américain,
se lancent à l'assaut d'une position tenue par des paras allemands ... 

... et prennent pied de l'autre côté de la haie pour faire prisonnier les Fallschirmjäger survivants. Si le tir de l'aviation n'était pas parvenu à endommager le blindé mais avait juste atteint le moral de son équipage, cette arrivée subite d'ennemis juste dans le dos du Marder provoque la panique de ce dernier.

Le blindé fuit alors vers Kerudu avec le fol espoir de pouvoir se retrancher sur la colline.
Mais les troupes américaines se sont déjà rendues maîtres du hameau et ont débuté leur assaut final.

Profitant que les fumigènes limitent grandement l'action des dernières forces allemandes retranchées,
les renforts américains s'avancent à proximité immédiate de la colline.

 La section du sergent Alvin Carey n'est désormais qu'à quelques mètres des tranchées ennemies
mais est ralentie par les barbelés et la mitrailleuse allemande dans le bunker ...

Sur la base des renseignements recueillis auprès des réfugiés bretons,
le sergent sait que ce secteur n'a pu être correctement miné.
Il n'hésite pas à sortir de son couvert pour s'approcher seul de l'abri bétonné.
Il est alors pris sous le feu d'un fantassin allemand.

Grièvement blessé, il parvient néanmoins à jeter ses grenades vers l'embrasure du blockhaus. Miraculeusement, l'une d'elle atteint sa cible et explose à l'intérieur de l'abri faisant taire définitivement
la mitrailleuse et ouvrant la voie aux américains pour la conquête ultime de la colline 154. 

Le temps nous a malheureusement manqué pour aller au bout de ce scénario historique.
En réalité, la bataille dura jusqu'au 23 août à 15h et nécessita le soutien de tanks destroyers du 705th TD bataillon pour anéantir les derniers abris bétonnés. L'acte d'héroïsme du sergent Carey lui valu l'attribution de la Medal of Honor à titre posthume. Le 3ème bataillon du 38ème régiment d'infanterie reçut une citation "pour son comportement remarquable au combat" lors de la prise de la côte 154.

lundi 12 février 2024

Reprenez Vierville ! 7 juin 1944

Vierville, petit village situé à quelques kilomètres dans les terres derrière Utah Beach, était un nœud routier important ouvrant la route vers Saint-Côme du Mont et plus au sud Carentan.

Dès le 6, le village est conquis par les hommes de la 101ème aéroportée. Mais au matin du 7, l'unité doit se regrouper après avoir été dispersée aux quatre coins du Cotentin lors des parachutages de la veille. Seules quelques éléments d'infanterie, tout juste arrivés, sont laissées sur place en attendant les renforts en provenance de la côte. Les Allemands saisissent cette opportunité et lancent une contre-attaque pour reprendre le village.

Les Allemands ont opté pour une prise en tenaille. La Wehrmacht attaque par le sud pendant que les Fallschirmjagers se déploient sur le flanc nord ouest. A l'approche des troupes ennemies, les GI's se sont dissimulés dans les maisons.
 

Précautionneusement, les parachutistes se disposent le long de la haie de bocage
pour observer la situation dans le village.
 
 Un halftrack arrive depuis Utah ! Les premiers renforts sont là !


Pour les troupes américaines, ragaillardies par ce prompt soutien, c'est le moment de sortir de leurs couverts et de tenter de repousser l'assaut allemand. Elles sont accueillis par un feu nourri ennemi.


Dans leur avancée, les GI's arrivent néanmoins à prendre de flanc les allemands ...

... mais le lieutenant allemand ne se laisse pas décontenancer et organise un tir combiné
qui réduit bientôt à sa plus simple expression l'unité américaine, avancée en terrain découvert.
 
N'écoutant que son courage, le sous-lieutenant William s'avance pour ouvrir le feu sur les soldats allemands et ainsi permettre le repli de ses hommes. Ces derniers, désormais à l'abri le long du mur
de la première maison, parviennent dans un tir assez chanceux à tuer l'officier ennemi.


Sur l'autre flanc, la situation est assez similaire. Sortis au devant des soldats de la Wehrmacht ...

... les Américains provoquent des pertes conséquentes mais en subissent tout autant,
sans réellement freiner l'avancée allemande.

Leur sniper, des plus téméraires, s'est avancé pour avoir des cibles.
Si près, qu'il est bientôt chargé par les soldats allemands et meurt.

La situation pour les Américains devient critique. Leurs pertes sont conséquentes 
et les ennemis ont atteint les premières maisons.
Le sous-lieutenant William voit sa fin proche quand soudain ...
L'arrivée de la cavalerie US met fin aux espoirs de reprise du village par les Allemands. Trop affaiblis par les combats, ils ne peuvent faire face et se replient donc dans l'espoir d'un jour meilleur.