Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

mardi 9 avril 2019

Combat de Korbitz



La Guerre de Sept Ans en est déjà à sa quatrième année. Après des succès probants en début de guerre, le roi de Prusse Frédéric II avait conquis facilement la majeure partie de la Saxe et sa capitale Dresde en 1756. Cette région riche restait un objectif de choix pour les belligérants, et de nombreux corps d’armées autrichiens et prussiens étaient présents dans ce secteur.

A l’été 1759, la coalition autrichienne et russe met sous pression Frédéric en Silésie. Celui-ci décide de se renforcer au maximum, et rappelle ses troupes de Saxe au mois de juillet. Profitant de cette aubaine, la Reichsarmée, qui regroupe les armées autrichiennes et celles des états germaniques, s’empare des villes saxonnes courant août. Le 4 septembre 1759, Dresde capitule, après trois années d’occupation prussienne. Puis les Autrichiens se retirent, à la poursuite des troupes prussiennes en laissant en garnison les corps de l’Armée du Reich.

Les renforts prussiens commandés par le général Von Wunsch, avec 6.000 hommes, reprennent Torgau et sa région en août et chassent les troupes du Reich de la plupart des villes du Nord de la Saxe. Le 9 septembre, le général Finck le rejoint, et prend le commandement d’une troupe de 16.000 hommes. Il se dirige vers l’Ouest, reprend Leipzig, puis repart vers le Sud, le long de l’Elbe et arrive près de Meissen, à une vingtaine de kilomètres de Dresde, son objectif. 


Le prince de ZweiBrücken, à la tête des armées du Reich et d’un corps autrichien commandé par les généraux Von Hadik et Brentano se porte à sa rencontre pour le repousser. Leurs forces sont près de deux fois supérieures en nombre à celles des prussiens, même si la qualité des troupes du Reich est très médiocre.

Transportons-nous au 21 septembre 1759...


Les Prussiens ont leur aile droite appuyée sur le village de Korbitz. Meissen, tout au fond, leur offre une protection. La zone marécageuse autour du ruisseau ralentit la progression de toutes les unités, alors que les Prussiens ont installé leurs batteries d’artillerie lourde au sommet de la colline.

La "Reicharmée" fait face à la colline, mais doit traverser la zone marécageuse pour aller au contact
Les Autrichiens arrivent en colonne, en direction de Korbitz et de l’aile droite prussienne
Les Autrichiens se déploient tranquillement devant Korbitz...

...alors que Finck a renforcé la colline et attend les Impériaux qui traversent le ruisseau 

Pendant ce temps, les généraux autrichiens Von Hadik et Brentano se rapprochent de Korbitz. Les Grenzers se déploient en nombre face aux grenadiers prussiens.

Les grenadiers prussiens se retrouvent esseulés face à la meute
Un peu en avant de Korbitz, deux bataillons du général Von Wunsch barrent la route aux Autrichiens
L’assaut est lancé ! Les Autrichiens espèrent déborder les prussiens en les écrasant sous leur nombre
De l'autre côté, les régiments du Palatinat regardent la colline qui semble inexpugnable…
Un régiment de cuirassiers prussiens se lance dans la mêlée mais se retrouve rapidement encerclé
Malgré de lourdes pertes, les Prussiens parviennent à repousser l'assaut autrichien sur la colline

Autour de Korbitz, les tirs d’artillerie et d’armes légères commencent à peser sur les effectifs des deux camps. L'aile droite prussienne est proche de la rupture : le régiment de grenadiers qui tient l’aile se retrouve désorganisé en ayant perdu la moitié de ses effectifs.

Les Prussiens sont bien moins nombreux que leurs ennemis, mais bien mieux protégés 

Bientôt, les grenadiers, cernés de toute part, doivent se rendre après s’être battus jusqu’au dernier, ou presque. Dans une dernière tentative, Von Finck envoie sa dernière réserve pour tenter de repousser l’assaut ennemi.

Le régiment de hussards de Finck se lance dans la mêlée
Devant Korbitz, les Prussiens bien retranchés, repoussent l’assaut autrichien

Mais le combat est par trop inégal ; coincés entre deux régiments de cavalerie et les Grenzer les prenant de flanc, les hussards partent en déroute et galopent vers Meissen.

 Un régiment de cuirassiers prussiens, usé par les Grenzers, était déjà en fuite
C’est l’assaut final. La droite prussienne a craqué !

Alors que le centre tient encore, le moral de l’armée prussienne finit par lâcher. Les Prussiens se replient vers Meissen, et abandonnent leur artillerie.

La victoire est totale pour les Autrichiens et leurs alliés, malgré des pertes sévères.

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