Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

mardi 2 juillet 2019

Clostercamp, 15 octobre 1760

À la fin du mois de septembre 1760, Ferdinand de Brunswick, à la tête d’une armée anglo-hanovrienne, s’empare de la forteresse de Wesel, en Rhénanie du Nord. Il cherche à chasser l’armée française du Hanovre.

Le Maréchal de Castries ne l’entend pas de cette oreille et envoie des troupes pour renforcer Wesel. Celles-ci arrivent trop tard mais à la mi-octobre, sont à quelques kilomètres de Rheinberg, au sud de Wesel. Le 15 octobre, les Français se déploient le long du fossé Eugénica, un canal creusé entre la Meuse et le Rhin. La droite française s’appuie sur la ville de Rheinberg alors que l’aile gauche est protégée par un détachement des troupes de Fisher, retranché autour de la petite abbaye de Kloster Kampen. L’armée de Ferdinand est à quelques lieues de là, de l’autre côté du fossé Eugénica et attend.


Mais Ferdinand est peu patient et, bien que ses troupes soient inférieures en nombre, il décide de se lancer à l’attaque. En pleine nuit, il fait marcher ses troupes et vient prendre par surprise l’abbaye de Kloster Kampen. La distance est importante entre le détachement français et le corps principal de l’armée et les combats n’ont pas été suffisamment violents pour que l’alarme soit donnée.


A l’aube du 16 octobre, les troupes alliées qui ont traversé le canal sont positionnées et attendent le levé du soleil pour surprendre les Français. La cavalerie est restée en réserve de l’autre côté du Fossé Eugénica. Mais le terrain est marécageux, et de nombreux champs et haies perturbent le mouvement des Anglais. L’engagement entre les chasseurs de Fisher et l’avant-garde anglaise a quand même alerté les généraux français qui ont détaché les grenadiers des régiments d’Alsace et d’Auvergne dans le hameau de Kampenbrück. Ces soldats d’élite se sont retranchés et sont prêts à affronter leurs ennemis.


L’avancée des troupes alliées est assez désordonnée. Le manque d’espace pour manœuvrer les pénalise alors que les régiments hanovriens et hessois de la seconde ligne tentent passer par l’aile gauche. La marche linéaire des troupes est fortement pénalisée par les talus et les haies ; les bataillons sont rapidement désorganisés.


Alors que les régiments alliés sont repérés, l’armée française quitte ses positions en laissant quelques bataillons veiller sur le pont et se dirige à marche forcée vers les combats qui débutent. La Gendarmerie de France ouvre la marche et vient se placer en position, prête à charger tout ce qui passera à sa portée.


Les troupes d’élite anglaises, grenadiers et Highlanders, se rapprochent de Kampenbrück et commencent à engager les grenadiers français.


Mais les premiers renforts français arrivent : les bataillons des régiments d’Alsace et de Normandie s’approchent avec leur artillerie lourde.


Les combats de mousqueterie font rage mais les Anglais sont peu efficaces, alors que les grenadiers français, protégés par les murets et les talus, font mouche régulièrement.


 Les canons français commencent à arriver et sèment le désordre et la mort dans les lignes anglaises.


C’est alors que les chasseurs de Fisher, repoussés hors de Kloster Kampen, se regroupent pour reprendre le bois et l’abbaye dont ils avaient été chassés. Les régiments de Highlanders qui franchissaient les ponts pour renforcer la ligne anglaise doivent faire demi-tour pour parer à cette menace.


Sur l’aile gauche française, la Gendarmerie de France saisit une opportunité et charge un des régiments anglais qui s’était aventuré à découvert. Malgré des pertes importantes, le régiment d’élite met en déroute les anglais et contacte au cours de la poursuite un régiment de dragon anglais qui était positionné derrière le bataillon d’infanterie.


Les dragons n’ont pas le temps de réagir et sont balayés par la furia française qui s’arrête enfin sur un dernier bataillon hanovrien de la seconde ligne et le met en déroute à son tour ! La Gendarmerie a presque transpercé le dispositif anglais !


Pendant ce temps, Alsace et Auvergne ont rejoint les grenadiers français et soutiennent leurs grenadiers. Les pertes s’accumulent côté anglais.

La brigade de cuirassé du Royal Piémont suit alors la Gendarmerie de France et vient se positionner de manière à prendre de flanc la première ligne anglaise qui s’affaiblit de plus en plus.

Enfin, la cavalerie de Fisher vient menacer les renforts Hessois qui étaient arrivés en soutien. Les Hessois refluent, poursuivis par le régiment d’Auvergne qui les charge à travers un pont.


Pris en tenaille sur leurs arrières et menacés de voir leur chemin de retraite totalement coupé, les régiments anglais se débandent. Ferdinand de Brunswick se résout à sonner la retraite.
 

La victoire française est totale. Ferdinand réussit à faire repasser une partie de ses troupes de l’autre côté du fossé Eugenica mais la plupart de ses régiments ont été taillés en pièces et se sont dispersés dans les marais… La route de Wesel est libre pour de Castries.

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