Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 11 juillet 2020

Olderik le Fourbe

Nous sommes en 924.

Rollon, chef Viking bien connu, est devenu Duc de Normandie 13 ans plus tôt avec le traité de Saint Clair sur Epte. Par ce traité, Rollon s'engage à protéger le Royaume des Francs, notamment en servant de médiateur avec les armées d'invasion Vikings.

C'est dans cet instant de l'Histoire que deux chefs Vikings, Olderik et Gunnar, s'allient pour une campagne de pillage. Longeant la mer, ils prennent position sur la côte d'Albâtre, au cœur du Pays de Caux. Précisément sur les terres de Rollon. Mais ça, nos deux compères l'ignorent encore...

C'est à pied, en s'enfonçant dans les terres, que les deux bandes alliées découvrent au loin l'Abbaye de la Trinité de Fécamp. Quelle aubaine ! La richesse est à portée de main. Odin sera fier de ces guerriers qui reviendront sur leurs terres natales chargés de trésors.

Les bandes s'organisent pour attaquer le lieu saint. Ce dernier est entouré de quelques maisons éparses et de champs cultivés, aucune résistance en perspective, ou si peu.

La matinée est paisible, les oiseaux chantent...
Les deux bandes vikings se déploient de part et d’autre de l’Abbaye, principal objectif de leur pillage
 
Mais voilà, les voiles des Drakkars ne sont pas passées inaperçues, et l'alerte a été donnée depuis plusieurs jours maintenant. Rollon, qui a été informé de l'attaque, compte bien respecter le traité passé quelques années plus tôt. Il dépêche donc sur place des émissaires pour parlementer avec Olderik et Gunnar...

Un premier émissaire de Rollon à cheval s’approche pour négocier avec Gunnar.

Olderik, à la tête de sa bande, voit s’approcher au loin le second émissaire ; sera-t-il tenté de négocier une issue favorable au détriment de son allié ?

Pendant ce temps, les moines de l’abbaye ainsi que les villageois en âge de se battre se préparent à défendre le lieu saint. Les femmes et les enfants s’enfuient, prenant soin d’emporter avec eux chariots de provisions et troupeaux.

Gunnar a négocié de son côté. L’émissaire semble détaler rapidement… Serait-ce la preuve d’une négociation musclée entre les forces de Rollon et la bande de vikings ?

Cela n’a en tout cas pas l’air d’affecter son acolyte, Olderik, qui traverse le cours d’eau avec ses troupes et semble se diriger par la route, droit sur l’Abbaye. La négociation avec l’émissaire aurait-elle également tourné court ?

A ce moment, de l’agitation provient des forêts bordant l’abbaye. Les troupes de Rollon sortent des bosquets et prennent le chemin du combat. L’issue est incertaine, aucune des parties ne sait ce que les négociations ont donné avec les autres. Que va t-il se passer ?

Les ecclésiastiques n’ont aucune idée de ce qui se trame non plus et ils se préparent à accueillir les païens à l’aide d’armes improvisées. La volonté de Dieu guide leurs pas...

Mais tout s'accélère, un cavalier de Gunnar se détache de son groupe et fonce vers deux paysans qui rejoignaient la sécurité de l’édifice religieux. Il en piétine un sur le coup pendant que l’autre s’enfuit de terreur.

Tout cela se passe sous le regard des moines et des troupes de Rollon, médusés, qui savent désormais les intentions réelles de ces païens. L’offre proposée par Rollon semble donc refusée d’office par Gunnar. Le combat va pouvoir commencer. Mais qu’en est-il pour Olderik ?

Les normands savent désormais ce qu’il en retourne avec Gunnar et se lancent à la poursuite du cavalier solitaire.

Dans le même temps, les moines entrent dans l’Abbaye à la vue du premier sang versé. Ils proposent aux villageois de les rejoindre et de défendre l’édifice par l’intérieur.

Les troupes normandes, en face de celles d’Olderik, se déplacent également en direction de l’abbaye qui semble être le centre d’attention de ces deux forces respectives.

Quand soudain, Olderik bifurque sur sa gauche, et se dirige à pas rapides vers les archères de Gunnar… Cette manœuvre surprend Gunnar qui ne se méfiait pour le moment pas de son compagnon de pillage.

C’est avéré, Olderik s’est vendu aux forces de Rollon et attaque les archères sous le regard incrédule de leurs compagnons qui se réfugient en vitesse dans une maison tout près. C’est la trahison ! Les Vikings vont désormais se charcuter entre eux, pour le plus grand plaisir des Normands qui s’en délectent. Olderik a donc accepté la promesse de richesses faite par Rollon en échange d’une alliance temporaire.


Ce sont désormais toutes les forces d’Olderik qui se dirigent vers Gunnar. Ce dernier se trouve en délicate posture, il n’a même pas eu le temps de piller ne serait-ce que quelques maisons ou de capturer quelques esclaves !

Son cavalier, qui avait violemment piétiné un paysan un peu plus tôt est rattrapé et mis hors de combat avant qu’il ne puisse mettre le feu aux paillasses.

Les Normands faisant face à Gunnar se préparent pour l’affrontement et forment un mur de bouclier le long d’un chemin, la cavalerie sur leur flanc. Cette manœuvre défensive leur permet de contempler la lente agonie des Vikings, qui se massacrent entre eux devant le sourire approbateur de l’émissaire.

Qu’à cela ne tienne, Gunnar n’est pas du genre farouche et il est résolu à se battre jusqu’à la mort s’il le faut. Il lance ses troupes contre le mur de boucliers, et ses guerriers arrivent à percer une brèche.
Ce n’est cependant qu’un baroud d’honneur, car les dés sont jetés. Il ne retournera pas en Norvège, d’où il était parti, laissant à ses deux fils le soin de la vengeance. Contre les Normands bien sûr mais aussi contre la famille d’Olderik le Fourbe.

Pour Olderik tout se passe bien, la promesse faite par Rollon le met en joie. Il n’aura pas eu besoin de se battre contre le duc pour obtenir l’or tant convoité… 

Mais…

Que font ces cavaliers normands si proches ?
C’est la charge ! La surprise est totale, Olderik faisait confiance à l’émissaire, c’était une erreur. Privé de son ancien allié, il ne peut que fuir. Il aura tout perdu lors de cette journée. Son honneur et ses rêves de richesses...

Un peu plus tard, alors que le reste des Vikings est loin, Rollon arrive avec une escorte pour contempler son œuvre.
Il aura réussi, bien qu’en infériorité numérique, à repousser l’invasion. Ce, grâce à un habile jeu de dupe dont il sort le grand vainqueur...

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