
En 1759, profitant du départ de l'armée de Frédéric II, partie affronter
l'armée russe, une armée autrichienne envahit la Saxe et assiège Dresde. Frédéric envoie 8.000 hommes en renfort sous le commandement des généraux
Wunsch et Wolfersdorf pour tenter de
lever le siège.
Les Prussiens
arriveront trop tard : Dresde a capitulé, et un
corps autrichien de 14.000 hommes sous les ordres du
Feldzeugmeister Saint-André s'approche pour détruire l'armée prussienne. Wunsch se résout alors à marcher
sur Torgau, et rappelle à lui les troupes de Wolfersdorf.
Nous sommes le 8 septembre 1759.
Saint-André a demandé aux Prussiens de se rendre... qui refusent, malgré le déséquilibre évident des forces. La rencontre, inévitable, se fait devant Zinna.
La droite prussienne (au premier plan) est ancrée sur le village de Zinna, et est couverte par six
escadrons de cavalerie (trois de
dragons et trois de
hussards). La gauche est
appuyée sur la rivière Röhr.
En face, à 700 mètres, les Autrichiens sont déployés sur deux lignes. La gauche est appuyée contre Zinna, la droite sur le bois de
Wildenhainsche (hors table), et tenu solidement par 15 escadrons de
cavalerie, des cuirassiers pour l'essentiel. Trois autres escadrons de cuirassiers
couvrent le flanc gauche.
Zinna, tenu par l'armée de Frédéric II
Les premiers mouvements
Alors que les deux lignes autrichiennes poursuivent leur mouvement sous le feu de l'artillerie ennemie, les dragons prussiens, sortant de Zinna, se présentent sur les derrières des cuirassiers
autrichiens, tandis que les hussards s'attaquent au
flanc de la seconde ligne ennemie.
Les Jägers se mettent en position à
l'orée du village
Les
cuirassiers sont écrasés par les dragons prussiens et repoussés en désordre sur
l'infanterie adverse. Plus en arrière, les hussards prussiens attaquent le bataillon d'infanterie impérial, isolé
du reste de la ligne. Les hommes, paniqués, tentent désespérément de se former en
carré.
Sur la droite autrichienne, les bataillons refusent le flanc par peur
des trois escadrons du Major von Pogrell. Ce dernier tente de passer en
force entre les bataillons autrichiens et la Röhr, et subira
quelques pertes. Pendant ce temps, Saint-André a
ordonné à la droite impériale de commencer
un mouvement pour rejoindre la rive nord de la Röhr.
La cavalerie prussienne à l’œuvre, alors que les Jägers investissent un chemin creux
Les bataillons autrichiens, assaillis par la cavalerie ennemie, tombent les uns après les autres, sous les assauts de la cavalerie ennemie ou le feu incessant des batteries prussiennes.
La ligne prussienne toute entière s'ébranle alors. Les Autrichiens, les
flancs tournés de toute part, sous le feu permanent d'une artillerie
lourde qu'il ne peuvent même pas combattre, commencent à douter ; la panique s'installe doucement.
Les cuirassiers autrichiens se redéploient au Nord
de la Rörh
Sur toute la droite de la ligne
prussienne, l'échange de tirs particulièrement violent est à l'avantage des troupes prussiennes. En fait, c'est toute la
ligne autrichienne qui est en train de rompre sous le feu.
Dernier acte avant l'épilogue final
Les grenadiers prussiens lancent une attaque soudaine contre
les bataillons autrichiens épuisés et démoralisés, achevant toute la
ligne ennemie qui s'enfuit dans le plus grand désordre, sous le feu
des canons et la menace des Dragons. L'armée de Saint-André n'est plus.
Le
Feldzeugmeister parviendra à rallier quelques bataillons éparses ainsi que la quasi
totalité de sa cavalerie lourde encore au sud de la Röhr et restée hors
d'atteinte des Prussiens.
Si Dresde et Leipzig restent aux
mains ennemies, le général Wunsch vient de mettre un coup d'arrêt définitif à l'armée autrichienne et reprend
la région.