Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 24 mai 2014

1757 - L'éveil de Serbelloni

Avril 1757. L'armée d’invasion prussienne pénètre en Bohème en 4 colonnes qui convergent vers l’objectif de Frédéric II : la ville de Prague. Les armées autrichiennes, toujours cantonnées dans leurs quartiers d’hiver sont, une fois de plus, prises par surprise.

1757 - L'éveil de Serbelloni


Les réactions sont à l’image de la plupart des généraux prussiens : parfois héroïques, comme à Reichenberg, où le Général autrichien Von Lacy oppose une résistance farouche au corps du général prussien Von Bevern (bataille que nous avons jouée il y a quelques semaines au club), mais la plupart du temps les généraux autrichiens incompétents se contentent de fuir devant les colonnes ennemies. C’est le cas en particulier du général Johan Baptist Graf Serbelloni, comte milanais au service de l’Autriche.

Serbelloni commande un des corps autrichiens à l’est de Prague, composé de 20 000 fantassins et 6 000 cavaliers. Mais le général se signale plus par ses contacts auprès de la cours de Vienne que par ses exploits sur les champs de bataille. Enfin, d'après ce qu'on dit...

1757 - L'éveil de Serbelloni

Sur sa route se trouve Kurt Christoph Von Schwerin, l'un des meilleurs généraux prussiens de l’époque. Schwerin, à la tête de 25 000 hommes de troupes et de 9 000 cavaliers, avance rapidement pour faire sa jonction avec Von Bevern.

Serbelloni, peu désireux de tester la valeur de son armée, n’offre aucune résistance et recule mollement vers Prague. Tout se jouera donc à Prague le 6 mai, où Frédéric, ayant réuni ses 4 colonnes, bat difficilement les Autrichiens et les enferme dans Prague.

Et si Serbelloni s’était accroché au terrain et avait tenté de résister à Schwerin ?

Le village de Trautenau, croisement important dans cette zone montagneuse, est le site sur lequel Serbelloni a choisi d’attendre Von Schwerin. Son contrôle est vital pour bloquer la colonne prussienne.

Il a déployé son aile gauche, composée de troupes légères, afin de perturber le déploiement de l'ennemi prussien, et tenter de gagner le contrôle du village et du bois attenant. Les deux corps d’infanterie sont au centre, et un corps mixte est déployé sur son aile droite.

De l’autre côté, la cavalerie prussienne est devant Trautenau, soutenue par de l’infanterie et le corps de Von Kleist. Un deuxième corps d’infanterie est déployé sur son aile gauche.
Trautenau, à la croisée des chemins

L’avancée prussienne est directe et rapide .

Deux corps de hussards autrichiens se ruent à l’assaut des Prussiens pour tenter de les ralentir. Leur sacrifice sera utile car ils mettront en fuite l’artillerie prussienne, imprudemment avancée. Ils se feront tailler en pièce et, désorganisés en plein milieu du champ de bataille, bloqueront l’avancée ennemie sur Trautenau.

Sur la gauche prussienne, le faible corps autrichien ralentit une troupe deux fois plus forte qu’elle. L’attrition est sévère, et des renforts sont envoyés.
L'aile gauche prussienne en action

Le centre du combat se déroule autour de Trautenau : deux lignes d’infanterie se mitraillent à courte portée pendant plusieurs tours avant de se ruer à l’assaut l’une de l’autre. Un bataillon de grenadiers autrichiens réussit à percer, mettant un bataillon ennemi en déroute et exterminant un deuxième sur sa lancée. Isolé au milieu des prussiens, il réussit néanmoins à ne pas céder.

Plus loin, le corps à corps, longtemps incertain, finit par se traduire par une victoire des blancs ; les bleus s’enfuient sans démériter.
L'étau se resserre
ça piétine, ça tire, ça crie

A Trautenau, les grenzers autrichiens, après avoir subi les charges des cavaliers prussiens, ont perdu deux bataillons en déroute, mais les cavaliers isolés subissent le feu des tireurs d’élite et s’enfuient, laissant le champ libre aux Oguliners et Szluiners qui occupent Trautenau.

Sur l'aile gauche, le dernier sursaut prussien s’achève par un malheureux double 1 sur un bête test de moral, qui met un bataillon de ligne supplémentaire en déroute.

Von Schwerin doit laisser le terrain au héros de la soirée : Serbelloni. Frédéric II attendra.

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