Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 27 janvier 2020

Sybota


Sortant à peine d'une guerre civile, Corcyre (aujourd'hui Corfou) n'avait pas répondu à l'appel à l'aide de sa colonie illyrienne d'Épidamne en proie à des brigands. Les Épidamniens se retournèrent alors sur Corinthe, elle-même à l'origine de Corcyre avec qui elle était en mauvais termes. La boîte de Pandore venait d'être ouverte.

En effet, les Corinthiens virent là l'opportunité de s'affirmer en tant que cité protectrice d'Épidamne, et dépêchèrent aussitôt des troupes. Corcyre réagit violemment, n'acceptant pas l'action de Corinthe dans ses affaires internes.  


Une première bataille navale se joua au cap de Leukimmè, au sud de l'île de Corfou en -435. Les Corcyréens furent vainqueurs, et forcèrent les Corinthiens, humiliés, à se replier... et à revenir se venger.

Devant cette menace évidente, Corcyre renforça ses liens avec le grand ennemi de Corinthe : la cité d'Athènes, avec qui elle conclut une épimachie (traité d'assistance mutuelle en cas d'agression).

Il n'aura fallut attendre que deux ans pour que Corinthe passe à l'action. Les flottes ennemies se rencontrèrent au large des îles Sybota.

Cette fois, les Corcyréens n'étaient pas seuls. Face aux navires corinthiens commandés par Xenoclides, les Corcyréens pouvaient compter sur la présence d'une petite force athénienne. Par contre, les Athéniens, qui ne comptaient qu'une dizaine de navires, avaient reçu l'ordre de rester en retrait et de n'attaquer qu'en cas de tentative de débarquement.
Les Corcyréens avec les Athéniens à leur droite, et, en face, les Corinthiens, se mettent entre les mains du Destin

Sur le papier, les trois stratèges corinthiens Miciades, Aisimides et Eurybatus disposent de la supériorité numérique avec cent cinquante galères. Les Corcyréens en alignent cent dix, auxquelles s'ajoute la dizaine de vaisseaux athéniens commandés par Lacedaimonius. Jamais une bataille entre cités grecques n'avait engagé autant de navires de guerre !

Les deux flottes se rapprochent l'une de l'autre, menaçantes
Les Athéniens, attentistes, forment un "kuklos"
 Visiblement, c'est à proximité des côtes que devrait commencer les combats
Corinthe a l'avantage numérique, et laisse venir...
...mais c'est Corcyre qui prend l'initiative, à coups d'éperons ravageurs
 Les trières corcyréennes prennent aussitôt l'avantage, et isolent l'aile droite corinthienne...
 ...avant de se jeter dessus avec une hargne extraordinaire
 Le centre est également enfoncé, réduisant nombre de vaisseaux à du petit bois
 A ce moment, Corcyre prend véritablement le dessus
 Était-ce le signal attendu par les Athéniens ? Le fait est qu'ils décidèrent à ce moment de s'engager
Chez les Corinthiens démoralisés, c'est le sauve-qui-peut général
Alors que Corcyre incendie le camp corinthien, Xenoclides abandonne la partie

Thucydide rapporte que ce fut un combat "à l'ancienne", qui ignora l'éperon au profit des archers et des abordages. Nous savons désormais qu'il en fut autrement. Quoi qu'il en soit, les dissensions entre cités n'étaient pas prêtes de s'arrêter. La bataille de Sybota fut l'une de celles qui vont précipiter la Grèce dans la Guerre du Péloponnèse.

2 commentaires:

  1. Bravo au scénariste qui a rondement mené son affaire.
    Je regrette bien de n'avoir pu être présent, à charge de revanche je l'espère.
    Et bien évidemment, une table superbe pour se mettre joyeusement sur la tronche entre amis. Parfait !

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  2. Très jolie table. Merci à l'organisateur. La partie était plaisante.

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