Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

dimanche 30 décembre 2018

Aux portes de Saint Lô


Nous sommes le 18 juillet 1944, en Normandie. Depuis plusieurs semaines, la 29ème division d'infanterie de l'armée américaine essaie de prendre St Lô.

Pour rompre l’impasse, une Task Force mobile est formée pour prendre d’assaut la ville par la route d’Isigny. De leur côté, les Allemands ont décidé de se retirer, mais ils laissent une force pour ralentir les Américains.
 
 Depuis les deux axes venant de l'est, les américains s'avancent prudemment

Les Sherman ouvrent la voie avec dans leurs basques les GI's
 
Quelques tirs de fumigènes couvrent la progression des GI's


Un "PaK 40" était camouflé à l'entrée de Saint Lô. Il ouvre le feu sur la colonne américaine en approche et rate son tir.

L'équipage du char réplique aussitôt et envoie les artilleurs germains retrouver leurs aïeux.

L'euphorie n'est que de courte durée car le Sherman explose à son tour suite au bombardement orchestré par la batterie de 105 mm en soutien des troupes allemandes.



Sur l'autre route, la situation alliée n'est guère meilleure.

En effet, un deuxième char est victime d'un tir de panzerfaust à courte portée

Un certain Hermann Schmidt, jusqu'alors camouflé dans sa motte de foin, savoure sa victoire et se réfugié dans la cour de la bâtisse la plus proche. Les Américains décident de répondre en bombardant la courette avec leurs mortiers de 81.

Le toit de la maison s'effondre, aux dépends des soldats allemands postés à l'intérieur


L'infanterie américaine part à l'assaut d'une première maison. Les Allemands à l'étage tentent de les surprendre mais sont accueillis froidement par les nouveaux occupants du rez de chaussée et rebroussent chemin. Un second groupe part à l'assaut mais après un premier round équilibré, sont décimés par des GI's revanchards.

Le dernier Sherman engage la maison abritant le snipper

Le tir du char a été infructueux, c'est une mitrailleuse qui d'un magnifique tir s'offrira le tireur embusqué.

Les Américains ont perdu deux chars, alors que leurs adversaires comptent un "PaK 40" détruit et qu'une partie de l'infanterie allemande a été éliminée. Les survivants, désormais repérés, risquent à tout moment de faire les frais de l'artillerie en soutien. Mais Saint Lô était toujours entre leurs mains.

mardi 25 décembre 2018

Bataille du Cap Henry - Mars 1781


Bataille de Chesapeake, au même endroit, mais quelques mois plus tard (sept 1781)

Le 8 mars 1781, après une première tentative mitigée de contrer les actions de déprédations du commodore anglais Courrier sur les côtes de Virginie, le Chevalier Destouches, commandant l'escadre des Amériques par intérim après le décès prématuré du chef d'escadre chevalier d'Arzac du Ternay, décide d'intervenir en personne avec une flotte plus importante. Dans le même temps, il va répondre aux suppliques du général Washington demandant l'envoi de renforts de troupes en Virginie.
Il passe sur le Neptune et prend la mer à la tête d'une flotte de neuf vaisseaux : Le Duc de Bourgogne (80), Le Conquérant (74), Le Neptune (74), Le Provence (64), L'Ardent (64), Le Jason (64), L'Éveillé (64), Le Fantasque (64 armé en flûte, transportant le gros des troupes) et Le Romulus (44), vaisseau récemment capturé aux Anglais.

Le 16 mars au matin, après avoir essuyé une tempête, le chevalier Destouches est proche d'arriver à l'ouvert de la baie de Chesapeake, lorsqu'il aperçoit devant lui, et lui faisant dos, les voiles d'une flotte anglaise en mesure de lui barrer le passage. Il ne tarde pas à reconnaître les voiles de la division du Vice-Amiral Arbuthnot, commandant les forces navales anglaises dans cette zone : HMS London (90), HMS Bedford (74), HMS Royal Oak (74), HMS Robust (74), HMS America (64), HMS Prudent (64), HMS Europe (64), HMS Adamant (50), HMS Pearl (32), HMS Iris (32), HMS Guadalupe (28), HMS Medea (28). Informé du projet des Français, il a dépêché ce détachement sur place sous les ordres de Sir Thomas Grave. Ce dernier a fait le choix de suivre la côte afin d'éviter la tempête. Ainsi, il est involontairement arrivé sur place avant la flotte française.



Cette bataille du Cap Henry est ainsi nommée à tort puisqu'elle s'est principalement déroulée au large du cap Charles.
C'est en tout cas ce qui s'est passé lorsque nous l'avons rejouée avec la règle maison "Pavillon du Roy".



Ce jour-là, le vent souffle du N-N-O, la mer grosse et la brume menace de voiler les objectifs. Bénéficiant de l'avantage du vent, les Français tentent d'attirer les Anglais au large pour leur compliquer la tâche au moment où ils se retourneront pour entrer dans la baie.
Les Anglais, d'abord surpris de l'arrivée de la flotte ennemie dans leur dos, manœuvrent pour se mettre en ordre de bataille, cap vers le large...
Le plan des Français semble fonctionner, plus de la moitié de la flotte anglaise se range cap au large.
Seules quatre unités restent en arrière, sous le commandement du HMS America. Elles mouillent même pour dénier toute velléité d'entrée dans la baie.
Les Anglais ouvrent le feu d'assez loin, espérant profiter de leur position d'enfilade.
Cette tentative s'avère payante sur une des frégates françaises qui s'est un peu trop avancé.
Considérant que l'avant-garde anglaise est suffisamment avancée vers le large, Destouches, ayant toujours l'avantage du vent, commence son mouvement pour faire route vers l'entrée de la baie.
Pendant le retournement, les plus grosses unités françaises en profitent pour arroser copieusement leurs homologues anglaises, mais le résultat est indécis.

Pendant ce temps là...
Les unités françaises avec le plus de troupes et de matériel à bord se rapprochent de la baie en suivant la côte et tentent un passage en force grâce au vent favorable.

Les unités françaises se rapprochant, le verrou anglais quitte son poste de mouillage pour les contraindre à se rapprocher de la côte et des hauts fonds.
L’exécution des ordres de Sir Thomas par ses troupes n'est pas été parfaite. Le HMS America se retrouve seul face à la moitié de la flotte française, même si le HMS Europe essaye difficilement de le rejoindre pour l'épauler.


A l'avant de la flotte anglaise, on tente un difficile virement "lof pour lof" (face au vent) afin de revenir sur les Français qui continuent de les pilonner en passant.
L'avant-garde anglaise a enfin réussi sa manœuvre et tentera sans succès de combler son retard.
En effet, l'agressivité des Français à l'ouvert de la baie met à mal la résistance héroïque du HMS America.
Même si l'objectif des Français se solde par un statu quo naval, le général Washington recevra ses renforts.

Historiquement, Destouches avait refusé le combat et était retourné à New Port.

dimanche 23 décembre 2018

Rencontre à Punta Stilo



Le 8 juillet 1940, la flotte italienne revient d'une mission d'escorte de quatre navires marchands menée à bon terme à Benghazi. De son côté, la flotte britannique basée à Alexandrie couvre les navires ravitaillant Malte. Ce qui devait arriver arriva : les deux flottes ennemies suivirent des routes convergentes vers le Golfe de Tarente, où les Italiens bénéficient d'une couverture aérienne.

Les Britanniques sont repérés durant la nuit. La Regia Marina reçu l'ordre de se tenir prête au combat, épaulée par leurs homologues de l'armée de l'air.


Nous sommes le 9 juillet, en début d'après-midi. Au premier plan, la Force A britannique, composée des croiseurs HMS Orion et HMS Neptune. Deux autres divisions sont encore hors table : la  Force B avec le cuirassé HMS Warspite, et la Force C qui compte non seulement les cuirassés HMS Royal Sovereign et HMS Malaya, mais aussi le porte-avions HMS Eagle et son parc aérien (17 Swordfish du 813 et 3 Sea Gladiator du 824). Chaque force dispose naturellement d'une escorte de destroyers.



Vue des HMS Orion et Neptune, la flotte italienne, même éloignée, est véritablement imposante. Effectivement, elle compte deux cuirassés (Conte di Cavour et Giulio Cesare), six croiseurs lourds (Bolzano, Fiume, Gorizia, Pola, Trento et Zara et huit croiseurs légers (Duca d'Aosta, Duca degli Abruzzi, Alberico da Barbiano, Muzio Attendolo, Alberto da Giussano, Raimondo Montecuccoli,, Eugenio di Savoia et Giuseppe Garibaldi), sans compter les cacciatorpediniere (destroyers) qui les accompagnent. C’est la première rencontre des unités lourdes italiennes et anglaises lors de la guerre.

 



Les bombardiers italiens, basés à terre, tentent un premier essai de bombardement à haute altitude sur les navires ennemis. Il n'y a aucun effet, si ce n'est celui de chatouiller les Britanniques, qui font aussitôt décoller leurs avions torpilleurs.


Par précaution, les cuirassés italiens sont protégés par un écran de fumée
Les Swordfish choisissent leur victime, le Pola, mais sa DCA réplique violemment
Si la moitié des agresseurs est abattue, une torpille parvient à faire but
Alors que les navires italiens continuent de se réfugier derrière un imposant mur de fumée...
...l'équipage anglais peut rallier, triomphant et railleur, son porte-avion désormais sur zone

La partie semble mal engagée pour les Italiens. Même la Regia Aeronautica ne parvient pas à marquer alors qu'elle joue à domicile. Un second raid de bombardier est totalement inefficace, et n'effleure pas le moral britannique.

Le Trento se met en protection de son malheureux compatriote blessé...
...et laisse la place aux Zara, Gorizia et Fiume pour une action vengeresse et combinée
Premiers échanges d'artillerie : le HMS Orion et la HMAS Sydney sont gravement touchés
Le HMS Eagle délivre une nouvelle fois ses avions torpilleurs...
 ...qui s'abattent cette fois sur ces outrecuidants croiseurs lourds
Le Gorizia est touché, mais tient bon
Un peu plus loin, les destroyers s'expliquent, et le HMS Hereward est touché
Les échanges de tirs sont vifs, mais pas réellement décisifs
Le HMS Orion reçoit un coup fatal et explose

Piqués au vif, et l'heure avançant, les joueurs décident, tacitement, de s'en tenir à ce résultat. L'Orion aura été sur notre table la seule victime de cette rencontre, qui fut plus cruelle que l'historique. Les deux flottes se rencontreront encore pour le contrôle de la Méditerranée.