Été 1944 : après le succès du débarquement, les troupes américaines pénètrent en Bretagne. En quelques jours, elles s'emparent de Rennes et de l'essentiel de la région. Les ordres allemands sont de tenir jusqu'au dernier homme les principaux ports bretons. Saint-Malo, Lorient et Brest sont érigés en forteresse !
Au sud-est de Brest, la presqu'ile de Plougastel est une clé de la défense de Brest de part la vue qu'elle offre sur la cité et son port : une position idéale pour diriger les tirs d'artillerie. La ligne de défense allemande court depuis Daoulas au sud jusqu'aux rives de l'Elorn où se dresse la colline 154 ainsi désignée sur les cartes américaines.
Située à proximité du hameau de Kerudu sur la route reliant Plougastel à
Landerneau, ...
... l'emprise est lourdement protégée : blockhaus bétonnés,
réseaux de tranchées, barbelés, mines ...
La prise de ce point stratégique incombe aux hommes du 3ème bataillon du 38th Infantry (2nde division d'infanterie) commandé par le lieutenant-colonel Olinto M. Barsanti. Le 22 août 1944 en début d'après-midi, l'attaque commence.
Pour jouer cette bataille, nous utilisons la règle Bolt Action.
Pendant que les troupes américaines se déploient à l'est de la colline ...
... l'alerte est donnée dans le camp allemand. Les ordres sont simples pour les soldats
de la 266. Infanterie-Division renforcés par des paras de la 2. Fallschirmjäger-Division :
il faut tenir à tout prix.
Les Allemands ont à peine le temps de se retrancher
qu'un violent tir de préparation sature bientôt la colline d'obus explosifs.
L'attaque est lancée et les premières troupes américaines s'avancent sur le plateau. Elles sont aussitôt accueillies par un tir de mortier bien réglé qui provoque les premières pertes alliées.
Mais l'observateur d'artillerie américain a pu repéré la position du mortier allemand
et ordonne un tir de réaction immédiat.
La précision des artilleurs américains est redoutable !
Dès les premiers obus, les servants de la pièce allemande sont atteints et le mortier est rendu inopérant.
Pendant ce temps, un Stuart de reconnaissance s'avance sur la route de Plougastel,
aux devants d'un groupe de bretons fuyant la région à l'approche des combats.
Bien inspiré, le chef de char profite de cette rencontre pour recueillir quelques renseignements. Malgré la barrière de la langue, il parvient à récolter des informations précieuses quant aux dispositifs de défense allemands et notamment leurs champs de mines.
Sans doute trop confiant après cette échange fructueux, il n'hésite pas à progresser en profondeur le long de l'axe routier et se fait bien vite stopper dans son élan par un tir de canon automoteur allemand.
Pendant ce temps, et malgré un bombardement en provenance des batteries de Kerjean à Kerhuon et des pièces d'artillerie de la Pyrotechnie au nord de l'Elorn qui les ralentit quelques instants, les hommes des compagnies I et L s'avancent vers le hameau de Kerudu ...
... provoquant le repli d'un puppchen, qui aurait été de toute façon peu efficace face à ces unités d'infanterie.
Progressant désormais en terrain dégagé, les américains opèrent des tirs de fumigène
en avant des positions allemandes afin de limiter leur capacité d'action.
Les fantassins américains progressent vers les premiers bâtiments du hameau ...
... mais une section subit les tirs combinés des soldats embusqués dans la ferme et d'un Panzerschreck !?!?
Face aux pertes subies, les GI's doivent se replier et évacuer leurs blessés.
Ils sont très vite remplacés sur le terrain par une autre section qui part aussitôt à l'assaut du corps de ferme.
Le combat est féroce et si l'unité allemande est anéantie, la section américaine a elle aussi subi de lourdes pertes et doit se retrancher dans le bâtiment en attendant d'être secourue et renforcée.
Alors que le Marder s’apprêtait à renforcer le dispositif central allemand,
un vrombissement reconnaissable se fait entendre dans le ciel breton.
Le chasseur-bombardier américain pique immédiatement vers le blindé ennemi.
Dans le même temps, des éléments de la compagnie L, à gauche du dispositif américain,
se lancent à l'assaut d'une position tenue par des paras allemands ...
... et prennent pied de l'autre côté de la haie pour faire prisonnier les Fallschirmjäger survivants. Si le tir de l'aviation n'était pas parvenu à endommager le blindé mais avait juste atteint le moral de son équipage, cette arrivée subite d'ennemis juste dans le dos du Marder provoque la panique de ce dernier.
Le blindé fuit alors vers Kerudu avec le fol espoir de pouvoir se retrancher sur la colline.
Mais les troupes américaines se sont déjà rendues maîtres du hameau et ont débuté leur assaut final.
Profitant que les fumigènes limitent grandement l'action des dernières forces allemandes retranchées,
les renforts américains s'avancent à proximité immédiate de la colline.
La section du sergent Alvin Carey n'est désormais qu'à quelques mètres des tranchées ennemies
mais est ralentie par les barbelés et la mitrailleuse allemande dans le bunker ...
Sur la base des renseignements recueillis auprès des réfugiés bretons,
le sergent sait que ce secteur n'a pu être correctement miné.
Il n'hésite pas à sortir de son couvert pour s'approcher seul de l'abri bétonné.
Il est alors pris sous le feu d'un fantassin allemand.
Grièvement blessé, il parvient néanmoins à jeter ses grenades vers l'embrasure du blockhaus. Miraculeusement, l'une d'elle atteint sa cible et explose à l'intérieur de l'abri faisant taire définitivement
la mitrailleuse et ouvrant la voie aux américains pour la conquête ultime de la colline 154.
Le temps nous a malheureusement manqué pour aller au bout de ce scénario historique.
En réalité, la bataille dura jusqu'au 23 août à 15h et nécessita le soutien de tanks destroyers du 705th TD bataillon pour anéantir les derniers abris bétonnés. L'acte d'héroïsme du sergent Carey lui valu l'attribution de la Medal of Honor à titre posthume. Le 3ème bataillon du 38ème régiment d'infanterie reçut une citation "pour son comportement remarquable au combat" lors de la prise de la côte 154.