Nous sommes le 8 décembre 1914 à Port Stanley, capitale des Iles Falklands, petits îlots de l’Atlantique Sud proches de l’Argentine.
Après la lourde défaite de l’amiral Craddock à Coronel, l‘amirauté britannique a envoyé en urgence deux croiseurs de bataille modernes, les HMS Invincible et HMS Inflexible pour renforcer les croiseurs anglais rescapés et pour traquer la flotte allemande de l’Amiral Von Spee. Celui-ci, ignorant tout de la situation, a reçu l’ordre de rentrer en Allemagne.
Sur place, l’amiral Sturdee commande une flotte importante composée des deux croiseurs de bataille, de plusieurs croiseurs cuirassés (HMS Kent, Cornwall, Carnarvon), de croiseurs légers modernes (HMS Glasgow et Bristol) et du cuirassé HMS Canopus qui a démonté une partie de son artillerie pour renforcer la défense à terre de Port Stanley.
Au matin du 8 décembre, plusieurs navires anglais sont en cours de charbonnage quand les guetteurs situés sur le Mont Hill détectent des fumées à l’horizon et identifient bientôt les SMS Gneisenau et Leipzig qui s’approchent de Port Stanley, envoyés en éclaireurs par l’amiral Von Spee. A terre, les opérations de charbonnage sont immédiatement arrêtées et l’ordre est donné de remettre les chaudières en route pour un appareillage aussi rapide que possible. Les deux croiseurs de bataille se mettent en marche rapidement, suivis des HMS Glasgow, Kent et Carnarvon. Le Bristol et le Cornwall sont à la traîne, leur appareillage ayant été plus tardif. Côté allemand, les mâts tripodes caractéristiques des croiseurs de bataille n’ont pas été identifiés avant 9h45, alors que la flotte anglaise quitte l’abri de Port Stanley pour foncer vers les Allemands. Von Spee ordonne immédiatement un demi-tour plein Sud et tente de fuir devant la supériorité évidente des Anglais.
Notre partie commence vers 11h15, alors que les Allemands sont doucement rattrapés par les Britanniques. La mission de Stoddart est de détruire la flotte ennemie, ou au minimum les deux croiseurs cuirassés, sans subir de dégâts importants. Von Spee doit sauvegarder une partie significative de sa division ou faire subir aux croiseurs de batailles ennemis des dommages élevés.
La ligne de file allemande : les croiseurs
cuirassés en tête, suivis des croiseurs légers Leipzig, Dresden et
Nürnberg.
Les navires anglais en poursuite sont
répartis en deux groupes : les croiseurs de bataille sont en
chasse avec le HMS Carnarvon, le Glasgow et le Kent sont un peu en
arrière.
La flotte anglaise
se rapproche et les croiseurs de bataille accélèrent à 25 nœuds
pour engager les Allemands.
Les HMS Invincible
et Inflexible lâchent le Carnarvon et rattrapent les Allemands qui
ne peuvent pas dépasser 23 nœuds.
A 11h52, les premiers obus de
l’Inflexible encadrent le Leipzig qui est pourtant à plus de 18.000
yards. Le croiseur léger ne peut riposter, la distance est
trop importante. Von Spee continue à fuir plein Sud, espérant
encore distancer la flotte anglaise.
Mais peu avant 12h00, le Leipzig prend
une bordée de l’Inflexible qui lui broie deux cheminées et détruit
la majeure partie de son artillerie. Le croiseur voit sa vitesse
diminuer à 10 nœuds et doit se réduire à abandonner le reste de
la flotte.
Von Spee décide alors de changer de
stratégie et de séparer sa flotte. Les croiseurs légers
continuent plein Sud, le Nürnberg et le Dresden laissant derrière
eux le Leipzig en flamme, alors que le Scharnhorst et le Gneisenau
infléchissent leur trajectoire vers l’Ouest.
Les croiseurs de bataille, qui sont les
seuls navires anglais à portée de tir changent de formation pour
pouvoir plus facilement canonner les Allemands à longue portée sans
se gêner.
Le Nürnberg subit lui-aussi une touche
de l’Invincible et doit réduire sa vitesse à 15 nœuds.
Le Dresden le dépasse rapidement pour continuer sa route vers le Sud à pleine vitesse, suivant les ordres de l’amiral Von Spee. Le Nürnberg explosera quelques minutes plus tard, une nouvelle bordée d’obus de 305mm de l’Inflexible touchant de plein fouet sa soute aux munitions.
Les Allemands ont deux croiseurs légers endommagés ou coulés et leurs
croiseurs cuirassés sont maintenant à portée de tir du HMS Invincible.
Von Spee ne change toujours pas sa technique et s’obstine à fuir.
Von Spee ne change toujours pas sa technique et s’obstine à fuir.
Néanmoins, le
Leipzig, qui a été épargné depuis quelques minutes et voit
les deux croiseurs de bataille se rapprocher, tente le tout pour le
tout. Il fonce droit vers les monstres d’acier qui se dirigent sur
lui et essaie de les torpiller, sans succès !
Malheureusement, il se retrouve cerné
par les croiseurs de bataille et les artilleries secondaires des deux
navires l’envoient par le fond à 13h18.
L’écart entre les deux flottes a
diminué et le Gneisenau peut riposter à 12.000 yards. Sa
première bordée touche suffisamment l’Invincible pour que
celui-ci décide de reprendre un peu de distance. Malheureusement pour Von Spee, l’échange a été fatal au
Gneisenau dont une des cheminées est détruite. Sa vitesse
descend à 15 puis 10 nœuds. Seul le navire amiral, le Scharnhorst,
reste encore en état.
Après quelques échanges de tirs entre l’Inflexible et le Gneisenau qui endommagent les deux navires, les croiseurs de bataille s’écartent du croiseur cuirassé allemand et laissent le Glasgow, au premier plan, et le Kent, un peu plus loin, achever le Gneisenau. Celui-ci coule à 13h48.
La poursuite continue entre la flotte anglaise et leur dernière cible, encadrée par les tirs à longue portée.
Le résultat ne se fait pas attendre : le Scharnhorst est touché à son tour, sa vitesse chute et il subira le même sort que son sistership, le Gneisenau.
A 14h30, seul le Dresden est encore sur l’eau, cap plein Sud, il a pu échapper aux navires anglais et se trouve maintenant suffisamment hors de portée pour pouvoir être certain de leur échapper à la nuit. Le dernier croiseur allemand, seul survivant du combat des Falklands réussira encore à esquiver la flotte anglaise pendant quelques mois. A cours de charbon et de pièces de rechange, il finira par se saborder devant la côte chilienne le 14 mars 1915.
La victoire anglaise est totale. Les croiseurs de bataille ont profité de leur vitesse et de leur armement supérieur pour canonner à longue portée les navires allemands qui, les uns après les autres, ont été obligés de ralentir et se sont ainsi trouvés à la merci de la flotte anglaise.
Le résultat est parfaitement conforme à l’histoire puisque, en effet, seul le Dresden aura pu échapper aux Britanniques.
Superbe partie!
RépondreSupprimerQuelle règle avez vous utilisée? Naval Thunder? General Quarters?
Merci.
SupprimerNous avons utilisé "Grand Fleets", 3ème édition, de chez Majestic Twelve Games.