Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

dimanche 6 octobre 2013

Winkowo 1812

Un autre épisode de la campagne de Russie...

Après Borodino les Français ont pris Moscou et profitent d'un début d'automne encore clément pour se remettre des épreuves de la campagne. Mais l'armée russe n'a pas été détruite et l'Empereur s'inquiète de ne pas avoir d'informations précises sur sa position et ses intentions.
Le corps de cavalerie de Murat est stationné au sud de Moscou, soutenu par l'infanterie du corps polonais de Poniatowski.

Les cavaliers, confiant après leur participation brillante à la bataille de la Moskova (Borodino) ne semblent néanmoins pas accueillir les tâches ingrates de la reconnaissance avec enthousiasme. C'est ainsi qu'ils ne repèrent absolument pas l'approche de la 2° armée de l'Ouest commandée par Koutousov.

La situation est dramatique, car la principale force de cavalerie française en Russie bivouaque avec insouciance autour de Winkowo alors que l'ennemi a quitté son camps de Taroutino pour l'attaquer à l'aube, 40000 hommes contre 26000. Heureusement les brigades d'infanterie polonaise ont disposée un mince rideau de tirailleurs au sud qui va servir d'alarme.



Le vieux général n'est pourtant pas enchanté de se trouver là. Si ses compétences de commandant ont pu être discutées, son talent de courtisan est incontestable, et il sait fort bien que l'ordre d'offensive qu'il a reçu d'Alexandre sont le fait du général Bennigsen.
Celui-ci (comme bien d'autres) pétitionne auprès de son empereur pour obtenir le commandement en chef à la place de Koutousov et souhaite donc obtenir une victoire qui soulève l'enthousiasme de la Russie. L'imprévoyance coupable de Murat est bien prêt de la lui offrir.
Koutousov ne peut pas s'opposer à cela, mais en tant que commandant en chef il passe la veille à "réorganiser des détails" du plan et à affecter à Bennigsen un état-major déjà critiqué pour son manque de compétence.

Les Français au bivouac, chevaux dessellés, alors que les Russes manœuvrent en lisière sud pour lancer l'assaut.

Qui oserait accuser le chef russe d'avoir "savonné la planche" de son rival ? N'est-ce pas plutôt un effet des hasards malheureux de la guerre ? Toujours est-il que l'aile droite de Bennigsen n'est pas en position comme prévu à 4 heures du matin.

Les corps de l'aile gauche (commandés par des officiers moins propres à menacer la place de Koutousov) sont parfaitement prêts et entament leur attaque. Heureusement, les quelques tirailleurs polonais font écran, et si ils ne peuvent arrêter l'avance des soldats en vert... sauf à l'est, ou Bennigsen n'est toujours pas en place pour l'attaque.

Les Russes ont emporté une belle victoire à Winkowo, mais la bataille n'a pas tourné au désastre prévisible. L'alarme des tirailleurs a donné aux cavaliers les quelques minutes dont ils avaient besoin et quand la vague russe les a atteint ils étaient désorganisés mais en selle.

Leur expérience et leur valeur a fait le reste, et une série de combats désespérés leur a permis de reculer en bon ordre vers le nord. Ils ont abandonnés leur campement mais restent une force combattante intacte.

Koutousov expliquera à tous que ce demi-succès stratégique est du au retard de l'aile de Bennigsen, et obtiendra son blâme pour cet échec.
... il n'était pas le chef pour rien...
Au lendemain de Winkowo, Napoléon est persuadé qu'il sera impossible d'hiverner en Russie avec l'armée de l'ennemi libre de ses mouvements autour de Moscou. Il décide donc de rapatrier son armée vers les provinces de Prusse, c'est le début de la retraite de Russie...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire