Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

dimanche 1 décembre 2019

Bolia, 469 AD

L'empire hunnique n'avait pas survécu à la mort d'Attila en 453. Les tribus vassalisées se levèrent aussitôt contre leurs anciens maîtres.

À la bataille de Nedao, les Germains gagnèrent leur liberté. Liberté relative, car depuis, en Pannonie, les tribus germaniques vivaient sous la "protection" des Ostrogoths.  

Vers 460, Hunimund, le roi des Suèves, alla piller la Dalmatie romaine. Au passage, il enleva le bétail des Ostrogoths. Ces derniers réagirent et tombèrent sur les pillards. Hunimund fut capturé et dû faire amende honorable avant d'être renvoyé chez les siens.

Mais Hunimund avait la rancune tenace. Désormais allié avec les Skires, il partit en guerre contre les Ostrogoths. Lors d'une bataille, les Skires tuèrent le roi ostrogoth Valamir, mais furent massacrés.

Byzance suivait de très près ces évènements : tout ce qui pouvait nuire à la puissance du royaume ostrogoth devait être recherché. L'empereur Léon 1er dépêcha des conseillers auprès de Hunimund, alors que le roi suève montait une nouvelle coalition. Il fut alors rejoint par les Skires d'Édica et de Vulfo, les Sarmates de Beuga et Babaï, des Gépides, des Ruges... et installa son armée près de la Bolia en Pannonie, tout cela au nez et à la barbe des Ostrogoths.

C'est ainsi que les troupes ostrogothiques, dirigées par Vidimir, frère cadet de feu Valamir et du nouveau roi Théodemir, se présentèrent devant le campement d'Hunimund et de ses comparses...


Le camp est déserté aussitôt, et les guerriers se préparent à accueillir les Ostrogoths
Les cavaliers de Vidimir, sûrs de leur force, chargent têtes baissées au centre du dispositif ennemi...
 ...mais la ligne rebelle, plus mobile, se referme sur eux
 Par contre, sur l'aile droite, la cavalerie gothique ne fait qu'une bouchée des archers suèves...
...et l'infanterie ruge est fortement malmenée de l'autre côté
A ce moment, les Ostrogoths pourraient encore croire en la victoire...
...mais leur cavalerie ne parvient pas à percer, et marque le pas sous les coups des Suèves
Les hommes d'Hunimund se battent comme des lions et repoussent les Ostrogoths...
 ...qui finissent par céder le terrain, et la victoire...
 ...sous le regard d'un observateur romain, amusé et surtout satisfait

Un siècle plus tard, Jordanès rapportera que « le champ de bataille, inondé de sang, ressemblait à une mer rouge, où s'élevaient, comme des collines, des tas d'armes et de cadavres, et que plus de dix mille guerriers restèrent sur la place ». Par contre, il écrira que les Ostrogoths avaient vengé Valamir, et furent les véritables vainqueurs de cette bataille. Nous savons qu'il n'en a rien été. D'ailleurs, Jordanès n'était-il pas Goth lui-même ?

2 commentaires:

  1. Splendide reconstitution, toutes mes félicitations ! La ccontextualisation ainsi que la citation de Jornandès nous fait entrer dans l'atmosphère de la bataille.

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  2. Merci beaucoup. Replacer le contexte historique apporte une réelle plus-value, même si la table proposée reste un jeu avant tout.

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